Gilbert Rozon nie avoir violé son ex-belle-sœur, mais raconte avoir échangé un baiser

Gilbert Rozon a relaté vendredi matin sa version des événements qui lui sont reprochés par l’une des demanderesses, son ex-belle-sœur Martine Roy.

Martine Roy accuse Gilbert Rozon d’avoir tenté de l’embrasser de force en 1993, puis de l’avoir brutalement violée dans une loge à l’arrière-scène du Musée Juste pour rire en 1995.

Elle lui réclame 1,35 M$. Après être entrée dans la loge, M. Rozon lui a emboîté le pas, a verrouillé la porte derrière lui, l’a retourné pour qu’elle soit dos à lui et l’a violée, allègue Martine Roy.

Je nie complètement cette histoire-là qui est inventée de toute pièce, a rétorqué M. Rozon, après avoir décrit en long et en large son ancien musée, qui a fermé en 2011, un lieu sous haute surveillance.

D’ailleurs, M. Rozon a pu, pour la première fois, donner sa version des faits au tribunal sur un autre événement survenu début juillet 1993; un baiser qu’il a échangé avec son ex-belle-sœur. M. Rozon et son équipe – dont faisait alors partie Martine Roy – s'affairaient à recevoir l’auteur-compositeur-interprète français Charles Trenet au Capitole de Québec.

On a pris un verre ensemble, a dit M. Rozon, une bouteille de vin blanc à deux, a-t-il précisé à la demande de la cour.

Les deux sont allés dans la chambre d'hôtel de M. Rozon. Elle était assise par terre, et moi sur le lit. C’était la première fois qu’il aurait eu une vraie conversation avec Martine Roy. Ce que je ressentais, moi, c’est qu’elle essayait de me séduire.

Le charme a fait son œuvre, au point d’échanger un baiser. Après ce rapprochement, M. Rozon a senti qu’elle voulait se donner. C’était tentant, mais j’ai refusé. M. Rozon a partagé avoir eu honte de ce baiser avec son ex-belle-sœur, avoir eu peur qu’elle (Martine Roy) en parle à (son ex-) femme et d’avoir l’air ridicule.

Gilbert Rozon contredit Mary Sicari

Aussi, Gilbert Rozon a relaté sa version des événements qui lui sont reprochés par une autre demanderesse, Mary Sicari, et qui seraient survenus entre 1988 et 2004, alors qu’elle travaillait pour Les Films Rozon et Les Productions Rozon. Mary Sicari soutient notamment que l’ex-magnat de l’humour l'a forcée – à de nombreuses reprises – à mettre sa main sur son entrejambe.

C’est faux, s’est défendu M. Rozon. Son avocate, Me Mélanie Morin, l’a aussi invité à donner sa version d'une allégation de Mme Sicari selon laquelle elle aurait été forcée de l’embrasser en enfonçant sa langue dans sa bouche alors qu’elle travaillait à la billetterie de Juste pour rire.

À cette époque, il y avait plus de 20 personnes qui travaillaient à la billetterie, en plus des caméras de surveillance, a-t-il ajouté. M. Rozon a dépeint Mme Sicari comme une femme à l’humour grossier qui a développé beaucoup de problèmes personnels plus tard dans sa vie. Invité à donner du contexte sur son milieu de travail à l'époque des faits allégués, M. Rozon s’est décrit comme un homme occupé, voire surmené par l’essor de son entreprise. Mme Sicari reproche aussi à M. Rozon de l’avoir harcelée, la dénudant du regard. Je n’aurais pas fait ça, c’est vulgaire, a-t-il tranché.

La poussière retombe

Dès l'ouverture de l'audience, la juge Chantal Tremblay a demandé à M. Rozon : « Je veux m’assurer que vous êtes dans un bon état d’esprit pour témoigner aujourd’hui ».

« Je vais faire de mon mieux, Madame la juge », a répondu M. Rozon. Hier, au moment d'une pause, Stefano Carbo, le conjoint de Danie Frenette, a suivi Gilbert Rozon dans un cubicule à l'extérieur de la salle d'audience et, selon M. Rozon, il aurait levé la main sur lui. Une plainte formelle a été déposée, a-t-il répété.