Les Goldwater contre le Barreau

Agnès Wojciechowicz
2011-07-07 15:00:00

Dans le cas présent, Daniel Goldwater, représenté par Anne-France Goldwater , a déposé une requête introductive d’instance contre l’École du Barreau du Québec, représentée par Mes René Gauthier et Me Louise Comtois du cabinet Gascon, remettant en cause les procédures d'examen de l'établissement.
Au cours de l'hiver 2010, l'étudiant suivait une formation intensive de 4 mois au sein de l'établissement. En février, lors de sa première évaluation sur l’éthique et la déontologie, comptant pour 15 % de l'évaluation finale, il obtient 9 points sur 15 mais échoue à une question portant sur les conflits d’intérêts, récoltant 0 point sur 3.

Dans sa requête introductive d’instance amendée, il demandait que l'établissement lui fournisse une copie de la question portant sur le conflit d’intérêts, une copie de sa réponse à cette question et une copie de la solution acceptée par l’École. Mais ce n'est pas tout !
Révision à la hausse
Daniel Goldwater voulait également que le Tribunal révise sa note à la hausse, lui permettant ainsi de commencer son stage rétroactivement. Toutefois, l'étudiant a abandonné ces demandes au cours de l'audience.

Qu'a répondu la Cour aux Goldwater?
Tout d'abord, elle est allée dans le sens de l'étudiant disant que la même règle devrait prévaloir pour les examens notés et que la prise de notes devrait être autorisée lors des séances de consultation. Et que rien ne justifiait une différence de traitement entre les examens finaux et les examens notés.
" Il n’y a donc aucune raison pour refuser à un élève de prendre des notes lors de la consultation des évaluations notées car, même si les règlements ne prévoient pas de processus de révision et de reprise pour ce type d’examens, il existe, dans les faits, une révision informelle qui peut conduire à ce que la directrice adjointe du Barreau, Mme Lise Tremblay, a qualifié de processus de « rectification » ", a déclaré la Cour.
Mais pour des raisons d'équité et ne pas léser les étudiants dans le même cas, " la déclaration judiciaire eu égard à la prise de notes n’aura d’effet qu’à compter du présent jugement et qu’elle ne pourra être invoquée de façon rétroactive ".
S'agissant du système d'évaluation de l’École, la Cour n'a pas donné raison à l'étudiant, estimant que " le système d’évaluation de la défenderesse satisfait aux normes d’équité procédurale." En outre, la juge a considéré qu' " étendre le champ d’application du processus de révision aux examens notés permettrait à (l’École) d’agir plus équitablement envers ses élèves ". Elle a cependant conclu que " dans le cas présent, rien n’indique que le demandeur n’a pas été traité équitablement puisque dans les faits, le droit informel à la rectification a été exercé ".
Pour consulter la décision de la Cour supérieure, cliquer ici.