Procureurs et juristes: le gouvernement souhaite renouer le dialogue

Agence Qmi
2011-02-23 07:00:00
Il ne cache pas sa colère face à l'attitude du gouvernement, qu'il n'hésite pas à qualifier « d'odieuse ».
« Maintenant qu'on leur a donné un bon coup de matraque, s'ils veulent négocier, la porte est ouverte... Je m'excuse, mais ça ne fonctionne pas comme ça », s'est insurgé M. Leblanc, qui venait de passer la nuit à l'Assemblée nationale pour suivre les débats parlementaires menant à l'adoption d’une loi spéciale forçant le retour au travail de ses membres.
« Les procureurs rentrent au travail la mort dans l'âme, en sachant qu'il y a péril en la demeure. Le bateau coule à la Couronne », a continué le président de l'APPCP.
Même discours du côté des juristes de l'État, qui n'ont pas l'intention de se plier au petit jeu des libéraux.
Le porte-parole des juristes de l'État, Pierre Gagnon, s'interroge d'ailleurs sur les priorités de ce gouvernement, qui accepte d'investir 200 millions $ pour un nouveau Colisée à Québec, mais qui refuse de soutenir ses avocats. « N'est-ce pas un investissement pertinent d'investir dans la justice, dans la sécurité du public », a-t-il lancé.

Il a répété que les procureurs et juristes réclamaient des conditions salariales beaucoup plus avantageuses que les autres employés du gouvernement. « Ils nous demandaient de ne pas respecter les engagements avec le Front commun de la fonction publique. Ce n'est pas possible », a insisté le ministre.
Les 450 procureurs de la Couronne et les 1000 juristes de l'État ont été forcés de retourner au travail hier après-midi après deux semaines de grève, par l'adoption d'une loi spéciale par le gouvernement.
Comme leurs confrères du Front commun, le gouvernement leur a imposé des augmentations de 6 % sur cinq ans, rejetant totalement les demandes de rattrapage salarial par rapport à leurs collègues canadiens, que les procureurs de l'État évaluent à près de 40 %.