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Ensemble Montréal exclut un avocat-candidat

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Radio -canada

2021-09-09 13:30:00

L’avocat et ex-procureur de la Ville de Montréal ne fera pas campagne aux côtés de Denis Coderre à l'automne...

Joe Ortona. Source : Radio-Canada
Joe Ortona. Source : Radio-Canada
Le président de la Commission scolaire English-Montréal (CSEM) s'est vu montrer la porte, mardi, par la formation de l'ancien maire, qui tente un retour en politique. Joe Ortona devait briguer le siège de conseiller de ville du district de Loyola, dans l'arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce. Ce ne sera pas le cas.

M. Ortona a été exclu de l'équipe Coderre mardi en raison d'un document obtenu par Le Journal de Montréal dans lequel la Commission scolaire English-Montréal demande au fédéral de renvoyer le projet de loi 96 à la Cour suprême pour que cette dernière se prononce sur sa légalité. La CSEM nie aussi le fait que le Québec soit une nation.

Cette sortie est « inacceptable », a fait savoir par communiqué la formation politique de Denis Coderre, mardi avant-midi, assurant que M. Ortona « n’a jamais prévenu l’équipe d’Ensemble Montréal et son chef de ses intentions à l’égard de cette dernière prise de position ».

« La protection de la langue française fait partie de nos valeurs fondamentales; nous l’avons démontré publiquement à plusieurs reprises, notamment avec notre demande pour la création d’un Conseil de la langue française », a-t-il ajouté.

« Je reconnais le Québec comme nation, tout comme notre formation politique. Le document de la Commission scolaire English-Montréal, dont la présidence est assurée par M. Ortona, va totalement à l’encontre des valeurs de notre parti », dit Denis Coderre, chef d'Ensemble Montréal.

La prise de position de la CSEM a également suscité l'indignation du Bloc québécois et du premier ministre François Legault, qui l'a qualifiée de « radicale ».

« Je ne reculerai pas »

Dans une déclaration en anglais publiée mardi après-midi sur le site web de la CSEM, Joe Ortona a réitéré son opposition au projet de loi 96, arguant entre autres que le recours annoncé à la clause dérogatoire était contraire aux valeurs de la commission scolaire et à celles d'une majorité de Québécois.

Il a toutefois fait son mea culpa concernant la reconnaissance de la nation québécoise. « Bien que nous ayons des inquiétudes au sujet de l'amendement constitutionnel proposé, nous avons commis une erreur en remettant en question le fait que le Québec est une nation », reconnaît M. Ortona.

« Bien que nous ne contestions pas le concept, nous voulons nous assurer que les Québécois anglophones sont considérés comme faisant partie intégrante de la nation », a-t-il ajouté.

« Ce concept n'est pas au cœur de notre opposition au projet de loi 96, et je recommanderai à mes collègues commissaires de modifier notre résolution et de supprimer les références à ce sujet, a indiqué M. Ortona. Cela dit, nous continuons d'exhorter le gouvernement du Québec à retirer le projet de loi 96. »

« En regardant vers l'avenir, je continuerai de me prononcer en faveur d'un Québec inclusif où l'utilisation du français est promue. En même temps, je ne reculerai pas devant la promotion des intérêts et des points de vue des Québécois anglophones », dit Joe Ortona.

Joe Ortona s'est dit par ailleurs « déçu » de la décision d'Ensemble Montréal. C'est qu'il avait hâte de se présenter à Loyola, où sa réputation de défenseur des droits des anglophones est établie, dit-il.

« Beaucoup de supporteurs veulent que je reste dans la course en tant qu'indépendant, et je suis maintenant en réflexion là-dessus », a-t-il ajouté.

Une figure connue de la communauté anglophone

La candidature de M. Ortona avait été annoncée le 7 juillet dernier par Ensemble Montréal. Le parti soulignait qu'il s'était « distingué au cours des dernières années par son dévouement afin de faire respecter les droits constitutionnels de la communauté anglophone ».

On vantait aussi « sa riche expérience comme avocat et ex-procureur de la Ville de Montréal ». Le quotidien La Presse a révélé depuis qu'il avait été congédié de son poste de procureur municipal à l’été 2016 dans des circonstances nébuleuses.

Joe Ortona était vice-président de la CSEM lorsque celle-ci a été mise sous tutelle par Québec, en novembre 2019. Il en est devenu le président un an plus tard, lorsque la tutelle a été levée sans tambour ni trompette.

Impliqué dans la bataille juridique contre la Loi sur la laïcité de l'État, il a largement contribué à convaincre la Cour supérieure de suspendre l'application de certains articles touchant les commissions scolaires anglophones, une décision que conteste le gouvernement du Québec.

La bataille de Loyola

C'est le directeur de cabinet de l'opposition officielle à l'Hôtel de Ville, Gabriel Retta, qui remplacera M. Ortona comme candidat d'Ensemble Montréal dans Loyola.

M. Retta s'était porté candidat dans ce même district en 2017, terminant deuxième, soit une centaine de voix derrière le candidat de Projet Montréal, Christian Arseneault. Ce dernier a finalement quitté le parti de Valérie Plante et annoncé le mois dernier qu'il démissionnait, invoquant des questions de santé mentale.

Projet Montréal présentera cette année la candidature de Despina Sourias, directrice adjointe du Carrefour Jeunesse-Emploi Notre-Dame-de-Grâce, alors que la cheffe de cabinet de Sue Montgomery, Annalisa Harris, se présentera sous la bannière du parti Courage. Joel DeBellefeuille (Mouvement Montréal) est aussi sur les rangs.

Le district de Loyola est situé dans l'ouest du quartier Notre-Dame-de-Grâce, au sud de la ville de Côte-Saint-Luc et à l'est de Montréal-Ouest. Selon les données du recensement de 2016, un peu plus de 35 000 personnes y vivent. L'anglais est la seule langue parlée à la maison pour 45 % d'entre elles.

Joe Ortona est le premier candidat à être exclu d'Ensemble Montréal depuis le retour en politique active de Denis Coderre.

Ce dernier a toutefois écarté l'ex-boxeur et entraîneur Ali Nestor le 14 mai dernier, quelques heures après l'avoir présenté comme son futur « conseiller spécial en matière de sécurité publique, jeunesse et diversité ». Des accusations de voies de fait et d'agression sexuelle ont été portées contre lui le mois suivant.
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3 commentaires

  1. Aanonyme
    Aanonyme
    il y a 2 ans
    Radical
    Le Québec est donc une nation qui a tous les attributs d'une province ou encore, le Québec est une province qui a très peu des attributs d'une nation.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 2 ans
      commence donc par ecrire Anonyme de facon correcte
      commence donc par ecrire Anonyme de facon correcte

    • Aanonyme
      Aanonyme
      il y a 2 ans
      Non
      C'est mon nom de pluume

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