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Un avocat accusé de harcèlement, d’extorsion et de menaces de mort

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Radio -canada

2023-05-02 10:15:00

Un avocat fait face à des accusations de harcèlement, d’extorsion et de menaces de mort contre une femme.
James Bowie. Source: Service de police d’Ottawa
James Bowie. Source: Service de police d’Ottawa
Les derniers mois ont été tumultueux pour l’avocat James Bowie de 39 ans, également accusé de harcèlement par une autre femme. Ces allégations ont été détaillées dans une poursuite civile de 325 000 $. La même femme a aussi porté plainte contre lui auprès du Barreau de l’Ontario.

M. Bowie s'est forgé une réputation pour son analyse en ligne des comparutions en justice des leaders du convoi des camionneurs.

Aucune des accusations portées contre M. Bowie n’a été prouvée devant les tribunaux.

James Bowie a plaidé non coupable lundi d'accusations criminelles. Il a ensuite déclaré, par courriel, à CBC, qu'il « s'attend à être acquitté ».

Selon les archives judiciaires, la police affirme que l’accusé a fait craindre à une des deux femmes « pour [sa] sécurité personnelle » et que, par des menaces, il a tenté de « l'inciter à obtenir une arme à feu ». Il aurait également proféré des menaces de mort contre une autre femme.

CBC ne nomme aucune des deux femmes, car leur identité est protégée par des interdictions de publication.

Une plainte en septembre 2022

Une femme de 29 ans a déposé, en septembre 2022, une plainte auprès du Barreau de l’Ontario, soutenant que James Bowie lui avait envoyé des photos nues non sollicitées, lui avait offert des drogues illégales et de passer un « marché » pour payer ses factures juridiques après qu'elle l'eut approché pour obtenir une aide juridique à propos d'une accusation d'agression.

La femme a écrit dans sa plainte qu’elle était « terrifiée à l'idée que M Bowie utilise son statut d'avocat pour agresser ou harceler d'autres femmes ».

Dans sa plainte déposée en janvier, la femme affirme que M. Bowie lui a proposé des services juridiques en échange de « relations sexuelles orales toutes les deux semaines » par le biais de messages Snapchat.

Elle a aussi indiqué avoir été « profondément troublée » par cette proposition, d’autant plus qu’elle n’était pas intéressée par des relations sexuelles avec M. Bowie, mais qu'elle « s'est sentie obligée de poursuivre la relation avocat-cliente », en raison des inquiétudes suscitées par son inculpation au pénal.

Le rapport indique également que la femme a confié à l’avocat ses difficultés financières, ses problèmes de santé mentale et ses problèmes relationnels.

En réponse, James Bowie a demandé à la femme de dîner avec lui, de « se blottir contre lui », de consommer de l'alcool et des drogues illégales ensemble, selon la déclaration.

La femme a détaillé les mêmes allégations dans sa plainte auprès du Barreau de l’Ontario et a joint des captures d'écran de conversations Snapchat avec James Bowie.

La femme est représentée par un avocat, Michael Spratt, qui a écrit une lettre au Barreau de l’Ontario, en septembre, dans laquelle il déclare que sa cliente est « traumatisée par la conduite absolument dégoûtante de M. Bowie ».

« Ces actes prédateurs violent de nombreuses règles de conduite professionnelle et sont profondément nuisibles et offensants. M Bowie cherchait à s'en prendre à une cliente vulnérable », a écrit Me Spratt.

Dans une déclaration envoyée par courriel, Me Spratt a indiqué que le Barreau de l'Ontario suivait activement la plainte et faisait avancer l'affaire.

James Bowie a mentionné à CBC qu'il avait répondu à la plainte du Barreau de l’Ontario en niant tout acte répréhensible.

Pas d'exposé de la défense dans un procès civil

Les allégations de la femme contre l’avocat ont été rendues publiques pour la première fois par le biais d’un article de CTV Ottawa.

Selon sa déclaration, James Bowie a écrit sur son compte Twitter que les allégations étaient fausses.

Le même jour, il a organisé une conversation sur une plateforme de réseaux sociaux où il aurait discuté des allégations et de détails personnels sur la femme, y compris les circonstances entourant son accusation criminelle.

