Formation continue : en salle ou en ligne?

Daphnée Hacker-B.
2012-11-12 15:00:00

Domenico Cavalière, qui œuvre dans le domaine du droit civil, avoue avoir particulièrement apprécié les deux formations web « interactives » qu’il vient de suivre sur le recours collectif.
Décidément, le format web, ça marche bien avec les avocats. À en juger par les statistiques de l’éditeur juridique LexisNexis, d’ici 2016, la proportion de formations juridiques consommées en ligne passera de 6% à 25%.
En ligne mieux qu’en salle ? Les deux formules ont leurs avantages et inconvénients.
« Les avocats veulent suivre des formations dynamiques, à partir de différents lieux physiques et au moment qui leur convient », lance Nicolas McDuff, directeur général de LexisNexis au Québec, qui offre des services exclusivement virtuels.
Moins de contraintes de temps et de déplacements, semblent être les deux éléments clés qui favorisent l’attrait pour le numérique.
Il ne suffit pas d’offrir une version filmée d’une conférence, avance M. McDuff, vertement critique de la formule « webinaire » qu’il considère comme étant « peu stimulante ».
« Il faut offrir un contenu que les avocats pourront s’approprier» , ajoute-t-il.
Apprendre en agissant
En s’inspirant de formations web interactives qui ont fait leur preuve en France et en Grande-Bretagne, l’équipe de M. McDuff a mis au point des capsules web d’une heure qui ont en commun un montage vidéo efficace, une musique dynamique… et une interaction avec le participant toutes les deux minutes.

« En termes d’apprentissage, les résultats sont bien plus probants que lorsqu’on passe plusieurs heures à seulement écouter un orateur. »
Mais le web n’a pas encore gagné l’intérêt de toutes les couches d’âges du monde juridique. Selon une étude de marché menée par Lexis Nexis, les avocats de 40 ans et moins sont les plus grands consommateurs de formation web. Les formats plus traditionnels demeurent ainsi très populaires et le seront encore pour longtemps.
Les bons vieux classiques, ça ne se démode pas!
Pour Maxime Laliberté, Gestionnaire marketing chez CCH, la formation en salle offre des atouts indéniables et irremplaçables.
Parlant au nom de la compagnie qui offre une moyenne de 40 formations en salle par an depuis plus de 10 ans, M. Laliberté affirme que les possibilités de réseautage et d’échange entre collègues sont uniques.
« Les formations en salle représenteront toujours une formule gagnante. Il suffit d’avoir de bons conférenciers, qui savent autant informer des faits saillants de la jurisprudence, qu’animer de façon vigoureuse le public venu les écouter ».
Les personnes en région sont souvent défavorisées par le format en salle, admet-il. « C’est pour éviter des heures de transport en voiture ou en avion à certains avocats que nous offrons aussi les conférences en format vidéo. »
Il faut aussi se rappeler que la place grandissante du numérique dans toutes les sphères de notre vie tend à diminuer les occasions de contact avec nos paires, souligne M. Laliberté.
Un équilibre entre l’écran et la salle
« Même si le web est une formule plus pratico-pratique, les deux formats ont leurs attraits », précise Domenico Cavalière.

À titre d’exemple, les documents offerts en ligne sont numérisés et faciles à archiver. Ceci peut aussi être fait par les formateurs en salle, au lieu de se contenter d’offrir de lourds manuscrits.
« Nous sommes suffisamment encombrés par les dossiers papier dans notre quotidien, j’apprécie le fait d’avoir un simple dossier dans l’ordinateur où il sera facile de repérer des mots-clé», explique-t-il.
Prêt à faire les 30 heures de formation en ligne ? Ah non, pas à ce point…
« Il me semble que le meilleur équilibre réside dans la combinaison de l’apprentissage en ligne et dans le face à face, même si cela implique des déplacements parfois compliqués », conclut-il.