Procès de Tania Pontbriand: Il «tournait» autour d’elle

Agence Qmi
2012-12-11 09:41:00
C’est lors de la deuxième journée de ce voyage de quatre jours qu’Éric Gervais a remarqué un changement dans l’attitude de l’adolescent.
«Il tournait souvent autour de Mme Pontbriand», a-t-il dit au juge Valmont Beaulieu, qui préside le procès au palais de justice de Saint-Jérôme.
L’ancienne enseignante est accusée d’avoir agressé sexuellement un ¬mineur, alors qu’elle était en position d’autorité vis-à-vis lui, entre 2002 et 2004.
Insistant
Éric Gervais se souvient que la présumée victime passait plus de temps avec son enseignante qu’avec «les autres étudiants, qui se tenaient entre eux». Le témoin trouvait même l’adolescent «insistant» auprès de Mme Pontbriand.

Ils y étaient restés jusqu’au lever du soleil, après s’être fait des confidences personnelles, a-t-il raconté en 2011.
Impatiente
C’est dans ce même camion que les randonneurs entreposaient leur équipement. Les organisateurs emportaient aussi du matériel supplémentaire comme des sacs de couchage ou des vêtements chauds pour ceux qui auraient oublié, a expliqué Suzanne Charbonneau, autre témoin de la Défense qui enseigne à l’école Rosemère.
Pressée de questions par la procureure de la Couronne, Me Caroline Lafleur, la témoin, qui est aussi une amie proche de l’accusée, s’est montrée impatiente.
Selon Mme Charbonneau, il arrivait souvent aux enseignants d’avoir à utiliser le matériel amené en surplus, parce qu’ils avaient dû prêter leurs effets personnels aux étudiants.
«Pourquoi ne pas leur prêter le matériel en surplus prévu à cet effet, plutôt que vos choses à vous?», a questionné Me Lafleur. «Parce que c’est moins compliqué comme ça», a rétorqué, nerveusement, la témoin.
Rappelons que, en mai dernier, une biologiste judiciaire de la Sûreté du Québec a révélé en cour que des taches provenant de fluides corporels avaient été prélevées du sac de couchage de l’adolescent, dans lequel lui et l’accusée auraient eu plusieurs relations sexuelles, selon ses dires.
Page Facebook de soutien
La Défense a également fait entendre un ancien étudiant de l’accusée, qui a révélé s’être longuement confié à cette dernière alors qu’il traversait des moments difficiles au secondaire.
Selon Brian Paré, Tania Pontbriand a toujours été une «bonne enseignante» et beaucoup d’étudiants l’appréciaient.
Il a même ouvert une page Facebook en appui à la femme.
Il a avoué en cour être en désaccord avec les accusations d’agressions qui pèsent contre elle.
Le jeune homme, aujourd’hui âgé de 23 ans, aurait également tenu sur Facebook des propos haineux à l’endroit de la présumée victime.
Les administrateurs du réseau social ont même dû supprimer cette page en raison des écrits désobligeants.
«Vous ne le connaissiez pas (le plaignant), mais vous ne l’aimiez pas, c’est ça?», a questionné la procureure de la Couronne lors de son contre-interrogatoire, ce à quoi le témoin a répondu par l’affirmative.
«Vous avez écrit ces commentaires alors que vous n’aviez aucune idée de la nature de leur relation», a-t-elle ajouté, sur un ton de reproche.