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Un étudiant en droit veut poursuivre la Ville pour «racisme systémique»

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2017-12-04 13:15:00

L’ex-candidat de Projet Montréal soutient que les «candidats de couleurs» sont utilisés dans des courses perdues d’avance...

Balarama Holness s'en prend avec véhémence à Projet Montréal qu'il accuse de l'avoir « utilisé » comme minorité visible sans lui donner les moyens d'être élu ou de participer à la nouvelle administration.
Balarama Holness s'en prend avec véhémence à Projet Montréal qu'il accuse de l'avoir « utilisé » comme minorité visible sans lui donner les moyens d'être élu ou de participer à la nouvelle administration.
Balarama Holness s'en prend avec véhémence à Projet Montréal qu'il accuse de l'avoir « utilisé » comme minorité visible sans lui donner les moyens d'être élu ou de participer à la nouvelle administration. L'étudiant en droit à l'Université McGill, et ancien joueur des Alouettes de Montréal, envisage de porter sa cause devant le Tribunal des droits de la personne et la Cour supérieure du Québec.

Les propos de Balarama Holness, sont durs à l'égard de Projet Montréal, dont il défendait les couleurs il y a moins d'un mois : « Ils utilisent des candidats de couleur à leur avantage et ils nous délaissent quand ça ne leur convient pas. [...] Les Blancs referment la porte derrière eux quand il s'agit de distribuer les positions de pouvoir. »

L'ex-candidat à la mairie de Montréal-Nord reconnaît que la nouvelle mairesse de Montréal, Valérie Plante, ne pouvait pas offrir de poste sur le comité exécutif à un élu d'une minorité visible puisque son parti n'en a fait élire aucun en position d'y siéger. Mais il croit que le problème est bien plus profond. « C'est la première fois de ma vie que j'ai vécu le racisme systémique », a dit Balarama Holness.

Des courses perdues d'avance?

Balarama Holness, 34 ans, né d'un père jamaïcain et d'une mère québécoise, accuse l'ensemble des partis politiques de placer leurs candidats de couleur dans des courses impossibles à remporter et de ne pas leur donner les moyens de faire campagne.

« On nous a dit que l’imprimante était cassée et on n’a pas eu nos pancartes à temps, raconte celui qui se présentait aux côtés de trois autres candidats noirs dans Montréal-Nord. On n’avait pas de bureau. Valérie Plante n'est venue nous voir que deux ou trois fois. »

Selon lui, Projet Montréal « savait très bien dans quels arrondissements ils allaient gagner et ne pas gagner. Ils savaient qu'ils ne gagneraient pas dans Montréal-Nord. »

« Par contre, quand c’est le temps de faire une promotion, ils nous appellent tous », dit Balarama Holness. L'ex-candidat affirme que, durant la campagne, Projet Montréal a écrit des courriels à tous ses candidats membres de minorités visibles pour les mettre devant les caméras afin de faire la promotion de la campagne de Valérie Plante.

« Si j’étais blanc, est-ce que j’aurais été le maître de cérémonie durant le lancement de la campagne? s'interroge M. Holness. Est-ce que c'est parce que j’étais le nouveau un peu bronzé? Si vous m’utilisez comme ça et qu’après la campagne, vous faites comme si vous ne me connaissiez pas, pour moi, c’est que vous avez utilisé la couleur de ma peau. »

Projet Montréal se défend

Marie Depelteau-Paquette, directrice générale de Projet Montréal
Marie Depelteau-Paquette, directrice générale de Projet Montréal
Le cabinet de la mairesse nous a transmis une réponse de la directrice générale de Projet Montréal, Marie Depelteau-Paquette.

« Projet Montréal a offert un appui logistique et matériel important à l'ensemble de ses 103 candidats, dit-elle, peu importe si les cibles locales de financement étaient atteintes. Malheureusement, malgré notre nouvelle majorité à l'hôtel de ville, nous ne sommes pas parvenus à faire élire un conseil municipal à l'image de la diversité montréalaise. »

Projet Montréal assure qu'il « prendra les actions nécessaires pour parvenir à une meilleure représentativité et une meilleure inclusion au sein de nos instances, tant à l'hôtel de ville qu'au sein du parti ».

Le parti de Valérie Plante estime avoir présenté durant la campagne une équipe « représentative de la diversité montréalaise, constituée à 40 % de personnes issues des minorités visibles, de l'immigration, de la diversité sexuelle et des personnes en situation de handicap ».

Si on analyse les candidatures plus en détail, Projet Montréal a présenté une vingtaine de candidats de minorités visibles à des postes de conseillers, mais un seul a été élu et à un poste de conseiller d'arrondissement ne permettant pas d'obtenir une place sur le comité exécutif.

À Montréal, plus du tiers de la population appartient à une minorité visible, mais parmi les élus du conseil municipal, on n'en retrouve que 7 %.

Pour sa part, Équipe Coderre (qui a refusé de s'exprimer dans le cadre de ce reportage) a présenté à peu près autant de candidats de minorités visibles, mais avec un résultat supérieur : un maire d'arrondissement, quatre conseillers de ville et deux conseillers d'arrondissement appartenant à des minorités visibles ont été élus.

Discrimination difficile à prouver

La démarche judiciaire que Balarama Holness souhaite entreprendre vise d'ailleurs autant Projet Montréal qu'Équipe Coderre et la Ville de Montréal. Seulement 6 % des employés de la Ville sont membres de minorités visibles.

