50 ans de pratique et c’est pas fini!
Audrey Bonaque
2021-09-13 15:00:00
Il se spécialise en droit des affaires et litiges civils.
Après son admission au Barreau du Québec, il s’est joint au cabinet Monette Barakett en 1971.
Depuis le début de sa carrière, il s’est toujours impliqué dans la gestion du cabinet et il a été associé directeur pendant près de 20 ans.
Cet ancien diplômé de l’Université de Montréal siège sur plusieurs conseils d’administration d’organismes de bienfaisance et de fonds de prévoyance de communautés religieuses.
Nous nous sommes entretenus avec lui pour en savoir plus…
Pourquoi avez-vous choisi la carrière d’avocat ?
Pendant mes études classiques, j'ai appris ce qu’était la profession d'avocat. C’est une profession noble. Trouver des solutions, aider les personnes à réaliser des projets, les défendre, appliquer et interpréter des lois sont des choses qui m'ont toujours passionné. Récemment, j’ai dit à une collègue que le secret du bonheur dans la vie est de faire ce qu'on aime et le secret de la réussite est d’aimer aussi ce qu’on fait.
J'ai la chance de continuer à travailler dans un domaine que j’aime avec des clients et des collègues que je connais depuis très longtemps. C'est un privilège de représenter des gens, de jouir de leur confiance et de pouvoir les accompagner dans leurs projets. Je suis content d'avoir sauté dans l’arène.
Pourquoi avez-vous choisi le cabinet Monette Barakett?
Après mon admission au Barreau, le cabinet m'a fait une offre que j'ai acceptée. J'ai choisi le cabinet et j’ai eu l'occasion de le rechoisir à plusieurs reprises. Durant mes cinq premières années pratiques, j'ai reçu des offres de grands cabinets mais j’ai préféré rester au cabinet qui avait une grandeur qui me convenait.
Souvent appelé cabinet boutique, nous sommes aujourd’hui une équipe de 25 avocats. Avec mes associés, on a décidé de maintenir un cabinet de taille moyenne. On en a discuté à plusieurs reprises car depuis des décennies, le cabinet a souvent reçu des propositions pour se joindre à d’autres mais ces demandes ont été refusées.
Je n’ai jamais changé de cabinet. Aujourd'hui, les jeunes avocats ne sont peut-être pas appelés pour différentes raisons à pratiquer dans le même cabinet pour toujours. Mais je n’ai jamais regretté mon choix et je suis très heureux de consacrer ma vie professionnelle au cabinet.
Qu’est-ce qui distingue Monette Barakett des autres cabinets ?
La taille du cabinet est plus humaine. Il y a une ambiance, une communauté, une pensée, une vision qui me rejoignent. Je côtoie des collègues seniors et des plus jeunes. Le climat associé à un cabinet de cette taille est une valeur que j'associe au plaisir de ma vie professionnelle.
Qu’est qui vous a marqué le plus au cours de votre carrière ?
La reconnaissance de clients est ma plus grande satisfaction. Peu importe le dossier ou la problématique, lorsque que le client nous remercie, cela montre qu’il a apprécié le travail qu’on a fait. Cette reconnaissance du client et la conscience qu’on prend qu'on y a été pour quelque chose, cela n’a pas de prix.
Mes plus grandes satisfactions étaient la réussite dans divers dossiers tant pour un contrat et une réorganisation qu’une simple solution trouvée. En tant qu’avocat, il faut appliquer les lois et faire preuve de créativité et d'ouverture d’esprit. Il faut être capable de se mettre à l'écoute, d'essayer de comprendre les difficultés, saisir ses attentes ainsi que l’accompagner vers des solutions concrètes.
Pour moi ce sont les plus belles choses que j’ai vécu et continue à vivre. La reconnaissance est la récompense ultime de l’avocat.
Si je comprends bien, c’est ce qui vous pousse à continuer à pratiquer et vous n’êtes pas prêt à prendre votre retraite…
J'aime ce travail, le milieu juridique. J'aime aussi les clients, les personnes avec qui je travaille et je compte poursuivre la pratique pendant plusieurs années encore. Évidemment, on ne sait jamais ce que la vie nous réserve ou si la santé nous le permettra. Je souhaite continuer à travailler car j’ai encore cette passion pour mon travail.
