L'avocat de la FTQ malmené

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Agence Qmi

2013-10-29 09:31:00

Kenneth Pereira, particulièrement en forme et remis de son traumatisme crânien, est revenu lundi à la barre de la commission Charbonneau. Son contre-interrogatoire par l'avocat de la FTQ a donné lieu à des échanges acrimonieux…
Ken Pereira est revenu à la barre de la commission Charbonneau lundi.
Ken Pereira est revenu à la barre de la commission Charbonneau lundi.
Dès le début de son contre-interrogatoire, Me Denis Turcotte s'est vigoureusement attaqué à la crédibilité du témoin en mettant tout d'abord de l'avant son «caractère orageux».

Ken Pereira a nié avoir été «agressif» avec des entrepreneurs, mais a reconnu avoir levé la voix envers certaines personnes lorsque c’était nécessaire à ses yeux. «Je n'ai jamais crié après quelqu'un qui ne le méritait pas», s'est-il défendu.

Lorsque la présidente a interrompu l'avocat en lui demandant en quoi changeait le fait que M. Pereira soit un «pitbull», Me Turcotte lui a répondu qu'un «pitbull» était peut-être moins crédible qu'un «chihuahua».

«Vous allez arrêter et vous allez passer à autre chose», lui a alors lancé la présidente, visiblement excédée par le manège de l'avocat de la FTQ-Construction.

Loin de s'arrêter là, Me Turcotte s'est contenté de changer de clou en revenant sur l'épisode au cours duquel Ken Pereira s'était introduit par effraction dans un bureau pour dérober les factures de dépenses de Jocelyn Dupuis.

«Vous ne vous sentez pas mal de voler les documents de travail d'un collègue?» lui a demandé l'avocat, insistant particulièrement sur le fait qu'il s'agissait d'un «vol».

«Non, pas pantoute», a répondu le témoin, rappelant que selon lui Dupuis volait les travailleurs. «La raison qu'il y a des commissions, c'est à cause d'un gars comme lui [Dupuis]. Ça faisait 11 ans que la FTQ et l'exécutif, qui était complice, auraient dû faire quelque chose, mais ils n'ont rien fait», a-t-il ajouté.

C'est à ce moment que les choses ont une fois de plus dérapé. «Donc, si je comprends votre témoignage, il y a au moins deux voleurs à la FTQ. Il y a M. Pereira et M. Dupuis», a lancé Me Turcotte, soulevant l'ire du procureur, Me Simon Tremblay, qui a réclamé que l'avocat cesse de «cracher» sur le témoin.

France Charbonneau a alors demandé à ce que le représentant de la FTQ-Construction «reste poli» avec Ken Pereira.

Respect de la règle 72

Me Denis Turcotte, avocat de la FTQ
Me Denis Turcotte, avocat de la FTQ
Me Denis Turcotte a également eu plusieurs accrochages avec la commission en après-midi au sujet de la règle 72 qui prévoit que les participants doivent présenter aux procureurs les documents «au moins trois jours ouvrables avant le moment où ils entendent s'y référer».

Or, l'avocat de la FTQ-Construction a tenté de faire référence à une lettre qu'aurait écrite le témoin, ainsi qu'à une série de chèques signés en 2011. Me Tremblay s'est alors opposé, expliquant que ces documents n'avaient jamais été présentés à la commission.

La présidente, l'air dépassé, a sermonné l'avocat pendant plusieurs minutes.

«Je n'en reviens pas», s’est offusquée France Charbonneau. Elle lui a demandé de s'adresser aux procureurs avant de se référer à nouveau aux documents en question.

Contre-interrogatoire laborieux

Plus tôt en matinée, c'est l'avocat du Conseil provincial des métiers de la construction qui avait terminé le contre-interrogatoire du 95e témoin qu'il avait entrepris le 7 octobre.

Malgré les 90 minutes passées au lutrin, Me André Dumais n'a pas été en mesure d'apporter un éclairage supplémentaire sur les propos de Pereira. Alors qu'il a souvent semblé perdu dans ses propres idées, l'avocat a déposé une série de documents et s'est lancé à quelques reprises dans un monologue qui a aussi mis à l'épreuve la patience de la commission.

La FTQ-Construction poursuivra son contre-interrogatoire de Ken Pereira demain matin.
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