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Nouvelle enquête de l'AMF: l'Affaire Raymor continue d'hanter les actionnaires

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Agence Qmi

2011-07-04 13:15:00

Alors qu’on le pensait clos, le dossier Raymor a pris un nouveau tournant avec le dépôt d’une requête en déclaration d’inhabileté contre l’un des cabinets d’avocats qui a défendu les acteurs de la privatisation controversée de l’entreprise de nanotechnologie de Boisbriand.
Argent a appris que l’Autorité des marchés financiers (AMF), dont le rôle a été très critiqué dans cette affaire, enquêtait sur l’entreprise pour des motifs qui restent inconnus. Pendant que l’ex-pdg, Stéphane Robert, prépare une offensive judiciaire visant à faire condamner les acteurs de la privatisation pour des gestes posés en 2009, un des nouveaux propriétaires de l’entreprise, l’homme d’affaires beauceron Rolland Veilleux, soutient que l’entreprise a été sauvée par lui et son groupe d’investisseurs, et que la lumière sera bientôt faite dans ce dossier.

Rolland Veilleux veut croire que la lumière sera bientôt faite sur cette affaire
Rolland Veilleux veut croire que la lumière sera bientôt faite sur cette affaire
Autour d’un café dans un établissement de la métropole, Stéphane Robert n’a pas mâché ses mots. « On m’a volé une compagnie que j’avais bâtie pendant douze ans pour 8000 actionnaires », a-t-il martelé, affirmant jouer sa réputation dans ce match de vérité.
M. Robert a rappelé les hauts faits d’armes réalisés par son entreprise. En 2006, Raymor avait été nommée par la revue Fortune comme un des chefs de file mondiaux parmi les sociétés publiques en nanotechnologie. À son sommet, l’entreprise avait une capitalisation boursière de 300 millions $.

Le nouvel avocat de M. Robert, Jean-Paul Boily, du cabinet Boily Morency Roy, a dit avoir parcouru des caisses de documents et réfléchi pendant des mois avant de se lancer dans cet épineux dossier. Il a souligné que le but de la démarche entreprise visait dans un premier temps à écarter du dossier le cabinet Seal Seidman, qui a représenté le groupe d’investisseurs de M. Veilleux dans la privatisation. Ce ne pourrait toutefois être qu’un début, selon lui. « Dans ce dossier-là, la compagnie a été privatisée avec l’aval des tribunaux. Ça ne veut pas dire pour autant que des gens ne peuvent pas être tenus responsables d’actes illégaux », a-t-il mentionné.

M. Robert a détaillé la longue liste de gestes illégaux qui auraient été posés, selon lui, avant la privatisation. Attribution gratuite d’actions à certains investisseurs, omission de convoquer une assemblée annuelle, non-divulgation de renseignements importants, approbation de décisions sans quorum au conseil d’administration, omission de divulgation d’une offre d’achat des actionnaires de 9,5 millions $. En clair, M. Robert reproche aux actionnaires entrés au capital d’avoir commencé à diriger Raymor comme une entreprise privée alors qu’elle était encore inscrite à la Bourse de Toronto et la propriété de 8000 petits actionnaires.
M. Robert a estimé avoir été mal conseillé par ses avocats tout au long du processus de privatisation, qui s’est fait pour sa plus grande partie à son insu. « On a appris de l’AMF plusieurs choses alors qu’il était trop tard pour intervenir. La lumière sera faite », a-t-il dit.

Me Boily qui représente M. Veilleux, dit avoir longuement réfléchi avant de se lancer dans cette affaire compplexe
Me Boily qui représente M. Veilleux, dit avoir longuement réfléchi avant de se lancer dans cette affaire compplexe
Rolland Veilleux a une lecture diamétralement opposée à celle de Stéphane Robert. Le fondateur de Vêtements RGR a d’ailleurs souligné qu’il venait de vivre une « année d’enfer » dans la foulée de la privatisation de l’entreprise.

« Si j’avais su tout ce qui m’attendait, je ne me serais jamais engagé dans ce nid de crabes », a-t-il dit. M. Veilleux a dénoncé la campagne de salissage orchestrée par les anciens actionnaires de Raymor. « Nous avons remporté toutes les causes l’une après l’autre. Trois juges coup sur coup nous ont donné raison », a-t-il rappelé.

M. Veilleux a souligné avoir été amené au capital de l’entreprise par le père de M. Robert, à un moment où la société avait un besoin pressant de liquidités. « Son père m’a appelé pour me dire que Stéphane avait besoin d’aide. C’est étrange de passer pour un voleur quand on vient sauver une entreprise qui était sous la protection de la loi sur la faillite », s’est-il étonné.
« Entendre tout ce qui a été dit, à un moment où vous approchez la fin de votre carrière et que vous avez des petits enfants, c’est quelque chose de très dur. »

M. Veilleux soutient avoir vite réalisé dans quel bourbier il mettait les pieds. « Rien n’était correct. C’était un véritable merdier administratif, le pire merdier de ma carrière. Tout était décoté, arrêté. Des fournisseurs n’avaient pas été payés depuis des mois et ne voulaient plus entendre parler de nous. »

D’après M. Veilleux, son plan initial prévoyait que la compagnie resterait cotée à la Bourse, mais le délabrement financier de l’entreprise l’a forcé à agir autrement.

« On n’avait pas les moyens de refaire tous les états financiers. Les actionnaires ont crié au vol, mais sur les 8000, il devait bien y en avoir qui avaient les moyens de relancer l’entreprise. Je les comprends d’être amers, mais je n’ai rien à me reprocher », a assuré Rolland Veilleux.
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