Campus
Course aux stages : l’étape des CV
Natacha Mignon
2010-02-17 11:35:00
Le chrono de la course aux stages est parti. Les bureaux participants ont reçu les CV des candidats, Martine Guimond, associée chez Gowlings, m’a expliqué comment elle les analysait.
Les boîtes de CV ont été envoyées aux cabinets la semaine dernière par les six universités du Québec. Gowlings a reçu près de 400 candidatures. A côté de ce canal habituel, Me Guimond a reçu également des candidatures envoyées directement par les étudiants.
« Il y a des CV qu’on reçoit deux fois. J’imagine que certains étudiants ont peur que leur candidature ne se perde, dit-elle. Je préfère l’envoi par l’université pour des raisons pratiques, mais je ne vais pas discriminer un étudiant qui aurait choisi de faire un envoi individuel. Cela ne l’avantage pas plus que ça ne lui nuit. Un CV reçu, c’est un CV reçu. »
L’impatience du recruteur
Une chose est sûre c’est que cette chargée de recrutement était impatiente.
« J’avais hâte de recevoir les candidatures et de les lire, pour voir si cela allait être une bonne année », dit Martine Guimond.
A ce jour, elle termine sa première lecture de l’ensemble des candidatures. Plusieurs piles sont déjà faites chez elle.
« Je n’analyse jamais les candidatures entre deux dossiers au cabinet. J’ai emporté les boîtes chez moi. Je travaille dessus en soirée et le week-end et je m’arrête dès que je suis fatiguée. C’est l’avenir d’un étudiant qui se joue, je ne peux me permettre de ne pas être également concentrée sur chaque CV. »
Dans quelle pile êtes-vous ?
Chez Gowlings, pas de grille d’analyse et de notation des dossiers. Martine Guimond procède par piles. Celle des gens extraordinaires qui retiennent l’attention de la recruteuse dès la première lecture et celle de ceux qui ne seront pas convoqués sont rapidement établies.
Entre les deux, il y a la pile des candidatures qui méritent une relecture, celle où il manque des éléments, comme des notes par exemple.
« C’est un peu agaçant car il faut contacter le candidat pour lui demander un complément d’information, dit Martine Guimond. Pour autant, on ne va pas manquer un bon candidat parce que son dossier n’était pas complet.»
Enfin, Martine Guimond retire du jeu de la Course aux stages les candidatures envoyées par les étudiants de première année.
«Au terme de l’entente, nous n’avons pas le droit de les recevoir, dit-elle. Pour autant, leur démarche n’est pas dépourvue de sens, parfois on se souvient d’eux l’année d’après. »
Les notes et les CV
Sur les CV, Martine Guimond lit chaque mot et regarde la présentation. Dans un curriculum, l’avocate recherche surtout à découvrir l’expérience du candidat en dehors du droit, comme le sport ou les emplois à temps partiel, et non le parcours académique, qu’elle trouve dans les relevés de notes.
« On recherche des gens impliqués dans leur communauté et des profils variés », dit-elle.
Elle scrute ensuite les notes avec la même vigilance. Ce qu’elle a appris à la lecture du CV va lui servir pour l’analyse des notes.
« Pour moi, c’est normal qu’un étudiant qui fait 15 heures de sport par semaine ou travaille à temps partiel ait des notes inférieures à celui qui ne fait que du droit, dit-elle. Dans mon jugement, j’essaye de prendre en compte l’influence de la vie alentours sur les notes. »
Est-ce que la provenance universitaire à son importance ? L’associée a une réponse mitigée sur le sujet. Elle connait pour chaque université des programmes qui forment particulièrement bien à la pratique privée. Son raisonnement se fait donc plus au regard des options choisies par les candidats que par les universités.
« Finalement, ce qui compte c’est d’avoir des bonnes notes, quelque soit l’université d’appartenance de l’étudiant », dit-elle.
Les notes universitaires sont regardées de près mais également, avec une moindre importance, celles obtenues au CEGEP et dans le cadre d’un premier bac.
Les petits plus
CV et relevés de notes sont ainsi les éléments primordiaux d’une candidature. Le reste ce sont les petits plus. Une lettre de motivation bien tournée, qui sort des clichés habituels et dans laquelle l’étudiant arrive à se dévoiler un peu, peut faire passer un candidat de la « pile du milieu » à la « pile des personnes à convoquer ». La recruteuse apprécie également les lettres de références jointes spontanément aux candidatures.
Au contraire, les fautes d’orthographes et les erreurs dans les noms des personnes risquent de faire passer de la pile du milieu à la pile des personnes non retenues.
« Je sais qu’ils écrivent à de nombreux cabinets, mais c’est énervant de repérer de telles fautes. Mieux vaut que les étudiants ciblent plus leurs cabinets qu’ils envoient des candidatures peu soignées », dit-elle.
Après tout ce processus de sélection, Martine Guimond a l’impression de déjà connaître les étudiants qu’elle convoque. Elle ouvre une dernière porte. Pour ceux qui voudraient entrer en cabinet, mais qui ont choisi de ne pas courir cette année, elle les invite à envoyer des CV in extremis cette semaine aux cabinets qui les intéressent.
