Nouvelles

Procureurs et juristes: le gouvernement souhaite renouer le dialogue

Main image

Agence Qmi

2011-02-23 07:00:00

Après leur avoir imposé une loi spéciale hier, le gouvernement souhaite maintenant reprendre le dialogue avec les procureurs de la Couronne et les juristes de l'État, une invitation qui risque toutefois de rester lettre morte...
« On vient de nous imposer une loi spéciale, ce qui met fin aux discussions en ce qui nous concerne », a réagi hier le président de l'Association des procureurs aux poursuites criminelles et pénales, Christian Leblanc.
Il ne cache pas sa colère face à l'attitude du gouvernement, qu'il n'hésite pas à qualifier « d'odieuse ».

« Maintenant qu'on leur a donné un bon coup de matraque, s'ils veulent négocier, la porte est ouverte... Je m'excuse, mais ça ne fonctionne pas comme ça », s'est insurgé M. Leblanc, qui venait de passer la nuit à l'Assemblée nationale pour suivre les débats parlementaires menant à l'adoption d’une loi spéciale forçant le retour au travail de ses membres.
« Les procureurs rentrent au travail la mort dans l'âme, en sachant qu'il y a péril en la demeure. Le bateau coule à la Couronne », a continué le président de l'APPCP.

Même discours du côté des juristes de l'État, qui n'ont pas l'intention de se plier au petit jeu des libéraux.

Le porte-parole des juristes de l'État, Pierre Gagnon, s'interroge d'ailleurs sur les priorités de ce gouvernement, qui accepte d'investir 200 millions $ pour un nouveau Colisée à Québec, mais qui refuse de soutenir ses avocats. « N'est-ce pas un investissement pertinent d'investir dans la justice, dans la sécurité du public », a-t-il lancé.

Pour Jean-Marc Fournier, la loi spéciale devait mettre fin à la grève mais pas aux négociations.
Pour Jean-Marc Fournier, la loi spéciale devait mettre fin à la grève mais pas aux négociations.
De son côté, le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, soutient que la loi spéciale visait essentiellement la fin de la grève, mais pas la fin des discussions. « J’espère qu’on va avoir des interlocuteurs qui vont vouloir continuer à voir leurs conditions de travail avec nous », a déclaré le ministre Fournier, quelques minutes après le vote.

Il a répété que les procureurs et juristes réclamaient des conditions salariales beaucoup plus avantageuses que les autres employés du gouvernement. « Ils nous demandaient de ne pas respecter les engagements avec le Front commun de la fonction publique. Ce n'est pas possible », a insisté le ministre.

Les 450 procureurs de la Couronne et les 1000 juristes de l'État ont été forcés de retourner au travail hier après-midi après deux semaines de grève, par l'adoption d'une loi spéciale par le gouvernement.

Comme leurs confrères du Front commun, le gouvernement leur a imposé des augmentations de 6 % sur cinq ans, rejetant totalement les demandes de rattrapage salarial par rapport à leurs collègues canadiens, que les procureurs de l'État évaluent à près de 40 %.
3481
Publier un nouveau commentaire
Annuler
Remarque

Votre commentaire doit être approuvé par un modérateur avant d’être affiché.

NETiquette sur les commentaires

Les commentaires sont les bienvenus sur le site. Ils sont validés par la Rédaction avant d’être publiés et exclus s’ils présentent un caractère injurieux, raciste ou diffamatoire. Si malgré cette politique de modération, un commentaire publié sur le site vous dérange, prenez immédiatement contact par courriel (info@droit-inc.com) avec la Rédaction. Si votre demande apparait légitime, le commentaire sera retiré sur le champ. Vous pouvez également utiliser l’espace dédié aux commentaires pour publier, dans les mêmes conditions de validation, un droit de réponse.

Bien à vous,

La Rédaction de Droit-inc.com

PLUS

Articles similaires