Loi 78: l'AJBM prend position

Rene Lewandowski
2012-05-26 09:15:00
Voici ce que ça donne...
Pouvoir discrétionnaire et séparation des pouvoirs
Dans un premier temps, l’AJBM dénonce l’article 9 permettant au gouvernement, sur la recommandation de la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la mise en œuvre des dispositions concernant la continuité des services d’enseignement, notamment de prévoir les dispositions législatives et réglementaires qui ne s’appliquent pas et de prévoir les adaptations nécessaires aux dispositions de la Loi 78 ainsi qu’aux dispositions de toute autre loi. En plus d’un vaste pouvoir discrétionnaire, il s’agit là d’une délégation impropre du pouvoir législatif permettant au gouvernement de modifier toute loi ou règlement afin d’atteindre les objectifs visés par la Loi 78, violant par le fait même la souveraineté de l’Assemblée nationale. L’article 9 permet également à la ministre de donner « des directives aux établissements », spécifiant que ces derniers sont « tenus de les respecter ». Il appert ainsi que cet article constitue une entorse au principe de la séparation des pouvoirs.
Amendes et cotisations
L’AJBM s’inquiète des dispositions quant aux peines, amendes et mesures administratives touchant les associations étudiantes et les fédérations d’associations. Elle considère que les amendes qui y sont prévues sont démesurées. De plus, les articles 18 et 20 qui prévoient la possibilité pour la ministre de couper les fonds d’une association étudiante apparaissent déraisonnables.
Encadrements du droit de manifester
Quant au droit de manifester, l’AJBM hésite à condamner sans ambages les mesures instaurées. En effet, celles-ci viennent encadrer et non interdire les manifestations. Me Marie Cousineau, présidente de l’AJBM, note que ces mesures semblent inspirées de ce qui se fait ailleurs dans les grandes villes du monde et sont similaires à la législation de plusieurs pays européens en ce qui a trait à la liberté de manifester.
« Des mesures semblables n’ont jamais été invalidées par la Cour européenne des droits de l’Homme, l’une des plus anciennes cour de justice visant à voir au respect des droits et libertés fondamentaux et à la Convention européenne des droits de l’Homme, très semblable à notre Charte », mentionne Me Cousineau.
« Au contraire, la Cour européenne des droits de l’Homme a mentionné à quelques reprises que les États peuvent restreindre la liberté de circulation et la liberté de réunion pour maintenir l’ordre public, prévenir des infractions pénales ou protéger les droits et libertés d’autrui. Par ailleurs, d’autres villes telles New York, Paris, Genève, Los Angeles et Toronto imposent également aux manifestants de dévoiler leur itinéraire à l’avance, voire même à obtenir un permis pour manifester. Demander d’organiser la manifestation en sécurité et fournir un trajet à la police ne semble pas être une atteinte disproportionnée », souligne Me Cousineau.
Toutefois, dans le climat social déjà tendu, l’inclusion de ces dispositions était peut-être malavisée. Les corps policiers disposent déjà de tous les outils pour mettre fin aux débordements et si un nouvel encadrement était nécessaire, comme dans bon nombre d’autres pays démocratiques, il aurait été préférable que cela se fasse à l’extérieur du contexte d’une loi spéciale.
L’AJBM considère également que l’article 17 est imprécis lorsqu’il exige la prise de « moyens appropriés afin que la manifestation se tienne conformément aux renseignements fournis au corps de police » et sanctionne son défaut en l’érigeant comme une infraction pénale. Il est à craindre que ces dispositions entravent indûment le droit de manifester. Elles pourraient en effet être interprétées de manière à imposer des obligations irréalistes et irréalisables aux organisateurs d’une manifestation, aux associations d’étudiants ou aux fédérations d’associations qui y participent, en les contraignant à s’assurer du comportement de chaque participant lors d’une manifestation. De plus, le concept d’organisateur d’une manifestation est très difficile, voire impossible à cerner dans le contexte actuel, notamment des médias sociaux.
L’AJBM déplore également que, selon l’article 17, dans la mesure où une association ou une fédération d’associations étudiantes décide de prêter son concours à une manifestation citoyenne, elle se retrouve avec l’obligation d’assurer le respect des dispositions de la Loi et de prendre les moyens d’éviter les débordements, et ce, sans être organisateur. Il apparaît malvenu de décharger la responsabilité pénale du bon déroulement des manifestations citoyennes sur les associations et les fédérations étudiantes qui y participeraient.
Contestation judiciaire et respect de la Loi
La Loi soulève des questionnements juridiques importants et mérite une attention de la part du pouvoir judiciaire.
Néanmoins, bien que l'on puisse considérer qu'il était malavisé d’adopter certaines mesures controversées incluses à cette Loi dans un climat social déjà très bouleversé et instable, l’AJBM condamne les gestes de désobéissance civile et les actes de vandalisme. Elle appelle donc au respect de la primauté du droit, au respect des institutions démocratiques, des tribunaux et de leurs ordonnances et au respect du droit de chacun de vivre dans la paix et la sécurité.