« Le manque de représentation des diverses communautés culturelles à l'hôtel de ville est le résultat du racisme systémique, croit Balarama Holness. On a eu la parité hommes-femmes, mais où sont les femmes noires à l'hôtel de ville? Si les citoyens étaient évalués selon leur éducation et leurs compétences, Montréal serait plus inclusive », dit-il.

Balarama Holness reconnaît que la discrimination, dont il dit avoir été l'objet, sera « très difficile à prouver ». Il croit que le processus judiciaire pourrait prendre 10 ans.

« Je ne veux pas mettre de l’avant des opinions, des perceptions ou des sentiments, dit-il. Je veux que des juges et des professionnels disent si oui ou non, à l’hôtel de ville, il y a du racisme systémique ».

Consultation publique réclamée à Montréal

En plus des poursuites judiciaires, Balarama Holness souhaite recueillir 15 000 signatures pour tenir une consultation publique sur le racisme systémique à Montréal, qui aborderait « les pratiques de recrutement, le profilage racial et la discrimination politique ».

Balarama Holness ne fait pas plus confiance au parti d'opposition. Il qualifie par exemple la réélection de son adversaire Christine Black, mairesse blanche de Montréal-Nord, comme une « hiérarchie raciopolitique qui est reproduite ».
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10 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Yet another black dude playing the race card...
    Et le pire, c'est que ça a des chances de fonctionner.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      Je ne crois pas que ça fonctionnera
      Je suis noire et je ne pense pas que ses arguments tiendront la route. Si ce qu'il dit est vrai, il devait le savoir dès le départ qu'il était un "token black" et POURTANT, il a accepté de jouer le jeu. Il ne peut pas maintenant se plaindre de s'être fait soi-disant rouler dans la famille.

  2. KL
    Conseil
    J'ai un conseil pour ce future stagiaire.

    Il devrait mettre le genou à terre Durant son assermentation du Barreau.

    Il sera applaudi par plusieurs de nos collègues qui le verront comme un héros de la justice social.

    Qu'importe si ses arguments sur la question de Projet Montréal ou de la discrimination sont ridicules comme le fait de se plaindre d'avoir moins de chances de gagner à Montréal-Nord, fief de Denis Coderre.

    L'article démontre bien comment la majorité cultive la culture de l'assistanat et de "l'entitlement" envers les minorités pour qu'ils demandent publiquement de la discrimination positive aussi ridicule.

    Triste société dans laquelle on vit.

  3. Me
    Racisme? Un peu facile
    La population noire est importante à Montréal nord. Je pense que la défaite de ce candidat a plus à voir avec le fait qu'il est un simple étudiant. Avoir un étudiant comme conseiller municipal, ça n'est pas trop rassurant pour ce qui est de l'expérience et de la qualité de la représentation.

    • joseph
      joseph
      il y a 6 ans
      D'accord
      Bien d'accord!

  4. Lawyer
    Lawyer
    il y a 6 ans
    Millenials narcissiques
    Si possible, les sièges sûrs sont offerts aux candidatures influentes destinées à jouer des rôles clés dans la nouvelle administration, non aux jeunes étudiants non diplômés.

    Ce jeun encore non diplômé a l'égo tellement démesuré qu'il croit que c'est sa présence aux côtés de Valérie Plante, coqueluche médiatique de la dernière élection, qui donnait de ''l'exposure'' à cette dernière, au lieu de voir ça comme une occasion d'en profiter et de se faire connaitre, lui.

    Il est bien parti pour affronter les échecs qui viennent généralement tout au long d'une vie.

  5. Avocat
    Avocat
    il y a 6 ans
    Comme d'habitude
    Si tu es blanc et que tu perds, tu apprends et tu passes à autre chose.

    Si tu es une minorité et que tu perds, blâme les blancs.

    Je n'ai pas hâte de voir notre société dans 10 ans. Éventuellement, un avocat issu d'une minorité invoquera le tout comme motif d'appel : «Le juge était blanc et j'ai perdu; c'est manifestement parce que je suis [insérer une quelconque minorité revendicatrice ici]».

    Pathétique.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      Et la suite...
      Ensuite, on demandera donc que des juges noirs soient disponibles pour les avocats noirs qui auront seulement des clients noirs car ces derniers auront aussi convaincu tout le monde que les avocats blencs ne les représentent pas bien. On va finir comme en 1930 avec les blancs d'un bord et les noirs de l'autre...et on appelle ça l'évolution... oh my...

    • Avocat
      Avocat
      il y a 6 ans
      Exactement
      À force de nous enfoncer l'inclusion et la diversité de force dans le fond de la gorge en imposant de la «discrimination positive», c'est exactement ce qui arrive : le clivage devient plus important.

      Pour ma part, un homme vaut une femme et un noir vaut un blanc. Ceci implique toutefois que personne n,a de traitement préférentiel. De façon plus large, ça veut dire ne pas permettre de «tasser» du monde au YMCA parce qu'une musulmane veut se baigner et qu'elle ne veut pas qu'on la voie.

      Du moment où on permet des initiatives interdites aux hommes et des galas comme les Black Entertainment TV Awards aux USA, ça ne marche plus.

      À force de tenter de rendre tout le monde égal en créant des inégalités afin de réparer des erreurs sorties du passé, tout le monde y perd.

  6. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Tribute for playing modern day House negro
    https://www.youtube.com/watch?v=98Jmw5o9ulA

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