Un champion de l’insolvabilité se lance en solo

Après 23 ans chez Norton Rose puis quatre années chez Woods, Me Sylvain Rigaud vient de fonder son cabinet boutique spécialisé en insolvabilité et litiges complexes.

Sur LinkedIn, il précise vouloir offrir à sa clientèle d’affaires, expérience, expertise et indépendance, tout en bâtissant une équipe dédiée et focalisée sur les dossiers stratégiques.

Quelle expertise a-t-il développée au fil de toutes ces années? Quels services proposera-t-il et à quel type de clientèle s’adresse-t-il? Droit-Inc a jasé avec Me Rigaud pour le savoir.

Pour commencer, pourriez-vous nous parler de l’approche et de la philosophie de votre cabinet que vous venez d’ouvrir?

J’ai une vision très claire de ce que je veux accomplir. Mon cabinet se veut une boutique spécialisée en insolvabilité d’entreprise, offrant des services de haut niveau en matière de restructuration et de litiges liés à l’insolvabilité.

Avec mes 35 ans d’expérience, je souhaite bâtir autour de moi une équipe focalisée sur ce domaine précis, capable de répondre à des dossiers urgents où les clients et les professionnels savent qu’ils peuvent compter sur une expertise solide sans conflit d’intérêts.

Quels services proposez-vous et à quel type de clientèle vous adressez-vous en priorité?

Nous nous concentrons sur la clientèle d’affaires, plus précisément les entreprises confrontées à des insolvabilités d’envergure. Notre approche n’est pas axée sur la PME ou les startups : nous voulons intervenir sur des dossiers complexes similaires à ceux traités par les grands cabinets, où l’expertise est recherchée.

L’objectif est de fournir une expertise pointue sur des dossiers stratégiques et complexes d’insolvabilité.

Sur quel type de dossiers vous êtes-vous spécialisé ces dernières années, et quelle tendance récente vous a marqué dans le domaine de l’insolvabilité?

Ma pratique varie selon les grands dossiers auxquels je participe. Ces dernières années, j’ai été impliqué dans une restructuration majeure dans le secteur minier, ainsi que dans des dossiers où je représentais des investisseurs québécois dans l’insolvabilité de Bridging Finance en Ontario.

Une tendance importante concerne les transactions complexes où la portée de l’équité soulève de nombreuses questions devant les tribunaux. Ces dossiers exigent une préparation rigoureuse et une stratégie juridique très fine, car chaque décision peut avoir des répercussions significatives sur l’ensemble des parties prenantes.

Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans l’insolvabilité, après 35 ans de pratique?

Ce qui rend l’insolvabilité fascinante, c’est la possibilité d’agir sur des situations en temps réel, contrairement à d’autres domaines du droit où l’on analyse des faits passés. Il faut penser aux intérêts de l’ensemble de l’écosystème de l’entreprise : créanciers, actionnaires, employés, fournisseurs et même le gouvernement.

Chaque dossier est unique, et les conseils que l’on donne ont un impact concret et immédiat. Cela combine les aspects juridiques et stratégiques, et permet de proposer des solutions adaptées aux tribunaux et aux parties prenantes. C’est cette complexité et ce dynamisme qui me passionnent encore après toutes ces années.

Me Hugo Lefebvre vient d’intégrer votre cabinet. Quels talents recherchez-vous chez un avocat spécialisé en insolvabilité?

Avant tout, je cherche la curiosité et le goût d’apprendre. L’insolvabilité est un domaine très spécialisé, peu couvert à l’université, et les jeunes avocats doivent acquérir une solide culture en restructuration d’entreprise.

Outre le savoir juridique, il faut des réflexes solides en sûreté, droits corporatifs et fiscalité, et une capacité à analyser les dossiers dans leur globalité. Je recherche des talents passionnés, prêts à se concentrer sur l’insolvabilité, sans être dispersés sur d’autres pratiques. L’expérience s’acquiert rapidement en travaillant sur des dossiers complexes, mais la motivation et la curiosité restent essentielles.