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Décès d’un ex-juge
Martine Turenne
2017-01-24 14:30:00
Un ex-magistrat est décédé lundi. Il venait de célébrer son 72e anniversaire de naissance, le 15 janvier. Qui est-il?
Procureur de la Couronne durant 37 ans, Laurent Bouchard a bien connu Louis-Charles Fournier, comme criminaliste. Les deux juristes avaient des joutes oratoires et des débats parfois enflammés au tribunal. « C'était un avocat intelligent qui était en mesure de déterminer la psychologie d'un témoin en peu de temps et avec quelques questions seulement. Il était ahurissant à voir. On se demandait tous comment il faisait», a-t-il dit au Nouvelliste.
L'ancien ministre de la Justice, Marc-André Bédard, s’est dit très attristé du décès du juge à la retraite, Louis-Charles Fournier.
«Il a commencé sa carrière d'avocat à notre bureau, Aubin, Bédard, Fillion, Brisson et Fournier. Ça me fait énormément de peine d'apprendre sa mort. C'était un homme plein de compassion et toujours prêt à aider les autres. Il comprenait le malheur des gens», a commenté Marc-André Bédard, lors d'un entretien téléphonique avec Le Nouvelliste lundi soir.
C’est M. Bédard qui l'a lui-même nommé juge en 1985, alors qu'il agissait comme ministre de la Justice sous le gouvernement du Parti québécois.
Un homme d’une grande générosité
Ancien procureur à l'Aide juridique, Me Claude Beaulieu a aussi bien connu le juge Fournier. Il a même entrepris sa carrière à ses côtés.
«C'est probablement l'avocat qui m'a le plus appris durant mes 10 premières années. » Il lui a donné un coup de main dans la demande d'appel au procès de Michel Dunn (coupable d'avoir assassiné son associé Serge McNicoll en septembre 1978).
Me Claudine Roy, procureure au Directeur des poursuites criminelles et pénales, conserve le souvenir d’un homme d’une très grande générosité. « Dans les dossiers du crime organisé, il nous avait donné son adresse personnelle et nous autorisait à aller le voir, même les fins de semaine, pour des mandats d'arrestation et de perquisition », a-t-elle révélé au Nouvelliste.
Me Roy savait l’ex juge malade depuis un certain temps. «Mais on se dit toujours qu'il va passer au travers. On ne s'attend pas à recevoir ce genre de nouvelle. »
Louis-Charles Fournier a étudié au collège Bourget de Rigaud, au collège de Jonquière et il a fait son droit à l'Université de Sherbrooke.
Parmi les dossiers qui ont marqué sa carrière; la prise d'otages à la prison de Chicoutimi en 1980. Les policiers de Chicoutimi l'avaient appelé en pleine nuit afin qu'il négocie auprès de trois détenus qui avaient séquestré un gardien de prison de 62 ans.
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4 commentaires
Anonyme
il y a 7 ans"C’est M. Bédard qui l'a lui-même nommé juge en 1985, alors qu'il agissait comme ministre de la Justice sous le gouvernement du Parti québécois."
Et après on dira qu'il n'y pas de copinage dans les nominations judiciaires.
Bullshit
Anonyme
il y a 7 ansSelon votre logique, un ministre de la justice (souvent un avocat) ne peut nommer un autre avocat qu'il connaît ? Il doit se contenter de nommer des inconnus, sinon c'est du copinage ? Les réseaux sociaux ne sont pas reconnus pour leur rigueur, mais nous pourrions, à titre d'avocats, faire preuve d'un peu plus de nuance, surtout lorsqu'on commente la nouvelle du décès d'un juge...
Facepalm
il y a 7 ansOn ne va pas exclure de l'accès à la magistrature tous les avocats qui auraient le malheur de connaitre le ministre.
Ce qui compte, c'est que la personne soit compétente et que le ministre respecte les gens, peut importe leur allégeance politique ou qu'il les connaisse. Mais je préfère qu'un ministre de la justice nomme quelqu'un qu'il connait, comme ça il sait qu'il est compétent.
Maurisse
il y a 7 ansLe problème qui se pose généralement, est que la familiarité et les affinités politiques l'emportent sur la compétence.
En plus, les nominations partisanes ou basées sur des liens d'amitié ne font rien pour assurer la confiance du public envers la justice. Elle est déjà assez malmenée comme ça, inutile de rajouter de l'huile sur le feu.