Finalement, l’AJBM rappelle qu’au-delà de la Loi spéciale, les leaders ont le devoir de s’employer, de bonne foi et avec un sens des responsabilités à la hauteur des enjeux en cause, à trouver des solutions aux conflits qui seront honorables pour toutes les parties. L’AJBM appelle donc à une solution pacifique du conflit et au respect des droits fondamentaux que sont le droit à la sécurité, à la liberté d’expression et à la liberté d’association.
Alain Rioux
il y a 13 ansLe rétablissement du conseil législatif, aboli en 1968, éléctif, cette fois, muni d'un veto suspensif, en cas d'inconstitutionnalité d'un loi, règlerait la question.
Alain Rioux
il y a 13 ansLe rétablissement du conseil législatif, aboli en 1968, électif, cette fois, avec veto suspensif, pour toute inconstitutionnalité d'une loi, règlerait la question.
Alain Rioux
il y a 13 ansPar Europe1.fr avec AFP Publié le 26 mai 2012 à 21h53 Mis à jour le 26 mai 2012 à 21h53 Amnesty International a dénoncé samedi la loi spéciale adoptée au Québec, encadrant étroitement le droit de manifester, car elle y voit une ...violation du droit à la liberté d'expression et de rassemblement. "La loi 78 est un outrage aux libertés fondamentales qui dépasse largement les limites admissibles au regard du droit provincial, national ou international relatif aux droits humains", a affirmé Javier Zúñiga, conseiller
spécial pour Amnesty International dans un communiqué mis en ligne sur le site internet de l'ONG.
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En effet, "sa majesté " Charest Iier promulge un édit, 78, en l'occurrence, et veut que son parlement (la cour supérieure) l'enregistre...
Anonyme
il y a 13 ansIl est tout de même étrange que cet organisme ne se soit pas manifesté pour dénoncer les prises d'otages par les manifestants sur les campus et dans les centre-ville...
Dollar Bill
il y a 13 ansElle vient d'où la compétence de M. Zúñiga quant au droit "provincial, national" québécois?
Si ce qu'affirme Amnesty dans son communiqué est réel et fondé, les tribunaux le reconnaitront en application du droit canadien et québécois (qui n'a rien à envier en matière de protection des libertés fondamentales).
Si l'atteinte est aussi universelle que le laisse croire le communiqué, l'électorat pourra bien choisir un autre premier ministre d'ici un an.
Si malgré ceci, Amnesty estime qu'il est nécessaire de se prononcer, avec regret, j'estime qu'ils ne font que diminuer la valeur de leurs interventions ailleurs sur la planète ou ici au Canada à un autre moment.
La seule façon de conserver les libertés dont parle Amnesty est de respecter l'ordre constitutionnel établi ici depuis longtemps, notamment en respectant le pouvoir des tribunaux.
Jusqu'à maintenant ceux qui remettent en question l'objectivité des tribunaux sont ceux qui contestent la loi par crainte de mesures concertées par "l'establishment" (dont la magistrature ferait partie).Ce faisant, ils préparent déjà le terrain si leur côté n'est pas gagnant. Ceux qui déchirent leur chemise quant à ce qu'ils estiment être une atteinte seront les premiers à ne pas respecter la décision du tribunal (si elle ne supporte pas leur position).
Est-ce qu'Amnesty va commenter si jamais c'est le cas?
Avocat
il y a 13 ansL'AJBM publie son communiqué le vendredi tard en après midi afin d'éviter de révolter les membres par sa position....belle tactique inspirée du gouvernement harper
Ours Anonyme
il y a 13 ansn'importe quoi... ils ont fait une consultation populaire, ont pris clairement un fil conducteur et sont sorti le plus rapidement possible après avoir consulté leurs membres. Vous ne dites même pas ce qui vous révolte dans la position. n'importe quoi... vous êtes surement pas avocat pour avoir ce premier degré d'analyse aussi étroit
Anonyme
il y a 13 ansAh oui, vraiment? Si l'AJBM souhaite passer inaperçue, pourquoi sa présidente donne des entrevues à ce sujet? Come on, un peu de rigueur.
Ours Anonyme
il y a 13 anspassé sur droit inc. discuté au Barreau, entrevue à LCN ce matin, etc... RIGUEUR!
anonymous so who cares
il y a 13 ansDroit inc. Still coupling the best aspects of the internet - anonymity and ignorance. Kudos for not insisting that people put their names to their ignorant comments.
Marie, great analysis. Good to see someone finally thinking logically, legally, and outside the red box.
Jean Lagacé, avocat
il y a 13 ansJe trouve navrant de ne pas trouver sur ce site quelqu'un qui ose parler à visage découvert. Alors, je n'ai rien lu de ces commentaires poltrons.
Alors moi aussi, je vais dénoncer:
Qu'il y a pas assez de pois dans la soupe au pois, trop de tomates dans la crème de tomate, pas assez de fromage sur ma pizza, que le sel est pas assez salé et que les grains de poivre sont trop petits, qu'il y a pas assez d’oxygène dans l'air que je respire et et un peu trop de feuilles dans les arbres et aussi que le sable sur les plages est plus de la même couleur qu'avant et je dénonce par dessus tout l'obligation de mettre des s au pluriel. Ça sert à rien cette affaire là et c'est bien compliqué. Bon, faut que je m'arrête, c’est rendu le temps que j’aille taper sur mes casseroles.