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La formation continue est une réalité qui touche les avocats, selon des experts

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Radio -canada

2023-02-06 13:30:00

Le barreau albertain se prononce lundi sur une résolution qui imposerait un moratoire sur son exigence de suivre une formation continue.

Le barreau albertain se prononce lundi sur une résolution qui imposerait un moratoire sur son exigence de suivre une formation continue. Source: Radio-Canada
Le barreau albertain se prononce lundi sur une résolution qui imposerait un moratoire sur son exigence de suivre une formation continue. Source: Radio-Canada
La formation continue est une réalité des avocats canadiens, soutiennent des experts au moment où le barreau de l'Alberta s'apprête à défendre sa décision d'obliger ses membres à suivre un cours sur les Autochtones.

« C'est de plus en plus commun de voir les différents barreaux du pays exiger de la formation continue dans un domaine particulier, notamment la sensibilisation culturelle », dit Trevor Farrow de la faculté de droit de l'Université York, à Toronto.

Jeremy Webber, de la faculté de droit de l'Université de Victoria, rappelle que le droit est en constante évolution.

« La raison de cette exigence est de s'assurer qu'un avocat ne continue pas de pratiquer comme si on était encore dans les années 1980. »

Le barreau albertain se prononce lundi sur une résolution qui imposerait un moratoire sur son exigence de suivre une formation continue. Un groupe de 51 avocats a signé une pétition pour exprimer leur inquiétude au sujet du programme comprenant cinq modules sur l'histoire autochtone appelés « Le Parcours ».

En 2015, la commission de Vérité et de Réconciliation avait demandé aux fédérations des ordres professionnels de juristes canadiens « de veiller à ce que les avocats reçoivent une formation appropriée en matière de compétences culturelles, y compris en ce qui a trait à l'histoire et aux séquelles des pensionnats, à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, aux traités et aux droits des Autochtones, au droit autochtone de même qu'aux relations entre l'État et les Autochtones ».

De « l'endoctrinement », selon certains détracteurs

Pour Glenn Blackett, l'un des signataires de la pétition, ce cours est « un endoctrinement politique ». Il l'a comparé à un cancer qui ronge les racines du système juridique au Canada.

« Le vitriol lancé au visage des Canadiens dans "Le Parcours" vise moins à promouvoir la réconciliation qu'à promouvoir une perception déformée de l'histoire et des causes de la disparité socio-économique, de la colère, de la honte et de l'aliénation des Autochtones », a-t-il écrit dans le Dorchester Review.

D'autres signataires ont été jusqu'à dire que ce cours obligatoire leur rappelait leur enfance dans la Chine dictatoriale.

« Je comprends les inquiétudes sur l'endoctrinement et la liberté d'expression », reconnaît le Pr Farrow. « Mais ceci n'est pas un endoctrinement. C'est de la formation continue dans un domaine qui n'a pas été enseigné aux Canadiens. C'est le barreau qui joue son rôle dans ce projet social plus large. »

Le Pr Webber croit que les opposants ont des motivations cachées. « Il ne s'agit pas d'endoctrinement, il s'agit d'un refus d'apprendre. »

La formation continue est exigée dans d'autres domaines

D'autres ordres professionnels exigent de leurs membres d'accroître leurs qualifications. L'Association des ingénieurs et des géoscientifiques de l'Alberta requiert de ses membres qu'ils suivent un certain nombre de cours tous les trois ans. Elle leur offre un choix de cours parmi lesquels ils peuvent choisir, mais aucun cours spécifique n'est obligatoire à tous.

Le Collège des médecins et des chirurgiens de l'Alberta exige que leurs membres suivent deux cours obligatoires sur les agressions et les inconduites sexuelles.

Selon le Pr Webber, il est faux de prétendre qu'il existe des secteurs de la pratique du droit qui ne sont pas concernés par les enjeux autochtones. « Les Autochtones sont présents dans tous les secteurs de l'économie », dit-il. « Ils exercent un contrôle réel sur des terrains qui sont importants à l'exploitation des ressources. »

De plus, il y a une trop forte proportion d'Autochtones dans le système judiciaire criminel, un secteur où les avocats jouent un rôle intégral. « Ce n'est pas un secret », lance le Pr Webber. « Les mesures que les barreaux et les avocats décideront de prendre à ce sujet devront faire partie de la solution. Et ceci explique cela. »

Environ 400 avocats albertains ont signé une contre-pétition pour défendre la décision du barreau d'obliger les avocats à suivre « Le Parcours ».
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2 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    Les commissaires politiques woke frapperont-ils un second mur ?
    Le Barreau de l'Ontario avait soulevé un tollé de protestations il y a quelques années, lorsqu'il était sur le point d'exiger la signature d'une profession de foi wokiste au moment de l'inscription annuelle. Cela avait suscité des candidatures d'opposants à cette mesure, au moment des élections annuelles du barreau ontarien. Résultat des courses: tous les candidats ayant fait campagne contre ce projet ont été élus, et le barreau ontarien a reculé. Ce revirement a peut-être sauvé les avocats Québécois d'une mesure semblable, car à l'époque le bouillonnement wokiste couvait au Barreau du Québec, et si elle avait avait réussie en Ontario on aurait pu craindre qu'elle passe ensuite au Québec comme une lettre à la poste. On va maintenant voir si les avocats albertains ont été ramollis par quelques années de propagande supplémentaires, ou s'ils réussiront à empêcher que n'entre par la porte d'en arrière ce qui n'a pu passer par la porte d'en avant en Ontario.

    La réconciliation avec le autochtones, comme cheval de Troie pour faire entrer le wokisme au barreau de l'Alberta, c'est l'adaption au ROC d'une recette appliquée depuis longtemps au Québec par les multiculturalistes: promouvoir des militants gauchistes détestant la majorité historique.

    Le meilleur anti-poison contre le genre de toxine intellectuelle et politique que veut faire ingérer le barreau Albertain, ce sont les autochtones eux-mêmes. Il y a quelques années, McGill avait organisée une série de conférences sur le droit autochtone. Aujourd'hui un tel évènement serait noyauté par les gauchistes, mais à l'époque on retrouvait une belle diversité de points de vu chez les conférenciers. Les gens ayant assisté à la conférence consacrée à l'affaire "Makyala" (une enfant autochtone atteinte de cancer) se souviennent certainement de l'opposition entre l'avocat autochtone présentant "le point de vue autochtone", et une médecin autochtone interpellée sur cette affaire par un membre de l'assistance. Je parie un p'tit deux que l'enregistrement de l'évènement, s'il a capturé la période de question, doit avoir subi le même sort que les enregistrements dans l'affaire du vol 182 d'air India.


    https://plus.lapresse.ca/screens/ec23270c-87db-4a4c-9fda-788a76d90356%7C_0.html

  2. Pirlouit
    Pirlouit
    il y a un an
    Quitte ou double
    Au pire c'est de l'endoctrinement, au mieux c'est de la formation inutile

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