Un cours sur le profilage racial dans des facs québécoises
Didier Bert
2022-07-25 13:15:00
Ce cours offert au baccalauréat a connu un succès immédiat. « Dès la première journée, les 60 places offertes étaient remplies », se félicite Fernando Belton, le président-fondateur de la Clinique juridique St-Michel, qui donne ce cours.
Cet été, le cours a donc été donné à la faculté de droit de l’Université d’Ottawa… mais aussi à l’UQAM, où pas moins de 55 étudiants ont suivi le cours lors de cette session estivale. « Je l’ai enseigné en même temps à Ottawa et à l’UQAM », précise Fernando Belton, qui s’apprête à offrir ce cours aussi dans deux autres universités montréalaises.
« Nous avons contacté les directeurs de programme, et cela s’est décidé très rapidement », souligne Me Belton. La faculté de droit de l’Université de Montréal et celle de l’Université McGill proposeront le cours sur le profilage racial à leurs prochains étudiants au baccalauréat.
Ces trois universités québécoises rejoignent donc l’Université d’Ottawa parmi les seules au Canada à offrir ce cours, pour lequel l’engouement a été renforcé par la vague d’indignation née avec le meurtre de George Floyd en mai 2020.
Le cours, monté avec l’équipe de la Clinique juridique St-Michel, vise à mieux comprendre l’enjeu complexe du profilage racial, en étudiant la jurisprudence, ce qui amène les étudiants à se pencher sur des domaines aussi différents que le droit constitutionnel, le droit administratif, le droit pénal, le droit de la responsabilité civile, la Commission des droits de la personne, et la déontologie policière, énumère Fernando Belton.
Les futurs juristes apprennent ainsi à faire la preuve du profilage racial devant les tribunaux. « C’est un champ de droit particulier, avec un enjeu social », pointe le chargé de cours.
Et les universités ne sont pas les seules à être intéressées par cet enseignement. Des discussions sont en cours pour aborder le profilage racial dans la formation continue des juges, confie Fernando Belton.