« C’est trop dommage qu’ils se voient refuser l’accès au cabinet pour des questions de place l’année suivante et s’ils ratent leur course cette année, ils auront de l’expérience pour la prochaine fois, dit-elle. Pour un étudiant qui veut rentrer dans un cabinet de l’entente, je ne comprends jamais cette stratégie de ne pas courir dès qu’il peut le faire. »
« Il y a des CV qu’on reçoit deux fois. J’imagine que certains étudiants ont peur que leur candidature ne se perde, dit-elle. Je préfère l’envoi par l’université pour des raisons pratiques, mais je ne vais pas discriminer un étudiant qui aurait choisi de faire un envoi individuel. Cela ne l’avantage pas plus que ça ne lui nuit. Un CV reçu, c’est un CV reçu. »
L’impatience du recruteur
Une chose est sûre c’est que cette chargée de recrutement était impatiente.
« J’avais hâte de recevoir les candidatures et de les lire, pour voir si cela allait être une bonne année », dit Martine Guimond.
A ce jour, elle termine sa première lecture de l’ensemble des candidatures. Plusieurs piles sont déjà faites chez elle.
« Je n’analyse jamais les candidatures entre deux dossiers au cabinet. J’ai emporté les boîtes chez moi. Je travaille dessus en soirée et le week-end et je m’arrête dès que je suis fatiguée. C’est l’avenir d’un étudiant qui se joue, je ne peux me permettre de ne pas être également concentrée sur chaque CV. »
Dans quelle pile êtes-vous ?
Chez Gowlings, pas de grille d’analyse et de notation des dossiers. Martine Guimond procède par piles. Celle des gens extraordinaires qui retiennent l’attention de la recruteuse dès la première lecture et celle de ceux qui ne seront pas convoqués sont rapidement établies.
Entre les deux, il y a la pile des candidatures qui méritent une relecture, celle où il manque des éléments, comme des notes par exemple.
« C’est un peu agaçant car il faut contacter le candidat pour lui demander un complément d’information, dit Martine Guimond. Pour autant, on ne va pas manquer un bon candidat parce que son dossier n’était pas complet.»
Enfin, Martine Guimond retire du jeu de la Course aux stages les candidatures envoyées par les étudiants de première année.
«Au terme de l’entente, nous n’avons pas le droit de les recevoir, dit-elle. Pour autant, leur démarche n’est pas dépourvue de sens, parfois on se souvient d’eux l’année d’après. »
Les notes et les CV
Sur les CV, Martine Guimond lit chaque mot et regarde la présentation. Dans un curriculum, l’avocate recherche surtout à découvrir l’expérience du candidat en dehors du droit, comme le sport ou les emplois à temps partiel, et non le parcours académique, qu’elle trouve dans les relevés de notes.
« On recherche des gens impliqués dans leur communauté et des profils variés », dit-elle.
Elle scrute ensuite les notes avec la même vigilance. Ce qu’elle a appris à la lecture du CV va lui servir pour l’analyse des notes.
« Pour moi, c’est normal qu’un étudiant qui fait 15 heures de sport par semaine ou travaille à temps partiel ait des notes inférieures à celui qui ne fait que du droit, dit-elle. Dans mon jugement, j’essaye de prendre en compte l’influence de la vie alentours sur les notes. »
Est-ce que la provenance universitaire à son importance ? L’associée a une réponse mitigée sur le sujet. Elle connait pour chaque université des programmes qui forment particulièrement bien à la pratique privée. Son raisonnement se fait donc plus au regard des options choisies par les candidats que par les universités.
« Finalement, ce qui compte c’est d’avoir des bonnes notes, quelque soit l’université d’appartenance de l’étudiant », dit-elle.
Les notes universitaires sont regardées de près mais également, avec une moindre importance, celles obtenues au CEGEP et dans le cadre d’un premier bac.
Les petits plus
CV et relevés de notes sont ainsi les éléments primordiaux d’une candidature. Le reste ce sont les petits plus. Une lettre de motivation bien tournée, qui sort des clichés habituels et dans laquelle l’étudiant arrive à se dévoiler un peu, peut faire passer un candidat de la « pile du milieu » à la « pile des personnes à convoquer ». La recruteuse apprécie également les lettres de références jointes spontanément aux candidatures.
Au contraire, les fautes d’orthographes et les erreurs dans les noms des personnes risquent de faire passer de la pile du milieu à la pile des personnes non retenues.
« Je sais qu’ils écrivent à de nombreux cabinets, mais c’est énervant de repérer de telles fautes. Mieux vaut que les étudiants ciblent plus leurs cabinets qu’ils envoient des candidatures peu soignées », dit-elle.
Après tout ce processus de sélection, Martine Guimond a l’impression de déjà connaître les étudiants qu’elle convoque. Elle ouvre une dernière porte. Pour ceux qui voudraient entrer en cabinet, mais qui ont choisi de ne pas courir cette année, elle les invite à envoyer des CV in extremis cette semaine aux cabinets qui les intéressent.
« C’est trop dommage qu’ils se voient refuser l’accès au cabinet pour des questions de place l’année suivante et s’ils ratent leur course cette année, ils auront de l’expérience pour la prochaine fois, dit-elle. Pour un étudiant qui veut rentrer dans un cabinet de l’entente, je ne comprends jamais cette stratégie de ne pas courir dès qu’il peut le faire. »
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