Fusion Ogilvy Renault: surprise à McGill

Nicholas Teasdale
2010-11-17 10:15:00
Norton Rose : cet inconnu
Aucun des étudiants interrogés ne connaissait Norton Rose avant la fusion.
Certains étudiants ont tout de même bien voulu spéculer pour Droit-inc sur les effets de l’arrivée de ce nouveau joueur dans le marché montréalais.
Tara Mandjee (en photo), étudiante en droit, croit que la disparition du nom d’Ogilvy Renault obligera le nouveau venu Norton Rose à des efforts de visibilité, notamment en ce qui concerne les outils promotionnels.
« Le nom d’Ogilvy Renault est très connu à McGill. Il est synonyme de bon cabinet. Ogilvy Renault, ça va de soi au Québec en matière de droit des affaires, mais aussi de litiges. Pour l’instant, Norton Rose, ça ne veut rien dire. Il s’agira de faire le lien entre eux et Ogilvy », explique Mme Mandjee, qui espère que le nouveau cabinet conservera un caractère francophone.
L’arrivée d’une firme internationale à Montréal présente à la fois des risques et des opportunités pour les avocats en devenir.
Pour Tomas van der Heijden, l’arrivée d’une firme globale à Montréal lui donne une option de plus.
« C’est une bonne chose pour nous, à McGill, parce que nous étudions dans les deux langues et que nous étudions deux systèmes de droit. Pour du travail à caractère international, c’est un atout, dit-il. Je vois cette fusion d’un bon œil, parce que ce sera encore plus tentant de travailler chez Ogilvy s’il y a de possibilités de transfert à l’étranger.»
Pour lui, la présence de cette firme internationale pourrait même inciter des étudiants étrangers, dont le projet est de quitter le Québec aussitôt leur diplôme en poche, à tenter leur chance à Montréal.
Jordi Montblanch est moins enthousiaste.
« Ogilvy Renault accède au marché mondial, mais au prix de l’abandon de son nom. Cela n'augmente pas le prestige de la pratique juridique au Canada », dit cet étudiant qui souligne les risques de pertes d’emplois inhérents à toute fusion.
Rémi Weiss va même plus loin. Pour cet étudiant français installé au Québec depuis plusieurs années, les fusions sont généralement de mauvaises nouvelles.
« La concentration est néfaste pour les consommateurs dans la plupart des industries. Le droit ne fait pas exception. Le modèle d’affaires des grands bureaux fait monter les frais pour tout le monde et mine la pratique des petits cabinets », dit-il.
Larry
il y a 14 ansI don't see how this merger will allow OR lawyers in Montreal to access international files. Those "international files" are already being serviced by Norton Rose's international offices. NR will use OR to access Canadian deals...they probably won't need OR for a deal structured in any other market.
If anything, this merger removes from OR the ability to compete against more expensive international firms for foreign infrastructure or government advisory projects.
Thoughts?
juste juste
il y a 14 ansLa fusion NR/OR risque de créer des opportunités pour ses concurrents, chaque fusion entraînant obligatoirement des situations de conflits. De plus, je suppose que certains clients d'OR ne seront pas chauds à l'idée de se faire proposer la navette spaciale pour un vol Montréal Toronto...
Anonyme
il y a 14 ansC'est magnifique pour les jeunes futurs stagiaires qui recherchent des options à l'étranger. Nous avons tous vécu l'expérience de la journée carrière, ou le recruteur du grand cabinet nous faisait miroiter la possibilité de travailler au bureau de Londres, NY, etc après 1 an de pratique.
Or avec le temps nous savons que ces bureaux avaient à peine quelques avocats tous des associés depuis plusieurs années. Mais le recruteur nous regardait franc dans les yeux et nous serrait la main disant "le prochain sera vous!" avec un ton convaincant. Certains d'entre nous, naif et innocent comme nous étions, sont retournés chez nous en nous faisant à croire "le prochain sera moi"
C'est beau la jeunesse lorsqu'on est envahi par un sentiment d'utopie de la profession. Seulement après quelques années de pratique que s'installent la désillusion, la schizophrénie et le besoin de se sentir comblé par des relations extra-conjugales.
Anonyme
il y a 14 ansL'arrivée d'un joueur mondial comme Norton Rose sur le marché canadien change la donne. Il s'agit de la première 'fusion' impliquant un joueur international, mais ce ne sera certainement pas la dernière.
Le monde des affaires est de plus en plus international. Ceux qui font l'autruche seront laissés derrière par la compétition. Les cabinets, dont la préoccupation première reste la rentabilité, ont compris que pour être plus profitables ils doivent se raccrocher aux plus gros clients, qui ont des besoins internationaux en services juridiques. Il n'y a qu'à regarder quels cabinets sont les plus profitables : ceux dont la clientèle est rattachée au secteur des services financiers (19MM USD de profits pour Wall Street cette année, une année 'maigre'). Plus les clients brassent des grosses affaires, plus les cabinets peuvent facturer des honoraires et plus les associés s'en mettent dans les poches à la fin de l'année.
Ce n'était qu'une question de temps avant que les cabinets nationaux canadiens entrent dans la danse des consolidations internationales de bureaux d'avocats. Jusqu'à l'annonce NR/OR, le Canada était le seul pays du G7 à ne pas en avoir vécu. Par ces fusions, les cabinets espèrent (et réussissent) à offrir des services internationaux à leurs gros clients, qui ont besoin de ce genre de services. Les PME canadiennes qui étaient clientes d'OR profiteront très peu de la fusion, et risquent de quitter le navire en masse. Les grandes entreprises, pour leur part, en bénéficieront puisqu'ils pourront compter sur un seul fournisseur de services juridiques s'ils en ont envie.
Le positionnement d'OR dans une structure internationale n'a qu'une chose de regrettable : malgré son impressionant nombre d'avocats à travers le monde, NR n'est pas un cabinet du premier tiers au niveau international, comme l'était OR au niveau canadien. Espérons que la prochaine fusion entre un cabinet national et un cabinet international amènera un nom du Magic Circle ou des top US au Canada...
Marie
il y a 14 ansQu'aucun étudiant de McGill ayant été consulté ne connaissait Norton Rose est très étonnant. Quand on étudie à McGill, on est manifestement intéressé au droit international ou à tout le moins ce qui se passe ailleurs. Norton Rose et Clifford Chance pour ne nommer que 2 grands cabinets internationaux de grand renom ne peuvent être inconnus à ceux qui pensent Grand... Étudiants de McGill, vous êtes décevants.