Comment se faire une place en tant qu’étudiant international?


Il y a quatre ans, Camila Quiroga Sánchez quittait sa Bolivie natale pour le Québec avec un objectif clair : poursuivre ses études universitaires.
Fraîchement diplômée d’un baccalauréat en droit à l’Université de Montréal, elle a dû relever de nombreux défis pour s’adapter au milieu universitaire québécois, comme elle le raconte sur LinkedIn.
« Ce diplôme n’est pas seulement le fruit d’un parcours académique, il symbolise aussi les sacrifices, la résilience et la détermination nécessaires pour surmonter les obstacles rencontrés en chemin. Ce ne fut pas toujours facile, mais chaque étape en valait la peine ».
Comment s’adapter à un nouvel environnement en tant qu’étudiant international? Comment surmonter ces défis? On lui a posé quelques questions…
Vous parliez des défis que vous aviez rencontrés en arrivant au Québec. Pourriez-vous nous en parler un peu plus en détail?
La principale difficulté pour moi a été de me retrouver seule à 18 ans, en pleine entrée dans la vie adulte. Quand j’ai décidé de venir, c’était juste après la pandémie de COVID‑19. J’avais passé presque toute l’année 2020 en quarantaine avec ma famille, et je me retrouvais ensuite ici, loin de mes proches, sans connaître personne.
Mon plus grand défi a donc été de reconstruire ma vie, loin de ma famille et de mon réseau habituel. Même si je parle français et que je suis à l’aise, ce n’est pas ma langue maternelle, donc j’ai dû m’adapter à vivre complètement en français, pas seulement à étudier. Il y avait aussi beaucoup de choses à apprendre : comprendre le système universitaire, se faire des amis, trouver un logement, gérer la vie quotidienne…
Tous ces petits défis se sont accumulés. Mais je dirais que c’est surtout le fait d’être seule à ce moment-là qui a été le plus grand défi.
Vous avez évoqué le sentiment de solitude à votre arrivée. Par la suite, vous avez donc cofondé une association pour la communauté latino-américaine. Pouvez-vous nous raconter comment ce projet est né et quel en était l’objectif?
En réalité, j’ai cofondé deux associations. La première est celle des étudiants latino-américains de l’Université de Montréal, que j’ai créée durant ma première année en études internationales. Je m’étais rendu compte qu’il n’existait pas de regroupement spécifiquement dédié à la communauté latino-américaine, alors qu’il y en avait pour d’autres communautés culturelles sur le campus.
Avec une dizaine d’étudiants, nous avons lancé le projet, réalisé toutes les démarches administratives et avons fait vivre cette association pendant plusieurs années.
La seconde association a été fondée au début de cette année avec un groupe d’étudiantes en droit : l’Association des étudiants latino-américains en droit de l’Université de Montréal. L’idée venait des initiatives similaires créées par d’autres communautés au sein de la faculté de droit.
Le but principal de ces associations a toujours été de donner une place à la communauté latino-américaine sur le campus, de partager notre culture et de créer des espaces d’échange.
Avec le recul de votre expérience, quels conseils pratiques offririez-vous aux étudiants internationaux intéressés par des études de droit au Québec?
Le meilleur conseil que je pourrais donner, c’est de garder à l’esprit que ce sera un vrai défi. Quitter son pays et s’installer ailleurs n’est jamais facile. Je dirais surtout qu’il est essentiel de s’entourer et de créer des liens.
Au cours de mes années universitaires, j’ai pu construire de très belles amitiés, qui sont devenues comme une deuxième famille. Être entouré de personnes à l’université ou en dehors permet de se constituer un cercle de soutien, indispensable pour s’adapter pleinement, notamment aux défis de l’hiver québécois, qui peut être un vrai choc pour beaucoup.
Pour conclure, comment envisagez-vous votre parcours futur?
Je m’intéresse beaucoup à tout ce qui touche à la propriété intellectuelle. Cet hiver, j’ai participé à la clinique en propriété intellectuelle de l’UdeM, ce qui a été une expérience très enrichissante et m’a permis de découvrir concrètement ce secteur.
C’est un domaine que j’aimerais continuer à explorer et dans lequel je pourrais envisager de construire ma pratique. Même si je n’ai pas encore pris de décision définitive, c’est vraiment un secteur qui me passionne et que je souhaite approfondir.