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Après l’Armée, la Banque Nationale !

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Gabriel Poirier

2022-04-01 15:00:00

Une avocate réintègre le service des affaires juridiques de la Banque Nationale après y avoir complété son stage du Barreau et passé plusieurs années dans l’Armée…
Kathryn Giroux. Source: Facebook
Kathryn Giroux. Source: Facebook
Kathryn Giroux enchaîne les défis professionnels depuis déjà vingt ans.

Cinq ans dans les Forces armées canadiennes à titre d’officier réserviste et de lieutenant n’ont pas refroidi ses ardeurs.

Son « amour du droit » l’a poussé vers le baccalauréat à l’Université de Montréal, lequel elle a d’abord dû abandonner en raison d’une mononucléose et des « aléas de la vie » – lire des enfants et son travail en communication écrite à la RBC.

Me Giroux est revenue à la charge en 2012. Son baccalauréat de l’UQAM en poche, elle a complété en 2018 une maîtrise en droit à l’Université McGill.

Aujourd’hui, elle réintègre le service des affaires juridiques de la Banque Nationale après y avoir terminé son stage de l’École du Barreau en mars 2019. Elle avait été mutée dans un autre département en mai 2020 en raison de la pandémie.

Cette opportunité professionnelle compte beaucoup aux yeux de cette mère de trois enfants. Elle a même accepté d'écourter son congé de maternité pour la saisir.

Vous êtes toujours à la Banque Nationale, mais vous changez de département. C’est bien cela ?

J’ai un parcours un peu spécial ; j’ai fait mon stage aux affaires juridiques de la Banque Nationale avant d’être embauché dans l’équipe de gouvernance, mais à titre contractuel.

Mon contrat s’est terminé au début de la pandémie. Il y avait donc un gel d’embauche aux affaires juridiques, ce qui m’a amené à être muté au secteur “opération”, qui est plus près du secteur “banque”. Je m’occupais du volet légal en matière de financement commercial. J’avais conservé un rôle juridique, mais je ne faisais plus partie du service des contentieux.

Je suis en congé de maternité depuis cinq mois, mais j’ai décidé de retourner au travail pour saisir cette opportunité qui s’est présentée aux affaires juridiques. Je retourne à mes premiers amours.

Quand une telle opportunité se présente, il faut la saisir ! J’ai un bébé de quatre mois, j’aurais pu profiter d’un congé de maternité d’un an, mais j’ai tout de même décidé de me lancer pour saisir la chance de retourner aux affaires juridiques.

Avec un bébé, ça doit vous en faire beaucoup sur les bras ?

Dans les bras, surtout ! Mais c’est une superbe équipe, le travail est stimulant. J’ai eu la chance de tester le travail pendant un an lors de mon stage. Je sais donc que j’aime ça et que j’aime l’équipe. Je suis très contente d’y retourner.

En temps normal, je n’aurais pas quitté l’équipe à la fin de mon contrat. La pandémie en a décidé autrement. C’était un petit aléa. Je suis contente de pouvoir retourner auprès de mon ancienne équipe.

Maintenant que vous êtes retourné au travail. Qu’est-ce qui change au sein de votre quotidien professionnel ?

Aux affaires juridiques, contrairement au secteur des opérations, nous travaillons surtout sur des projets et sur des dossiers qui nous offrent le temps de bien réfléchir. Avant de répondre à une question, par exemple, je crois que j’aurais davantage de temps à ma disposition pour mener des recherches – plutôt que d’être dans une exécution soutenue des tâches. Ce sont vraiment deux rôles très différents.

Au secteur des opérations, je travaillais avec une petite équipe de juristes. Aujourd’hui, j’intègre un secteur où la plupart des membres sont des juristes. J’aurais peut-être ainsi l’occasion d’acquérir et de partager des connaissances juridiques.

Un exemple concret ?

La nature du travail en elle-même est très différente, puisqu’il est question de domaines du droit complètement différents.

Aux affaires juridiques, la mission première est de préserver l’existence juridique de la Banque, ce qui signifie que nous devons exercer un rôle de conseil auprès des administrateurs et des dirigeants, en plus de mettre en place des mécanismes pour permettre à la banque de respecter ses obligations.

Avant, cependant, je recevais des “deals” de financement, je décidais si je les autorisais ou non, j’ajoutais des clauses, je faisais la vérification des documents juridiques… deux rôles, comme vous pouvez le constater, complètement différents.

Pourquoi privilégier la pratique au sein d’un service juridique plutôt que d’un cabinet ?

