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« Crisse d’arabe », une insulte qui coûte cher

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Mathieu Galarneau

2019-09-05 12:00:00

Un homme qui a insulté un infirmier est condamné à verser 9500 $ à sa victime par le Tribunal des droits de la personne…

 Les propos de M. Quenneville ont contrevenu aux droits garantis à l’article 10 de la Charte des droits et libertés de la personne. Photo : federaltimes.com
Les propos de M. Quenneville ont contrevenu aux droits garantis à l’article 10 de la Charte des droits et libertés de la personne. Photo : federaltimes.com
Un patient de l’hôpital Jean-Talon de Montréal est condamné à verser 9500 $ en dommages moraux et punitifs à un infirmier auxiliaire qu’il a traité de « crisse d’arabe » et à « retourner chez lui ».

Le soir du 14 juillet 2014, Alain Quenneville est alité à l’hôpital Jean-Talon alors qu’il reçoit la visite de l’infirmier Hassane Lakrati. Ce dernier demande au patient s’il souhaite un médicament contre la douleur. M. Quenneville lui répond alors qu’il possède des médicaments et l’invite à « aller jouer ailleurs ».

L’infirmier vérifie les médicaments, et demande à M. Quenneville de les remettre, puisqu’il ne peut les prendre alors qu’on lui fournit de la morphine. C’est à ce moment que les choses dégénèrent.

Selon le jugement rendu par Magali Lewis du Tribunal des droits de la personne, Quenneville a tenu des propos désobligeants tels que « crisse d’arabe », « décalisse », « c’est toi qui es chez nous », propos corroborés par un collègue de M. Lakrati, qui était représenté par Me Liz Lacharpagne de Bitzakidis Clément-Major Fournier.

Visité par la coordonnatrice de l’hôpital, Ghyslaine Trudel, Alain Quenneville refuse de s’excuser. Puis, en entrevue avec l’enquêtrice de la Commission des droits de la personne, Muriel Marier, en octobre 2014, M. Quenneville nie avoir tenu ces propos mais ajoute que ce « n’est pas normal » qu’un « pur étranger » puisse se comporter de la sorte et que M. Lakrati « n’a qu’à retourner d’où il vient ».

Il en rajoute une seconde couche en disant que M. Lakrati ne « portera pas plainte pour rien » et qu’il allait « y en crisser une bonne », qu’il allait se rendre à l’hôpital avec son « bat » de baseball pour « tout casser dans la place ».

Devant le Tribunal, le patient s’est défendu en disant qu’il était sous l’effet de la morphine lors de son séjour à l’hôpital, et que ses problèmes de toxicomanie étaient à l’origine de ses propos lors de l’entrevue avec Mme Marier. Une défense rejetée par la juge Lewis.

Elle estime donc que les propos de M. Quenneville ont contrevenu aux droits garantis à l’article 10 de la Charte des droits et libertés de la personne. Le grossier patient doit donc payer 7500 $ en dommages moraux ainsi que 2000 $ en dommages punitifs à M. Lakrati.
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