Droit-inc s'entretient avec le grand patron de Norton Rose, Jean Bertrand
Jean Bertrand: Rappelez-vous, en novembre 2010, quand on a annoncé notre fusion avec le groupe Norton Rose, on a clairement indiqué notre désir de se trouver un bon partenaire aux États-Unis à brève échéance. Mais il fallait trouver le bon!
Droit-inc: Pourquoi Fullbright?
Jean Bertrand: On cherchait avant tout un cabinet avec une culture similaire à la notre. Chez Fulbright, on a rencontré des avocats agréables, compétents, pas prétentieux…Bref, entre nous, ça a cliqué du premier coup!
Droit-inc: Culture similaire, que voulez-vous dire?
Jean Bertrand: Avant les gros contrats, il faut s'assurer de bien travailler ensemble et d'avoir du plaisir à le faire. Et de le faire avec des gens qui partagent les mêmes valeurs que nous, notamment sur la manière de servir les clients à long terme et sur la façon de rémunérer nos avocats. Nous ne sommes pas un cabinet qui prône la philosophie du "you eat what you kill".
Droit-inc: C'est une fusion financière?
Jean Bertrand: Non, on conserve le même modèle qu'auparavant. Cela dit, il est important que chacune des entités du groupe aient sensiblement la même approche.
La fusion avec Fulbright & Jaworski permet à Norton Rose de s'installer aux États-Unis
Jean Bertrand: Fulbright a tellement bonne réputation aux États-Unis qu'il aurait été fou de ne pas en profiter. En gardant le nom, c'est tout le groupe Norton Rose qui en bénéficie.
Droit-inc: Le bureau de Houston de Fulbright a une très grosse pratique dans le secteur de l'énergie. Ça ne pose pas de problème de conflits avec le bureau de Calgary de Norton Rose?
Jean Bertrand: À notre grande surprise, non! Oui, on en a identifiés quelques-uns, notamment des conflits commerciaux, mais beaucoup moins qu'anticipé. En fait, on s'est rendu-compte qu'il y aurait beaucoup de synergies à travailler ensemble car on a beaucoup de clients en commun, aux États-Unis et au Canada.
Droit-inc: Votre fusion arrive quelques jours seulement après celle annoncée la semaine dernière par FMC avec SNR Denton et Salans. Ça ne vous décoit pas trop d'avoir été devancé aux États-Unis par FMC?
Jean Bertrand: D'abord, les associées de FMC n'ont pas encore voté, nous oui! Ensuite, je félicite FMC, eux-mêmes disaient qu'ils n'avaient pas de présence à l'étranger. Mais, sérieusement, notre groupe a une bien plus grande présence internationale. Ils ne sont pas en Amérique du Sud ni en Australie. Ils disent qu'ils ont des bureaux en Afrique mais ce ne sont que des affiliés, en Asie ils ont 36 avocats, nous en avons plus de 200…
Droit-inc: Cette fusion, ça change quelque chose pour les avocats du bureau de Montréal?
Jean Bertrand: On a beaucoup de clients de l'Est du Canada qui se financent sur le marché newyorkais et qui ont des projets d'expansion aux États-Unis. Avec ce regroupement, on va pouvoir les suivre et les référer à de très bons avocats américains. De plus, en litige, Fulbright est très bien positionné en arbitrage international, dans les enquêtes en valeurs mobilières ainsi que dans le domaine réglementaire; cela augmente notre capacité de gérer des dossiers d'envergure et d'offrir à nos clients un véritable service intégré.
Derniers commentaires