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Les fuites font craindre aux avocats de DSK la tenue d'un procès inéquitable

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La Presse Canadienne

2011-05-26 19:52:00

Les avocats de Dominique Strauss-Kahn plaident que les fuites dans les médias, qui proviennent selon eux de la police new-yorkaise (NYPD), pourraient conduire à un procès inéquitable.
Dans une lettre envoyée au procureur du district de Manhattan jeudi, William Taylor et Benjamin Brafman se sont plaints des fuites qui ont été relayées dans les médias, notamment celles provenant de sources anonymes qui ont affirmé que l'ADN de l'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) a été retrouvé sur les vêtements de la femme de chambre qui l'accuse d'agression sexuelle.

Les avocats soutiennent qu'ils ne peuvent répondre à ces allégations à moins d'imiter les sources anonymes et de couler eux aussi des informations. Ils prétendent disposer de renseignements potentiellement dommageables au sujet de la victime alléguée de 32 ans.

S'ils voulaient alimenter le "cirque médiatique", les avocats soutiennent qu'ils pourraient divulguer des informations qui "pourraient sérieusement miner la crédibilité du procès et porter gravement atteinte à la crédibilité de la plaignante".

Me William Taylor et Me Benjamin Brafman ont demandé au bureau du procureur, qui n'est pas à blâmer selon eux, de les aider à colmater les fuites. Ils ont également demandé des rapports scientifiques ainsi que les déclarations faites à la police par la jeune employée d'hôtel accusant leur client de tentative de viol le 14 mai dans la suite qu'il occupait à l'hôtel Sofitel près de Times Square.

L'une des membres de l'équipe de procureurs qui travaille sur le dossier, Joan Illuzzi-Orbon, a répondu en assurant les avocats qu'ils pouvaient compter sur le soutien du bureau de district. "Nous partageons vos inquiétudes à l'effet que cette affaire devrait être réglée en cour et non dans les médias", a-t-elle écrit.

Elle s'est toutefois montrée inquiète face aux propos des avocats en ce qui a trait aux informations sur la réputation de la femme de chambre. "Nous avons été troublés par le fait que vous ayez choisi de rendre publiques les allégations selon lesquelles vous disposez d'informations qui pourraient avoir des conséquences négatives sur l'affaire et d'autres qui pourraient 'gravement' porter atteinte à la crédibilité de la plaignante. Nous n'avons connaissance d'aucune information à cet égard", a-t-elle indiqué dans sa lettre.

Le service de police de la ville de New York n'a émis aucun commentaire pour le moment.

Dominique Strauss-Kahn est désormais assigné à résidence dans une maison luxueuse d'un quartier chic de Manhattan. L'ancien patron du Fonds monétaire international s'y est installé, sous haute surveillance, après avoir quitté mercredi soir l'appartement qu'il occupait provisoirement depuis sa remise en liberté sous caution.

La maison de brique rouge, où s'est installé DSK, est située à Tribeca: elle a été louée pour 50 000 $ US par mois. Équipée de cinq chambres, un cinéma, une salle de sport et une cheminée, elle se trouve près du tribunal où l'ancien directeur du FMI devra se présenter.

Malgré le luxe des lieux, Dominique Strauss-Kahn reste un prisonnier, contrôlé dans ses moindres mouvements par bracelet électronique, sous la surveillance de caméras 24 heures sur 24, et encadré par des gardes armés. Il aura le droit de sortir pour se rendre au tribunal, chez le médecin ou assister à un service religieux.

Les juges devront être prévenus au moins six heures avant une sortie, qui ne peut avoir lieu entre 22h et 6h. Il a le droit à la visite de quatre personnes à la fois, en plus de sa famille.

La sécurité est assurée par Stroz Friedberg, l'entreprise qui avait organisé la résidence surveillée de Bernard Madoff.

Mercredi soir, l'ancien ministre âgé de 62 ans est sorti souriant de son ancien immeuble, sous escorte, pour monter dans un véhicule utilitaire sport gris. Son avocat William Taylor a déclaré à la presse que son client "allait bien".

Considéré comme l'adversaire le plus sérieux de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2012 avant son arrestation, Dominique Strauss-Kahn a passé quatre nuits dans une cellule individuelle du pénitencier de Rikers Island après le rejet, le 16 mai, d'une première demande de libération sous caution. Remis en liberté en échange d'une caution d'un million de dollars assortie d'une garantie de 5 millions $ US et de strictes conditions de surveillance, il a dû s'installer provisoirement dans un appartement du sud de Manhattan, car des résidents d'un immeuble de l'Upper East Side l'avaient refusé comme locataire face à toute l'agitation médiatique.

L'ancien ministre socialiste, qui a démissionné de la direction générale du FMI le 18 mai, a souligné dans une lettre qu'il entendait consacrer "toute son énergie à démontrer (son) innocence".

Après avoir annoncé le 15 mai que DSK plaiderait non coupable, l'un de ses avocats, Benjamin Brafman, a déclaré le lendemain que les preuves médico-légales ne valideraient pas la thèse de l'usage de la force. Ses propos ont alimenté des spéculations sur le choix d'une stratégie de défense fondée sur l'argument d'un rapport sexuel consenti.

Le prochain rendez-vous judiciaire est fixé au 6 juin.
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