Gowlings, Fasken, Stikeman et le «choc Charbonneau»
Gilles Des Roberts
2013-12-12 14:15:00
Cette semaine, Gowlings tente le KO pour le ministre Kotto, les lobbyistes de la Grande-Allée sont seuls pour les Fêtes, Fasken devient l’incontournable de la réassurance et Stikeman Elliot part en orbite…
Un ministre à la pensée économique ancrée dans le passé a une des sociétés les plus innovantes au monde sur son chemin. Amazon, le plus gros vendeur de livres papiers et numériques au monde, prend les grands moyens pour s’opposer à la loi sur le prix unique du livre défendue par le ministre de la Culture et des Communications Maka Kotto.
La société qui affiche un chiffre d’affaires de 61 milliards de dollars pour sa dernière année financière (le budget du Québec est de 69,1 milliards pour la même période) a retenu les services du cabinet Gowlings pour faire modifier la loi 51 afin de «maintenir la compétitivité du marché par rapport au libre choix des ventes ».
Ce sont deux grosses pointures de Gowlings qui défendront ce dossier pour des honoraires respectifs d’au moins 10 000 dollars : Me Pierre Pilote, associé du bureau de Montréal et Me Jacques Shore, associé du bureau d’Ottawa, expert des questions de réglementation commerciale et ancien mandarin fédéral de renom.
Un exploit de Fasken Martineau sur la colline du Parlement
C’est rare que tous les joueurs d’un secteur d’activité soient unanimes au sujet d’un dossier. C’est toutefois le cas de l’industrie canadienne de la réassurance qui s’est complètement fédérée autour du cabinet Fasken Martineau pour défendre ses intérêts.
Tous les joueurs majeurs du secteur sont maintenant à bord alors que la Caisse centrale de réassurance joint les rangs de ses concurrents pour bloquer une initiative de Finances Canada qui a décidé de taxer les produits et services de réassurance.
C’est Conrad Johnson conseiller en affaires gouvernementales chez Fasken Martineau et ancien membre du personnel politique du gouvernement Harper qui pilote ce dossier.
Stikeman Elliot préserve les acquis d’Honeywell
Un programme fédéral ambitieux mais complexe exige une intervention d’une grosse pointure juridique pour éclaircir ses critères d’admissibilité. L’Initiative stratégique pour l’aérospatiale et la défense (ISAD) rembourse une partie des dépenses de dépenses de R&D de la plupart des gros joueurs canadiens de ce secteur.
Honeywell Canada est l’un d’entre eux. La filiale du géant américain de la défense a toutefois quelques difficultés avec lndustrie Canada qui conteste l’éligibilité d’Honeywell Canada à certaines portions du programme. C’est Lawson A.W. Hunter, le conseil du cabinet Stikeman Elliott qui est chargé de cette mission. Me Hunter qui a été l’auteur de la Loi sur la concurrence alors qu’il était un haut fonctionnaire fédéra,l mettra à contribution son vaste réseau de contacts dans la capitale canadienne.
Les avocats-lobbyistes de Québec accusent le « choc Charbonneau » des Fêtes
Les grosses pointures du lobbysme de la capitale nationale n’ont pas le cœur à la fête pendant cette période de réjouissance.
C’est que les bouteilles de vin et de spiritueux qui sont envoyées à leurs bons contacts dans les cabinets politiques et la haute fonction publique leur sont systématiquement retournées et que toutes les invitations à des cocktails et repas festifs lancées à leurs contacts gouvernementaux ne trouvent pas preneur.
C’est un des effets de la Commission Charbonneau dont le cortège de révélations sur les gâteries reçues par les fonctionnaires et le personnel politique a permis à ces clientèles de retrouver leur vertu. Quelques avocats lobbyistes se sont consolés en organisant un repas pour leurs pairs au Continental pendant lequel la cave à vin du vénérable établissement a été mise à rude épreuve.
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