La Défense Lincoln: le voir ou pas?

Céline Gobert
2011-03-19 13:30:00
Avec ce deuxième film, le réalisateur Brad Furman (The Take) plante d’emblée le décor : soleil californien, bande son soul et hip hop, magouilles judiciaires, caméra nerveuse. Soit une série B dans toute sa splendeur, au design très masculin, qui capte efficacement la noirceur du bouquin.
Le diable roule en Lincoln
Fouille psychologique de la figure de l’avocat, La Défense Lincoln (titre clin d’oeil à la voiture du monsieur) tape là où ça fait mal : corruption à tous les étages de la machine judiciaire, manipulations internes et dilemmes moraux- le film dresse un tableau peu reluisant d’un univers dont la droiture est mise à l’épreuve.
Questionnant l’éthique de la profession, le thriller pose de vraies bonnes questions sur la table : jusqu’où le devoir professionnel prend-t-il le pas sur la morale ? Comment aborder les notions de bien et de mal en tant qu’avocat ?

En cela, le film- malgré des tics télévisuels qui l’empêchent grandement de dépasser son statut de divertissement- parvient plutôt bien à saisir la troublante réalité d’un métier où se brisent, au cœur des rouages judiciaires et d’un monde sans pitié, l’image de l’avocat épris d’idéaux. Alcool, argent sale, manipulation : un cocktail honnête pour des protagonistes malhonnêtes, qui transpire de la pellicule pour venir chatouiller les consciences.