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Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême des États-Unis

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Radio -canada

2022-02-25 11:15:00

Qui sera la nouvelle juge à la Cour suprême des États-Unis ? Voici son portrait…

La juge Ketanji Brown Jackson. Source:  ASSOCIATED PRESS / TOM WILLIAMS
La juge Ketanji Brown Jackson. Source: ASSOCIATED PRESS / TOM WILLIAMS
Le président Joe Biden a confirmé vendredi sa décision de nommer la juge Ketanji Brown Jackson, 51 ans, à la Cour suprême des États-Unis, première magistrate noire appelée à siéger à la plus haute institution judiciaire du pays.

M. Biden présentera formellement la magistrate lors d'une cérémonie à la Maison-Blanche, vendredi après-midi.

Mme Jackson devra être confirmée par le Sénat pour rejoindre l'instance, actuellement à majorité conservatrice, qui tranche les importants débats de société aux États-Unis.

Il s'agit pour le président américain de sa première nomination à la haute cour, qui ne changera pas le rapport de force au sein de l'instance à majorité actuellement conservatrice.

Remplaçant le magistrat progressiste Stephen Breyer, qui prendra sa retraite fin juin, Ketanji Brown Jackson rejoindra le prestigieux collège de neuf magistrats qui veillent à la constitutionnalité des lois américaines.

« Elle est l'un des esprits juridiques les plus brillants de notre nation », a affirmé le président des États-Unis, sur Twitter.

Ketanji Brown Jackson faisait partie de trois finalistes, à l'issue d'un processus de désignation auquel est apporté le plus grand soin, pour éviter toute mauvaise surprise lors de la phase de confirmation au Sénat, un moment intense durant lequel les démocrates peuvent s'attendre à voir la magistrate mise sur le gril par les républicains.

Étant donné l'enjeu, Joe Biden s'est lui-même impliqué dans cette sélection, faisant passer un entretien aux magistrates en concurrence finale.

Mme Jackson siège à la cour d'appel fédérale de Washington, une instance réputée pour l'importance des dossiers qui y passent et donc considérée comme un tremplin.

Une première femme noire à la Cour suprême

La juge Ketanji Brown Jackson admet « avoir une expérience de la vie un peu différente » de ses collègues, et pas uniquement parce qu'elle est noire.

Si elle est confirmée par le Sénat, cette brillante juriste de 51 ans deviendra la première magistrate afro-américaine au sein de la haute institution, où n'ont siégé jusqu'ici que deux hommes noirs.

Mais elle sera aussi l'une des rares à avoir une expérience professionnelle et intime du système pénal.

Alors que la plupart des juges de ce niveau se sont distingués comme procureurs, Ketanji Brown Jackson a travaillé du côté des accusés : pendant deux ans, elle a été avocate dans les services de l'aide juridictionnelle à Washington, où elle a défendu des prévenus sans ressources.

Elle a ensuite raconté avoir été « frappée » par leur méconnaissance du droit et avoir, une fois devenue juge, pris « grand soin » d'expliquer ses décisions aux condamnés.

Plus personnel encore : un de ses oncles a écopé en 1989 d'une peine de prison à vie dans le cadre d'une loi très répressive qui imposait automatiquement la réclusion à perpétuité après trois infractions aux lois sur les stupéfiants.

Même si elle n'était pas proche de lui, « cette expérience familiale l'a sensibilisée à l'impact de la loi sur la vie des gens », a raconté au ''Washington Post'' un ami, sous couvert de l'anonymat.

Ketanji Brown Jackson a, elle, eu une enfance très stable dans une famille d'enseignants installée en Floride. Son père avait ensuite repris des études de droit et est devenu juriste dans un conseil d'école, tandis que sa mère se hissait au rang de directrice.

Championne de concours d'éloquence dès le secondaire, elle brille et rejoint la prestigieuse Université Harvard, dont elle sort diplômée avec mention.

Dans les années qui suivent, elle alterne les expériences dans le privé et le public.

Elle travaille notamment comme assistante du juge progressiste de la Cour suprême Stephen Breyer, qu'elle est désormais appelée à remplacer.

Elle exerce dans des cabinets d'avocats, mais aussi à la Commission des peines, une agence indépendante chargée d'harmoniser la politique pénale aux États-Unis.

En 2013, le président démocrate Barack Obama la nomme juge fédérale à Washington.

Mariée à un chirurgien, avec qui elle a deux filles, Mme Brown Jackson a un lien familial par alliance avec le président républicain de la Chambre des représentants de l'époque, Paul Ryan, qui la présente avec des louanges sur son « intelligence, sa personnalité et son intégrité ».

Elle est confirmée sans difficulté.

Au cours des huit ans qui suivent, elle rend des dizaines de décisions. Elle désavoue notamment Donald Trump, qui essaie d'empêcher le Congrès de convoquer un de ses conseillers, en écrivant : « le principal enseignement des 250 ans d'Histoire américaine, c'est que les présidents ne sont pas des rois ».

Dès son arrivée à la Maison-Blanche, Joe Biden la nomme au sein de l'influente Cour d'appel fédérale de Washington, considérée comme un tremplin pour la Cour suprême.

Malgré les profondes divisions politiques au Sénat, elle est confirmée avec le soutien de tous les démocrates et de trois républicains.

Interrogée par un élu lors du processus de confirmation, elle jure de mettre à l'écart « ses opinions personnelles et toute autre considération inappropriée », dont sa couleur de peau, dans son examen des dossiers.

Mais « j'ai peut-être une expérience de la vie différente de celle de mes collègues, reconnaît-elle sobrement. Et j'espère que cela peut avoir un intérêt ».
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