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Le combat contre le racisme d’une future avocate

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Gabriel Poirier

2021-05-04 15:00:00

Une Québécoise née en Chine dénonce le racisme avec sa plume. Son objectif? De conscientiser. Portrait…

Ying Ying Rong
Ying Ying Rong
« J’ai été victime de racisme, de sexisme à cause de ma culture. J’ai vécu de l’intimidation lorsque j’étais jeune (...) Ça n'a pas été une enfance facile ».

Jointe par Droit-inc, Ying Ying Rong choisit de dénoncer le racisme à visage découvert.

Née en Chine, établie au Canada depuis l’âge de 4 ans, la bachelière en droit civil de l’Université d’Ottawa recourait récemment à sa plume pour dénoncer le racisme sur la plateforme LinkedIn.

1 160 mentions « j’aime » plus tard, elle accepte de revenir sur le sujet. C’est d’ailleurs un texte publié sur notre site internet qui l’a poussé à l’action…

Au commencement était… Droit-inc!

C’est en lisant une chronique de Me Julia J. Yu, publié sur Droit-inc le mois dernier, que Ying Ying Rong a eu une révélation.

« L’une des phrases que j’ai retenue, à la fin, est celle où Me Yu invite “les victimes à briser le silence” et à partager leurs expériences ».

C’est à ce moment que Mme Rong a compris qu’elle désirait, elle aussi, « partager » son histoire.

« La plupart des gens savent ce qu’est l’intimidation, le racisme, le sexisme, mais je crois aussi que plusieurs ne saisissent toujours pas les conséquences concrètes de tels gestes sur une personne, l’ampleur qu’ils peuvent avoir », explique la bachelière en droit.

Elle se dit aussi affectée par des « actes très haineux » qui ont été commis contre des communautés asiatiques, au Canada et aux États-Unis, depuis le début de la pandémie.

Elle-même victime de racisme, elle se remémore les surnoms péjoratifs que des garçons de son école primaire lui attribuaient. Ils s’amusaient notamment à détourner le sens de son prénom pour s’en moquer.

« Il me donnait des surnoms comme “string”, en plus de faire des bruits de moto avec celui-ci », raconte-t-elle.

Elle se souvient surtout d’un incident où des garçons lui ont lancé des boules de neige qui contenaient des morceaux de glaçons. Ying Ying Rong, encore aujourd'hui, est marquée par l’absence de réaction de son enseignante de cinquième année.

« J’ai pleuré. Ma professeure a été témoin de la scène. Ces gars-là étaient dans ma classe, et l’un d’eux avait son bureau près du mien (...) la prof l’a seulement déplacé à un autre bureau C’est tout ».

« Si la prof ne lui explique pas ce qu’il a fait de mal, comment le simple fait de le changer de pupitre va-t-il le conscientiser? », questionne-t-elle.

Conscientiser

« Honnêtement, je ne m’attendais pas à obtenir autant de réactions ». Ying Ying Rong peine à croire au rayonnement qu'a obtenu sa publication.

« Je ne m’attendais pas à me retrouver avec des milliers de réactions sur cette publication. Je suis quand même assez contente que beaucoup de gens l'aient vue et ''reposté'' pour qu’elle puisse se propager ».

C’est d’autant plus surprenant pour elle qu’elle prenait la plume avec l’intention de conscientiser et de sensibiliser. Elle l’exprime d’ailleurs clairement. Elle a choisi de publier sur LinkedIn pour susciter une « prise de conscience » sur l’enjeu du racisme.


Source : LinkedIn / Ying Ying Rong

La future avocate mise sur l’éducation pour renverser ce fléau. « Je précise, à la fin de ma publication, qu’il est important d’éduquer les gens. Ce n’est pas la quantité à laquelle le message est diffusé, c’est vraiment la qualité », illustre Ying Ying Rong.

Une force tranquille

Avec le recul, même si elle admet que son enfance a été difficile, Ying Ying Rong considère que le racisme, le sexisme et l'intimidation ont contribué à forger sa résilience et son caractère.

« Je ne me laisse pas faire, même si je tends souvent à me taire. En sixième année, comme je le disais, je me battais avec les garçons parce que j’en avais assez ». Elle estime qu’elle est souvent vue comme une underdog.

« Beaucoup me sous-estiment, et je me dis à chaque fois que je vais leur montrer que je suis meilleure qu’eux ». Elle ne veut plus se « laisser sous-estimer par les autres ».

Après des « idées suicidaires », des problèmes d’estime personnelle et un secondaire difficile, Mme Rong a rencontré une travailleuse sociale en secondaire 4 et en secondaire 5 qui l’a aidée à reprendre pied.

C’est à peu près à ce moment qu’est survenue son épiphanie pour le droit : elle s’est lancée dans une technique juridique au Cégep. « Quand j’ai vu l'aperçu de technique juridique, je suis juste tombé en amour ».

Elle espère maintenant être admise au Juris Doctor, à l’automne prochain, toujours à l’Université d’Ottawa.

