Procès Gatti: la veuve aux mains de l'avocat de la famille

Amanda Rodrigues s'est dite « embarrassée » et « pas fière » lorsqu'elle a été confrontée à certains épisodes peu reluisants de son passé avec Arturo Gatti, aujourd'hui, au palais de justice de Montréal.

Témoignant pour une seconde journée au procès sur l'héritage qu'elle dispute à la famille Gatti, la veuve du boxeur a admis avoir été arrêtée à Hawaï à la suite d'une dispute avec le champion, en janvier 2008. Éméchée, elle avait été menottée et conduite au poste de police de Maui après avoir insulté une policière qui avait été appelée à intervenir.

« C'est d'ailleurs le genre de langage que vous utilisiez fréquemment quand vous étiez en colère contre M. Gatti, n'est-ce pas? » lui a demandé Me Carmine Mercadante.

« Non, pas souvent. Mais c'est arrivé durant les derniers mois de notre union. Au début, on se chicanait une fois par semaine. C'est normal, ça arrive à tous les couples! Mais les mois d'avril et mai 2009 ont été les pires moments de notre mariage. Je ne suis pas parfaite. Je n'aurais pas dû être agressive et perdre patience comme je l'ai fait. Je n'étais plus moi-même. Je n'avais plus de patience », a-t-elle répondu, en coupant souvent la parole à l'avocat du clan Gatti.

La Brésilienne a aussi reconnu qu'elle avait honte d'avoir vandalisé avec une clé le véhicule de Gatti – où le boxeur et leur fils de huit mois s'étaient « réfugiés » à la suite d'une scène de ménage – à l'extérieur d'un restaurant des Galeries d'Anjou, le 2 juin 2009.

Gatti avait dit aux policiers venus prendre sa plainte qu'ils étaient séparés depuis deux mois. Il avait embauché une avocate pour entreprendre des procédures en divorce, le mois précédent.

Mais 15 jours plus tard, il signait pourtant un testament – contesté par la famille Gatti – où il léguait toute sa fortune à Mme Rodrigues. C’était trois semaines avant sa mort.

Elle n'aurait rien reçu

Amanda Rodrigues n'aurait pas reçu un sou de Gatti en cas de divorce, ni en pension alimentaire ni en séparation de biens, selon le contrat de mariage qu'ils ont signé en août 2007.

L'avocat de Gatti aux États-Unis, John Lynch, a témoigné jeudi qu'il avait préparé ce document à la demande du boxeur. Peu avant, Gatti l'avait avisé qu'il entendait se marier avec cette jeune femme qu'il a dit avoir connue dans un club du New Jersey où elle travaillait « comme danseuse ».

La secrétaire de Me Lynch, Catherine Abella, a également raconté que Gatti a fait semblant de détruire le contrat de mariage sous les yeux de son épouse.

« Quelques mois après l'avoir signé, M.Gatti et sa femme sont venus au bureau et il voulait avoir le contrat. M. Lynch m'a dit de lui donner une copie. M.Gatti l'a pris en me faisant un clin d'œil et l'a déchiré devant moi et Mme Rodrigues, qui souriait. Une semaine plus tard, il m'a rappelée pour s'assurer que nous avions toujours la version originale du contrat », a relaté Mme Abella en cour.

Amanda Rodrigues a soutenu jeudi qu'elle voyait « pour la première fois » l'original de ce contrat de mariage qu'a apporté Me Lynch au tribunal, puisqu'elle l'avait signé sans le lire « parce que ce n'était pas important ».

Elle a nié avoir su qu'elle n'aurait rien de Gatti s'ils mettaient un terme à leur mariage lorsqu'elle a consulté un avocat spécialisé en divorce en mai 2009.

La veuve a ajouté qu'elle ne croyait pas au testament que Gatti aurait fait préparer en 2007, quatre jours avant leurs fiançailles, « parce que mon nom n'y apparaissait pas ».

C'est ce testament – par lequel la mère (Ida) et la fille (Sofia) de l'ex-champion du monde se seraient partagé sa fortune mais dont on n'a seulement trouvé qu'une version non signée par le boxeur – qui est le bon, selon les Gatti.