Les Innus déposent une requête pour faire stopper les travaux de La Romaine

Leurs représentants ont rencontré la presse, vendredi à Montréal, pour expliquer la teneur de leur requête en injonction interlocutoire et de leur demande d'ordonnance de sauvegarde.

En juin 2009, les Innus avaient déjà déposé une requête en injonction permanente devant la Cour supérieure du Québec. La plus récente requête, également devant la Cour supérieure, a un objectif plus immédiat, puisqu'elle vise à faire cesser les travaux jusqu'à l'audition de la cause sur le fond.

"Nous avons interpellé Hydro-Québec et le gouvernement du Québec sans résultat. Nous déposons une requête en injonction interlocutoire afin de faire respecter nos droits ancestraux et stopper le développement du projet hydroélectrique de La Romaine parce qu'il y a urgence d'agir", a déclaré le chef Georges-Ernest Grégoire.

Ces communautés innues allèguent que les installations de La Romaine, particulièrement les lignes de transport projetées, sont situées en plein coeur de leurs terres traditionnelles et que le développement projeté se ferait sans leur consentement.

"C'est une bataille extrêmement sérieuse, a dit l'un des avocats des Innus, Me James O'Reilly (photo). Que personne ne se trompe. Hydro-Québec est arrogant, le gouvernement du Québec est très arrogant, le gouvernement du Canada court dans l'autre direction pour ne pas se mêler d'une question fondamentale de droits, c'est-à-dire les droits des Uashaunnuat (les Innus de Uashat et de Mani-Utenam). C'est la bataille pour le territoire qui commence sérieusement et qui peut durer bien des décennies."

Un autre de leurs avocats, Me Jean-François Bertrand, affirme que dans leur requête, les Innus ne demandent pas d'argent mais l'arrêt des travaux de La Romaine.

"Nous, on ne cherche pas tellement d'argent. Ce qu'on cherche, c'est le respect et protéger nos territoires ancestraux", a affirmé le chef Grégoire.

Il a indiqué qu'il avait déjà eu des discussions avec Hydro-Québec, auparavant, mais que celles-ci n'avaient pas eu le dénouement souhaité. Des informations non confirmées ont fait état d'une compensation de 115 millions $, mais les pourparlers avaient avorté.

Réaction d'Hydro-Québec

Jointe au téléphone, une porte-parole d'Hydro-Québec a fait savoir que la société d'Etat ne voulait pas commenter la requête avant d'en avoir pris connaissance plus à fond.

Marie-Élaine Deveault a confirmé que Hydro-Québec a eu des discussions avec la communauté, mais n'a pas confirmé le montant de la compensation qui a circulé. "Nous, on n'a jamais avancé de montant; les négociations sont confidentielles avec cette communauté-là et on n'en discute pas le contenu", a-t-elle dit.

Les travaux du complexe La Romaine qui ont débuté sont une partie de la route d'accès, le terrassement des différents campements et les travaux préparatoires de la centrale Romaine 2, a-t-elle précisé.

Pour consulter la requête, cliquez ici.