Action collective contre Honda

Un joint de culasse défectueux motive le lancement d’une action collective contre Honda. Qui est l’avocat?
Le manufacturier Honda est-elle responsable d’avoir commercialisé des automobiles dotées d’un vice caché qui affecte leur durabilité raisonnable?
C’est à cette question que devra répondre à la Cour supérieure, saisie d'une demande d'autorisation d'une action collective visant plusieurs modèles d’automobiles vendus de 2016 à 2022.

La demanderesse, Martine Lupien, est représentée par Me Fredy Adams, du cabinet Adams Avocat.
Elle allègue que des automobiles de la défenderesse sont atteintes d’un vice caché au niveau du joint d’étanchéité de la tête du moteur, autrement dit le joint de la culasse, ce qui les rend impropres à l’usage auquel elles sont destinées ou diminue leur utilité.
Concrètement, « le joint de culasse défectueux provoque une fuite de liquide de refroidissement qui s'infiltre dans les chambres de combustion, son mauvais fonctionnement avec la possibilité d’autres dommages au moteur imputables à sa contamination par le liquide de refroidissement », détaille la demande d’autorisation.
La demanderesse souhaite être désignée représentante du groupe constitué de « toute personne physique, personne morale de droit privé, société ou association qui est ou était propriétaire ou locataire au Québec d’une automobile de marque Honda équipée d’un moteur 1,5 litre à turbocompresseur des modèles et années suivants :
- Civic 2016 à 2022 (moteur disponible en option).
- CR-V 2017-2022 (unique moteur proposé sur le modèle).
- Accord 2018 à 2022 (moteur de base). »
Martine Lupien a acheté une Honda Civic 2016 achetée le 15 novembre 2016. Elle a toujours suivi le programme d'entretien recommandé par le fabricant chez son concessionnaire-vendeur.
Le 2 juin 2025, plusieurs voyants allumés sur le tableau de bord poussent l’époux de la demanderesse à se rendre chez le concessionnaire Honda. Martine Lupien doit aller faire procéder aux réparations du joint de culasse, à ses frais, pour un total de 5 461,90 dollars.
Le joint de culasse est couvert par une garantie de cinq ans ou 100 000 kilomètres. Le tableau de bord affichait 111 369 kilomètres au moment de la réparation. La garantie n’a pas été appliquée.
« Une fois la garantie conventionnelle expirée, les propriétaires doivent assumer des frais élevés, d’environ 5 000 $ chez un concessionnaire Honda. Le remplacement du joint de culasse implique en effet le changement d’autres pièces et liquides ainsi que plusieurs d’heures de main-d’œuvre, comme le remplacement des bougies et des injecteurs de carburant », précise la demande.
Des problèmes identifiés
Or, le problème semblait connu chez Honda. Le manufacturier automobile avait averti les propriétaires américains de Honda Civic 2006-2009 d'un risque de fuite du liquide de refroidissement pouvant entraîner une surchauffe d'une moteur. Et, depuis 2021, plusieurs enquêtes ont mis de l’avant des problèmes de fuite du liquide de refroidissement sur des modèles de la marque automobile.
En décembre 2024 une action collective a été lancée en Californie et une autre en Colombie-Britannique, visant le même défaut présent sur les véhicules des mêmes années modèles visés par l'action collective de Martine Lupien.
La demanderesse souhaite que la Cour supérieure ordonne à Honda de lui rembourser la somme de 5 461,90 $, et de rembourser aux autres membres du groupe les frais qu'ils ont encourus pour faire réparer leur véhicule chez un des concessionnaires Honda.
Quant aux membres du groupe qui auraient préféré vendre leur véhicule à perte plutôt que de remplacer les joints de culasse ou le moteur, Honda devrait leur rembourser le prix d'une telle réparation chez un de ses concessionnaires, affirme la demande.
Honda devrait également rembourser aux membres du groupe les autres frais occasionnés par le défaut de fabrication de leur véhicule, ainsi que des dommages-intérêts punitifs de 300 $ pour chacun d’entre eux.