Nouvelle enquête de l'AMF: l'Affaire Raymor continue d'hanter les actionnaires

Agence Qmi
2011-07-04 13:15:00

M. Robert a rappelé les hauts faits d’armes réalisés par son entreprise. En 2006, Raymor avait été nommée par la revue Fortune comme un des chefs de file mondiaux parmi les sociétés publiques en nanotechnologie. À son sommet, l’entreprise avait une capitalisation boursière de 300 millions $.
Le nouvel avocat de M. Robert, Jean-Paul Boily, du cabinet Boily Morency Roy, a dit avoir parcouru des caisses de documents et réfléchi pendant des mois avant de se lancer dans cet épineux dossier. Il a souligné que le but de la démarche entreprise visait dans un premier temps à écarter du dossier le cabinet Seal Seidman, qui a représenté le groupe d’investisseurs de M. Veilleux dans la privatisation. Ce ne pourrait toutefois être qu’un début, selon lui. « Dans ce dossier-là, la compagnie a été privatisée avec l’aval des tribunaux. Ça ne veut pas dire pour autant que des gens ne peuvent pas être tenus responsables d’actes illégaux », a-t-il mentionné.
M. Robert a détaillé la longue liste de gestes illégaux qui auraient été posés, selon lui, avant la privatisation. Attribution gratuite d’actions à certains investisseurs, omission de convoquer une assemblée annuelle, non-divulgation de renseignements importants, approbation de décisions sans quorum au conseil d’administration, omission de divulgation d’une offre d’achat des actionnaires de 9,5 millions $. En clair, M. Robert reproche aux actionnaires entrés au capital d’avoir commencé à diriger Raymor comme une entreprise privée alors qu’elle était encore inscrite à la Bourse de Toronto et la propriété de 8000 petits actionnaires.
M. Robert a estimé avoir été mal conseillé par ses avocats tout au long du processus de privatisation, qui s’est fait pour sa plus grande partie à son insu. « On a appris de l’AMF plusieurs choses alors qu’il était trop tard pour intervenir. La lumière sera faite », a-t-il dit.

« Si j’avais su tout ce qui m’attendait, je ne me serais jamais engagé dans ce nid de crabes », a-t-il dit. M. Veilleux a dénoncé la campagne de salissage orchestrée par les anciens actionnaires de Raymor. « Nous avons remporté toutes les causes l’une après l’autre. Trois juges coup sur coup nous ont donné raison », a-t-il rappelé.
M. Veilleux a souligné avoir été amené au capital de l’entreprise par le père de M. Robert, à un moment où la société avait un besoin pressant de liquidités. « Son père m’a appelé pour me dire que Stéphane avait besoin d’aide. C’est étrange de passer pour un voleur quand on vient sauver une entreprise qui était sous la protection de la loi sur la faillite », s’est-il étonné.
« Entendre tout ce qui a été dit, à un moment où vous approchez la fin de votre carrière et que vous avez des petits enfants, c’est quelque chose de très dur. »
M. Veilleux soutient avoir vite réalisé dans quel bourbier il mettait les pieds. « Rien n’était correct. C’était un véritable merdier administratif, le pire merdier de ma carrière. Tout était décoté, arrêté. Des fournisseurs n’avaient pas été payés depuis des mois et ne voulaient plus entendre parler de nous. »
D’après M. Veilleux, son plan initial prévoyait que la compagnie resterait cotée à la Bourse, mais le délabrement financier de l’entreprise l’a forcé à agir autrement.
« On n’avait pas les moyens de refaire tous les états financiers. Les actionnaires ont crié au vol, mais sur les 8000, il devait bien y en avoir qui avaient les moyens de relancer l’entreprise. Je les comprends d’être amers, mais je n’ai rien à me reprocher », a assuré Rolland Veilleux.