J’ai un parcours un peu atypique. J’ai dû interrompre, il y a plus de dix ans, mes études en droit à l’Université de Montréal, en raison d’une mononucléose. Je m’étais promis à l’époque d’y retourner. Entre-temps, j’ai travaillé pendant plus de douze ans pour une autre institution financière (RBC, NDLR), où j’ai notamment fait de la communication écrite.

Lorsque je suis retourné aux études, en 2012, j’ai dû recommencer mon baccalauréat au complet. À la fin de mes études, je n’étais pas encore décidé, alors j’ai entrepris une maîtrise à l’Université McGill. À la fin, j’ai décidé de me diriger vers une institution financière, car je suis familière avec ce milieu et parce que j’ai de l’expérience dans le domaine bancaire.

C’est génial de travailler pour la Banque Nationale d’autant qu’elle a son siège social au Québec. Je sais de cette façon que je peux avoir une influence directe.

Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de retourner aux études en droit ?

Ma mononucléose m’a forcé à interrompre mes études pendant près d’une session. J’ai ensuite recommencé à travailler jusqu’à ce qu’une offre, très intéressante, me soit présentée (par RBC, NDLR).

Ma pause d’une session a ensuite fini par s’étirer en raison de mes enfants et du train-train quotidien. Je n’ai, en revanche, jamais perdu la volonté d’y retourner, ce que j’ai fait lorsque j’ai recommencé mon baccalauréat à l’UQAM en 2012.

Outre cette promesse, pourquoi être retourné aux études après plus de dix ans ?

Mes bébés n’étaient plus des bébés. Pendant cinq ans, j’étais soit enceinte ou soit avec des bébés. J’ai décidé de me lancer lorsqu’il était plus vieux et que cela rendait possible mon retour aux études.

Vous avez évoqué votre parcours dans les Forces armées canadiennes. Est-ce que cette expérience vous a aidé dans le cadre de votre formation en droit ?

Oui, absolument. Les Forces armées m’ont appris la rigueur et la discipline. Mes années dans l’armée m’ont aussi énormément appris sur le plan du travail d’équipe, le plan de la tolérance, et le plan de l’organisation du travail.

J’ai aussi l’occasion d’y travailler mon jugement, puisque nous apprenons rapidement, dans l’armée, à faire de notre mieux pour montrer l’exemple et bien évaluer les enjeux. J’étais une jeune officière, mais j’avais toujours l’impression que je devais faire attention à ma conduite, car le succès d’une activité de survie en forêt et/ou d’une fin de semaine de formation dépendait de mon travail de préparation.

Ce désir de « montrer l’exemple » vous a-t-il incité à entreprendre des études en droit ?

Je pense que oui, car j’ai toujours eu un sens du devoir et de l’éthique très élevé. Je dois avouer que j’ai toujours été amoureux du droit.

À la fin de mon baccalauréat, j’ai décidé de poursuivre mes études à la maîtrise un peu par passion, même si cela n’était pas totalement indispensable. J’aimais aussi avec la possibilité, avec une maîtrise, d'éventuellement enseigner à l’université.

Mes années dans les Forces armées canadiennes m’ont beaucoup aidé à cet égard, car j’étais officier d’instruction. Cela m’a donné beaucoup d’expérience en enseignement et dans le domaine de la vulgarisation. Ce n’est pas tout le monde qui a la chance d’enseigner à l’âge de 16, de 17 ou de 18 ans.

Qu’est-ce qui vous a attiré vers les cadets et les Forces armées canadiennes ?

L’une de mes cousines était une cadette, et sa mère était officière. Le déclic, par contre, est survenu lorsque j’ai appris que je pourrais y jouer d’un instrument et que celui-ci me serait offert gratuitement.

Ils m’ont prêté une flûte transversale, ce qui m’a permis d’atteindre un niveau cinq, qui me permet d’enseigner la flûte transversale.

C’est la musique qui m’a attiré, mais j’ai eu la piqûre une fois sur place. J’aimais tout ce qui concerne la précision, les cours dans le domaine de l’aviation et l’esprit de camaraderie que nous y retrouvions.

Où vous voyez-vous dans cinq ans ?

Dans cinq ans, j’aimerais toujours être aux affaires juridiques de la Banque Nationale. J’aimerais aussi avoir une équipe sous ma gouvernance et j’aimerais peut-être commencer à offrir une charge de cours à l’université.
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1 commentaire
  1. anonymous
    anonymous
    il y a 2 ans
    Avaler sa flûte de travers
    "Transverse flute" en anglais ne se traduit pas par flûte transversale mais bien par flûte traversière...

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