Avez-vous observé des changements dans la pratique du droit ?
Oui, il y a eu une grande évolution. Depuis que je suis arrivée en pratique, l'informatique a fait évoluer la pratique du droit. L'information juridique a été rendue plus accessible.
Contrairement à mes débuts, il y a aussi beaucoup plus de lois qu’avant.
Avez-vous des contemporains qui vous ont inspiré tout au long de votre carrière ?
Bien avant mes études en droit, j'ai fait des études classiques et j'ai rencontré des maîtres. Ils m'ont transmis des connaissances et leur soutien de façon gratuite et généreuse.
Quand j'ai commencé ma pratique chez Monette Barakett, j'ai rencontré plusieurs avocats qui m'ont vraiment aidé à me former. Ils m'ont appris ce qu’était la rigueur, la rédaction, la préparation d'un dossier et m'ont communiqué leur savoir et leur passion. Avec le recul, je réalise tout ce qu'ils m'ont donné et le temps qu'ils m'ont consacré. Ces avocats qui m'ont précédés ont pris leur retraite et plusieurs d’entre eux sont décédés.
Ils ont tout mon respect et je leur dois beaucoup parce qu’ils ont su m'apprendre et peaufiner mes connaissances. Ils m'ont appris la pratique du droit. Je les remercie pour ce qu'ils m'ont apporté.
Parmi les fondateurs du cabinet, il y a Me Raymond Barakett qui a été un de mes mentors. C'était un avocat qui possédait deux grandes qualités, soit l'intégrité et la rigueur. C’est celui qui m’a le plus inspiré et qui m'a fait confiance. En plus de ma carrière de juriste, je me suis intéressé à la gestion du cabinet. Il m’a tout de suite initié à la gestion du cabinet. Grâce à lui, la structure de gestion actuelle du cabinet a toujours les mêmes bases, même si elle a évolué avec le temps.
En tant que mentor pour les jeunes avocats, quels sont vos conseils ?
Je forme les jeunes avocats du bureau avec un ABC du travail. En effet, je leur apprends ce qu’est être un bon avocat.
Un bon avocat doit être rigoureux, ordonné et structuré. Certains l'ont naturellement alors que d'autres ne l'ont pas. On doit réfléchir, analyser, discuter de questions de droit et proposer des solutions à des clients de manière structurée. Un jeune avocat doit apprendre à monter un dossier, à planifier et à archiver les données et les informations.
J’essaie de leur apprendre à s’organiser dès les premières années et à développer des méthodes de travail. Les jeunes avocats doivent aussi apprendre à être patient. Il y a des choses qu'on peut faire quand on est dans la pratique et il y en d'autres qu'on va pouvoir faire après cinq ans.
Aussi, ils doivent savoir écouter et être capable d’encaisser les commentaires, les recommandations et les critiques. L'avocat ne se forme pas en deux ou trois ans. Il faut au moins cinq ans pour former un bon juriste.
Anne Mayrand
il y a 3 ansToutes mes félicitations Me Laramée! Vous qui avez été pour moi un mentor, et qui possédez, tout comme Me Barakett, ces grandes qualités de rigueur et intégrité. Mes anciens collègues de Monette Barakett sont privilégiés de pouvoir continuer de compter sur votre passion! Sincèrement, Anne.
Tiburo
il y a 3 ansJ'espère que vous vous rendez compte que la nouvelle génération n'a aucune intention de "célébrer" 50 ans de Barreau. Ce genre de constat appartient heureusement à une époque révolue.
C'est comme se vanter qu'on travaille soir et weekend, plus personne n'est impressionné, c'est même le contraire. C'est bien beau la pratique du droit, mais il y a tout de même beaucoup d'autres plaisirs dans la vie.
Anonyme
il y a 3 ansIl y a beaucoup d'âgisme sur ce site. Il s'agit d'une réalisation remarquable. En passant, vous célébrerez peut-être 50 ans de barreau vous aussi un jour. On ne connait pas le futur. Peut-être y a t il des jeunes qui eux aussi aspirent à une longue carrière. Ne mettez pas tout le monde dans le même panier. Enfin, on peut pratiquer le droit et avoir d'autres plaisir. Ce n'est pas incompatible.
Anonyme
il y a 3 ansJ'ai manqué l'élection où vous avez été choisis le représentant de votre génération.