Il a décrit la femme comme « une mère célibataire... sous l'emprise de drogues, en plus de la traiter de menteuse », selon la déclaration.

L’avocat n'a pas encore déposé de déclaration de défense, mais il a affirmé à CBC qu'il avait « la ferme intention de défendre le procès ».

Licence suspendue et appareils saisis

Au début du mois de décembre, le Barreau de l’Ontario a obtenu une ordonnance du tribunal pour saisir les appareils numériques de M. Bowie, y compris son téléphone cellulaire, son ordinateur et obtenir l’accès à ses comptes de réseaux sociaux.

Dans sa décision, le juge Fred Myers a dit qu’il existait des allégations « prédatrices » de harcèlement sexuel à l’encontre de l’avocat. « Ce qui a commencé par une plainte s'est maintenant étendu à une enquête plus large », a écrit le juge.

Une semaine plus tard, le Barreau de l’Ontario a suspendu pour une durée indéterminée l’autorisation de M. Bowie d’exercer la profession d’avocat.

Il a invoqué une faute professionnelle pour avoir omis de présenter des documents dans le cadre de trois enquêtes sans rapport entre elles. Les enquêtes portaient plutôt sur des plaintes d'autres clients concernant la qualité de ses services, d'après les documents d'audience du tribunal.

CBC a obtenu copie d’un courriel de M. Bowie envoyé au Barreau de l’Ontario où il avait déclaré être trop occupé pour répondre aux multiples courriels et lettres de l’enquêteur. L’avocat a dit être « devenu célèbre » pour ses gazouillis pendant le convoi des camionneurs.

La police pense qu'il pourrait y avoir d'autres victimes

Le reportage de CTV sur James Bowie faisait état d’autres allégations de harcèlement, non incluses dans les affaires criminelles, civiles ou du Barreau de l’Ontario contre lui. Ces allégations n’ont pas été confirmées par CBC.

Par courriel, l’avocat a mentionné ceci à CBC : « mon avocat David Shiller et moi-même poursuivons CTV et Bell Media pour leur reportage [diffusé en] décembre alléguant une activité criminelle ».

CBC n’a pas été en mesure de mettre la main sur des documents judiciaires relatifs à une telle poursuite, et James Bowie n'a pas répondu à d'autres questions à ce sujet. David Shiller n'avait pas non plus répondu à la demande de commentaire de CBC au moment de publier ce texte.

« La police d’Ottawa m’a confirmé que je n’étais pas recherché pour être interrogé dans le cadre de cette vaste affaire. Six mois plus tard, on ne m’a toujours pas demandé de me rendre ».

Le Service de police d’Ottawa (SPO) n’a pas souhaité faire de commentaire.

James Bowie a été libéré lundi après que le tribunal lui eut ordonné de payer une caution de 5000 $ et de vivre avec un garant.

Dans un communiqué de presse publié le même jour, la police a déclaré que « les enquêteurs pensent qu'il pourrait y avoir d'autres victimes ». Le SPO a également publié une photo de James Bowie, indiquant qu'il pourrait avoir utilisé des pseudonymes.

« Le signalement à la police des incidents de violence contre les femmes est essentiel pour identifier les suspects et déterminer les tendances de la criminalité », précise le communiqué.

La prochaine comparution de James Bowie est prévue pour le 30 mai.
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1 commentaire
  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    Les ordres professionnels deviennent auxiliaires de police?
    "...le Barreau de l’Ontario a obtenu une ordonnance du tribunal pour saisir les appareils numériques de M. Bowie, y compris son téléphone cellulaire, son ordinateur et obtenir l’accès à ses comptes de réseaux sociaux.

    ... le juge Fred Myers a dit qu’il existait des allégations « prédatrices » de harcèlement sexuel à l’encontre de l’avocat. « Ce qui a commencé par une plainte s'est maintenant étendu à une enquête plus large »"


    Et qui de mieux placé qu'un ordre professionnel pour mener des enquêtes de police !

    Ceux qui connaissent la clientèle en droit pénal savent avec quelle facilité elle porte plainte contre les avocats de la défense. Les nouvelles génération de syndic adjoint boiront-ils les paroles de ces victimes auto-proclamées, en suivant le dicton woke "believe the victim", pour mieux persécuter l'avocat de la défense blanc hétéro de plus de 50 ans?

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