Qu'elle y soit admise ou non, elle pourra toujours compter sur sa plume et son expérience de vie pour relever les embûches qui se dresseront en travers de son chemin.
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9 commentaires

  1. En maudit
    En maudit
    il y a 2 ans
    J'en ai vraiment marre !
    Oui j'en ai marre d'attribuer chaque chose au racisme ! Comme si personne d'autre en classe ou dans la cour d'école n'as pas fait rire d'elle, n'as pas entendu des commentaires pas très sympas ! Veux-t-elle nous dire qu'elle était la seule à son école ou encore qu'il n'y avait que les immigrants et que JAMAIS elle n'as été témoin ni entendu aucun/aucune Qbcois de souche entendre/se faire faire ces trucs ? Pour ma part, j'en ai entendu des tas de fois envers moi et reçu des balles de neige et plein d'autres choses aussi ! Cessez de vous regarder le nombril et de vous complaire dans une fausse victimité ! Vous n'avez pas vécu de racisme. Aucun. Rien. Nada. Si vous êtes tant préoccupée par le racisme, allez donc offrir vos services à vos compatriotes de la Chine. Il paraît qu'il s'y passe toutes sortes de choses pas trop géniales pour toute la population là-bas. Vous pourriez aussi leur raconter tous les grands déboires que vous avez vécus ici. Ils vont certainement pleurer beaucoup, beaucoup avec vous. Votre combat contre le racisme ? Vraiment ? Risible !

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 2 ans
      Quelle ingrate !
      "Cessez de vous regarder le nombril et de vous complaire dans une fausse victimité"


      En effet !

      Elle a eu la chance de pouvoir faire partie de celles qui utilisent les i-Phones, plutôt que de les assembler, mais ce n'est pas suffisant pour que sa société d'accueil trouve grâce à ses yeux.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 2 ans
      J'en ai vraiment marre des gens comme vous
      A-t-on ri de vous à l'école à cause de votre COULEUR DE PEAU?

      A-t-on ri de vous à cause de vos TRAITS PHYSIQUES qui sont communs aux gens de votre groupe racial?

      A-t-on ri de vous à cause de vos NOM-PRÉNOM qui évoquent les préjugés associés au pays d'où lesdits nom et prénom viennent?

      Vous chialez parce qu'on ne parle pas de vos souffrances de québécois "de souche".

      J'aimerais plutôt entendre des autochtones sur leurs souffrances. Je n'ai aucun doute qu'ils n'auront aucun problème à répondre OUI à chacune de mes 3 premières questions.

      Parfois, il faut savoir se garder une petite gêne dans la vie avant de vouloir revendiquer sa souffrance ou accuser les autres de fausse victimité. Une chose est certaine: la projection vous va comme un gant!

    • SC
      Spécial
      Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un commentaire aussi stupide. Sous les chroniques de Martineau et Duhaime, ça peut arriver, mais ici, ouf! D'après moi, vous avez reçu 2-3 mottes de neige de trop derrière la tête ;)

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 2 ans
      Vraiment?
      Ouais, vraiment vous devrez aller dire ça à vos voisins les Américains! Pathétique!

  2. Frothgar
    Frothgar
    il y a 2 ans
    Doubt it
    Surprised (except I'm not) that we need to go through this exercise again, but saying "why don't you go back to China" is racist.

    You're also making a false equivalency with Quebecois de souche.

    If we're just deciding to say anything, I bet the reason people threw snowballs at you in school was less about being Quebecois and more about some clownish cartoonish bobble-headed nonsense you probably said to someone.

  3. Pirlouit
    Pirlouit
    il y a 2 ans
    Pas une raison pour se faire mal
    L'intimidation est condamnable mais je ne vois pas en quoi déformez votre nom en "string" ou vous lancer des boules de neiges piégées serait raciste. Tout le monde à des histoires du genre à l'école primaire.

    Quant au sexisme, des garçons s'en prennent à une fille et ce serait sexiste ? J'imagine que critiquer une femme pour toute raison serait sexiste selon cette logique. Et puis, est-ce vraiment possible d'être sexiste avant même d'être pubère ? Avant 14 ans ? Avant d'être un adulte ?

  4. DSG
    un secondaire difficile
    I wanted to refrain from commenting because I learned something very important from that Meghan Markle interview, which is to keep my mouth shut. I don't want to end up like that idiot Pierce Morgan or his friend who got fired from that show where women sit around and complain. However with all due respect, and without downplaying what she went through (being called names and having snowballs thrown at her sounds so awful that they can make a television mini-series about it, like Roots) I must point out that most kids have a difficult time in high school. In fact, many kids don't even make through high school unscathed. You think those kids wiping windshields at traffic lights had a good time in high school?

  5. Me Tuff
    Me Tuff
    il y a 2 ans
    Faut pas être un bébé lala
    Ces articles sont inutiles. Tout le monde souffre dans la vie et tous les immigrants se sont fait traité de nom à un moment donné. Faut pas être si fragile ou faire son bébé lala. Ça fait partie de la vie et de notre développement.

    Le fait d’essayer de s’assurer que tout le monde sera gentil esf non seulement impossible et réaliste, ce n’est pas souhaitable.

    Il va toujours y avoir toutes sortes de personnes et toutes sortes de nom, comme String String. ping Pong., king king, ou en l’espèce, Ping ping.

    Who cares. Seriously.

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