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Un tribunal québécois autorise l’extubation d’un enfant comateux

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Radio -canada

2022-11-04 10:55:00

Une récente décision de la Cour supérieure du Québec autorise de retirer le tube respiratoire d’un enfant de cinq ans, dans le coma…

Me Mona Kayal. Source: Site web de Monette Barakett
Me Mona Kayal. Source: Site web de Monette Barakett
Un juge de la Cour supérieure du Québec a statué qu'un hôpital pour enfants de Montréal peut retirer définitivement un tube respiratoire d'un enfant de cinq ans qui est dans le coma depuis juin.

L'Hôpital Sainte-Justine s'est tourné vers le tribunal parce que les parents de l'enfant refusent de consentir à l'intervention à moins que les médecins n'envisagent de réintuber l'enfant si les choses tournent mal. L’avocate qui représente l’Hôpital est Me Mona Kayal, du cabinet Monette Barakett.

L'hôpital affirme que les médecins pensent que l'enfant peut respirer par lui-même et que les risques associés à l'intubation sont supérieurs aux bénéfices escomptés. Le garçon est dans le coma depuis le 12 juin après avoir été retrouvé au fond de la piscine familiale où il a fait un arrêt cardiovasculaire prolongé.

Quelques jours après son admission à l'Hôpital Sainte-Justine, le jeune garçon est aux prises avec de nombreux problèmes, entre autres un syndrome de détresse respiratoire aiguë, de la dysfonction cardiaque et des épisodes de convulsions.

Le jugement de la Cour supérieure du Québec indique que le 16 juin, l'équipe médicale a évoqué pour la première fois avec les parents la possibilité de retirer le tube respiratoire. Les professionnels de la santé ont fait valoir à plusieurs reprises « que cette ventilation mécanique est contre-indiquée pour son état ».

Cela pourrait causer des dommages sérieux, voire le décès de l'enfant. Cependant, les médecins disent que l'enfant devrait recevoir des soins de fin de vie au cas où il cesserait de pouvoir respirer sans aide, soutient l'hôpital.

« La manœuvre est risquée puisque susceptible d'entraîner sa mort », peut-on lire dans le jugement de la Cour supérieure du Québec. Les parents s'y opposent. Ils comprennent les conséquences de maintenir leur enfant intubé, mais « ils craignent par-dessus tout que la manœuvre entraîne sa mort ».

Dans le document judiciaire, on indique que la réaction de la mère est particulièrement vive. « Sa foi en Dieu l'amène à espérer que son enfant émergera du coma dans lequel il est plongé », est-il écrit.

Par ailleurs, les parents sont sceptiques quant aux motivations de l'hôpital et ils croient que le traitement est proposé dans une « perspective d'épargner des coûts et un fardeau pour la société ».

Mes Patrick Martin-Ménard et Maude Lépine. Source: Site web de Ménard, Martin, Avocats
Mes Patrick Martin-Ménard et Maude Lépine. Source: Site web de Ménard, Martin, Avocats
Les parents n’ont pas décidé s’ils feraient appel

L'immersion de l'enfant pendant une vingtaine de minutes dans la piscine a provoqué une « encéphalopathie anoxo-ischémique qui l'a plongé dans un profond coma et a causé des séquelles majeures et permanentes au cerveau en raison du manque prolongé d'oxygène ».

Les deux IRM réalisées en juin et juillet ont confirmé « l'étendue et la permanence des dommages ». Aujourd'hui, le garçon de cinq ans peut respirer et bouger les paupières. « Son pointage à l'échelle de Glasgow Recovery oscille entre 0 et 2, soit la note la plus basse, et reflète son état végétatif », souligne le document.

L'hôpital ne retirera pas le tube respiratoire tant que les parents n'auront pas eu la possibilité de faire appel de la décision. Un des avocats des parents, Me Patrick Martin-Ménard, a déclaré qu'ils étudient la décision et n'ont pas encore décidé s'ils feraient appel.

L’autre avocate représentant les parents est Me Maude Lépine. Ils travaillent tous les deux dans le cabinet Ménard, Martin avocats.

Les parents ou le tuteur d'un enfant peuvent consentir ou refuser des soins, et doivent « agir dans le seul intérêt de l'enfant en respectant, dans la mesure du possible, les volontés qu'il a pu manifester ». Contrairement à une personne âgée de 18 ans et plus, « le parent ne peut exprimer un refus qui serait injustifié, compte tenu de l'état de santé de l'enfant ».
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