Un ex-avocat qui a servi de messager pour la mafia remis en liberté

Radio -Canada
2017-06-09 15:50:00

À 48 ans, Gerardo Nicolo s'attend à être « radié du Barreau » après avoir gâché sa carrière, motivé par « l'appât du gain ». C'est le constat qui se dégage du rapport de la Commission québécoise des libérations conditionnelles (CQLC) dont Radio-Canada a obtenu copie. M. Nicolo a été rencontré par deux commissaires, fin avril, pour déterminer s'il pouvait être libéré au sixième de sa peine.
L'ancien avocat a été piégé par la Gendarmerie royale du Canada à partir de 2007, au moyen d'un agent d'infiltration qui s'est fait passer pour un policier désabusé. Gerardo Nicolo lui a offert de vendre des informations sensibles au clan mafieux du défunt caïd Giuseppe De Vito. M. Nicolo a été arrêté en novembre 2008. Aucune somme d'argent n'a finalement été échangée. Il a livré une longue bataille judiciaire avant de finalement plaider coupable en octobre 2016.
« Vous étiez tiraillé durant tout ce processus entre le désir de faire de l'argent, d'atteindre un certain respect dans le "milieu" et le fait de jouer votre carrière », peut-on lire dans le rapport de la CQLC.
Les commissaires relèvent que Gerardo Nicolo exprime des remords sincères pour ses gestes et que son risque de récidive est très faible.
Poterie, musique et cuisine
Derrière les barreaux, l'ex-criminaliste a participé à des programmes, dont celui de « Société et relations interpersonnelles », et pris part à des activités de poterie et de musique, en plus de travailler à la cuisine.
Il a déjà trouvé un emploi, dont la nature demeure confidentielle.
Parmi les conditions qui lui sont imposées par la Commission, Gerardo Nicolo ne peut communiquer avec quiconque possède un casier judiciaire ou fait partie d'une organisation criminelle.