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Un avocat qualifié d’incompétent par un juge

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Nadia Agamawy

2024-03-20 10:15:30

Me Samuel Cozak. Source: Archives
Lors d’un échange tendu entre un juge et un avocat, ce dernier se voit qualifié d’incompétent en pleine audience…

Au Palais de Justice de Saint-Jérôme, les échanges entre le juge André Vincent de la Cour supérieure et Me Samuel Cozak ont pris une tournure particulièrement tendue. Leur désaccord portait sur la légalité de la détention des trois accusés. La défense plaidait qu’ils étaient détenus « illégalement », tandis que le juge refusait de les remettre en liberté.

Selon un article de La Presse, l’ambiance s’est rapidement enflammée lorsque Me Cozak a sous-entendu que la Couronne aurait soutiré aux accusés un plaidoyer de culpabilité en échange de leur mise en liberté durant le processus judiciaire.

Cette insinuation a suscité une vive réaction de la part du juge Vincent.

« Voyons donc ! Est-ce qu’un officier de justice va participer à un faux plaidoyer de culpabilité », a rétorqué le juge.

Les tensions montent d’un cran lorsque Me Cozak a répondu : « Peut-être en n’étant pas conscient ».

« Peut-être que vous le feriez. Mais sûrement pas un avocat compétent », a déclaré le juge.

« Me faire qualifier d’avocat incompétent gratuitement. C’est un commentaire complètement inacceptable. Me faire attaquer personnellement parce que je présente des arguments structurés », s’est indigné l’avocat qui a demandé aussitôt la récusation du juge.

Le juge André Vincent. Source: Archives
De son côté, le juge Vincent a tenté de calmer le jeu en déclarant : « C’est un lapsus, et ç'a peut-être dépassé ma pensée. Si vous avez compris que je vous traitais d’incompétent, je retire mes paroles ». Le juge a tout de même rejeté la demande de récusation.

« Détournement des fins de justice »

Pour situer le contexte, les accusés en question avaient plaidé coupable en novembre dernier dans une affaire liée à la production et distribution de GHB, une substance connue sous le nom de « drogue de viol ».

Condamnés à des peines de cinq à sept ans, ils étaient en liberté jusqu’au jour où, avant d’entamer leurs peines, ils ont renvoyé leurs avocats et demandé l’annulation de leurs aveux de culpabilité.

Le juge François Landry a rejeté leur demande et a décidé de les détenir, ce qui a conduit la défense à plaider une requête pour détention illégale devant la Cour supérieure. Le juge André Vincent a rejeté la requête de la défense en soulignant que le juge Landry avait bien le pouvoir d’ordonner la détention et qu’il restaurait simplement la situation préalable à l’accord initial.

De plus, le juge Vincent a considéré « qu’il y a détournement des fins de justice dans la participation qui est faite. Les parties s’entendent, changent d’avocats et après présentent des demandes absolument illogiques ».

L’affaire étant toujours en instance devant les tribunaux, Me Cozak ne souhaite pas formuler de commentaire.

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