André Wery. Source: Archives
André Wery. Source: Archives
L’ancien juge en chef adjoint de la Cour supérieure, André Wery, prendra sa retraite le vendredi 29 septembre.

« Je n’ai pas eu le choix de prendre ma retraite puisque je suis juge surnuméraire depuis 10 ans. Je quitte la pratique de juge avec un peu de tristesse, car j’ai beaucoup aimé ce que j’ai fait durant ma carrière », confie-t-il.

André Wery a été nommé juge puîné de la Cour supérieure en 1997. Il a par la suite été nommé juge en chef adjoint de la Cour supérieure de 2005 à 2013. Il a ensuite fait le choix d’être juge surnuméraire. Il aura passé environ 26 ans de sa carrière à la magistrature.

« J’ai beaucoup aimé être juge, puisque ça donne des résultats beaucoup plus tangibles que lorsqu’on est avocat. Nous avons un impact direct sur la vie des gens et on a plus l’impression de rendre justice dans la vie des citoyens », explique-t-il.

Avant d’être juge, André Wery a été étudiant en droit, stagiaire, avocat puis associé au sein du cabinet Desjardins Ducharme, qui n’existe plus aujourd’hui. Il a travaillé dans ce bureau pendant plus de 23 ans.

« Lorsque je travaillais dans ce cabinet, j’ai rencontré mon mentor Pierre Michaud qui est par la suite devenu juge en chef du Québec. C’est lui qui m’a convaincu de devenir juge. Je n’ai jamais regretté ce choix », ajoute-t-il.

Au début de sa carrière à la magistrature, André Wery a été surpris par la charge de travail des juges.

« Ce qui m’a surpris lorsque j’ai commencé à travailler comme juge, c’est la quantité de travail qu’il y avait à effectuer. Je savais que les juges travaillaient fort, mais je n’avais jamais imaginé que la charge de travail était aussi énorme », pointe-t-il.

Selon lui, cette charge de travail pourrait être expliquée par la volonté de ne pas faire d’erreur.

« Quand un juge fait une erreur, celle-ci est publiée dans les volumes de jurisprudence. Nous voulons absolument éviter de faire une gaffe qui aura de grandes conséquences. C’est ça qui nous pousse à travailler si fort », détaille-t-il.

Un autre fait qui a surpris le juge durant sa carrière est la gentillesse des membres de la magistrature.

« Lorsqu’on les voit de l’extérieur, on peut voir les juges comme étant des personnes sérieuses et même taciturnes. Lorsque j’ai été nommé à la magistrature, j’ai été surpris de rencontrer des êtres humains extraordinaires avec un excellent sens de l’humour », décrit-il.

Après plusieurs années passées comme juge en chef adjoint à la Cour supérieure, André Wery a fait le choix d’être juge surnuméraire.

« J’ai été juge en chef adjoint pendant huit ans. C’est un travail très prenant et qui exige qu’on soit disponible 7 jours sur 7. J’ai voulu laisser la place à quelqu’un d’autre qui pourrait arriver avec de nouvelles idées et de nouvelles énergies. J’ai aussi beaucoup aimé l’idée de travailler à mi-temps », dit-il.

Pour sa retraite, André Wery n’a pas encore de plan précis de ce qu’il va faire.

« Je vais attendre de voir les opportunités qui se présenteront à moi. Je suis ouvert à faire de la médiation, de l’arbitrage et même du conseil. Je vais quand même prendre quelques semaines de repos pour ensuite être prêt à relever de nouveaux défis », conclut-il.