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Action collective contre le SCFP

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Didier Bert

2025-08-25 10:15:02

La grève des agents de bord d’Air Canada pousse un client à déposer une demande d’autorisation d’une action collective contre le SCFP. Qui sont les avocats?

Jimmy Ernst Lambert, Benjamin Polifort, Philippe Brault et Yahia Belhaddad - source : Lambert Avocats


Le maintien de la grève des agents de bord d’Air Canada ne passe pas auprès d’un voyageur.

Une demande d’autorisation d’une action collective a été déposée par Quoc Chien Vinh Tran devant la Cour supérieure du Québec, visant le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

Le demandeur souhaite être désigné représentant du groupe composé de « toutes les personnes physiques ou morales, au Québec, qui avaient une réservation confirmée auprès d’Air Canada ou Air Canada Rouge pour un vol prévu depuis le 17 août 2025 à 14h, dont le vol a été annulé ».

Quoc Chien Vinh Tran est représenté par Me Jimmy Ernst Jr. Laguë Lambert, Me Benjamin W. Polifort, Me Philippe Brault et Me Yahia Belhaddad du cabinet Lambert Avocats.

Le demandeur était censé voyager avec Air Canada deux jours après le début de la grève. Un mois plus tôt, il avait réservé pour sa conjointe et leurs deux enfants un forfait vacances d'une semaine à Cancun, auprès de Vacances Air Canada. Ce forfait incluait un vol aller-retour à bord d'Air Canada Rouge le 18 août.

« Il s’agit de leur unique voyage de l’année, attendu avec beaucoup d’enthousiasme, le demandeur et sa conjointe ayant même pris congé d’avance pour bien planifier ce séjour », précise la demande.

Pris en otage

À la suite de l'annonce de la grève par le SCFP à partir du 16 août, Air Canada a annulé de nombreux vols de façon préventive à compter de ce jour.

Alors que le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) a ordonné la reprise du travail, la grève est maintenue. De son côté, Air Canada suspend ses plans de reprise de vols.

« À partir de 14h le 17 août 2025, le SCFP maintient toutefois illégalement la grève en contravention à une ordonnance du CCRI, prenant ainsi les membres du Groupe en otage et contribuant directement au préjudice subi par ces derniers », allègue la demande.

Compte-tenu de l’ordonnance du CCRI, Quoc Chien Vinh Tran espérait que son vol ne soit pas annulé. La veille de son départ, il tente d'appeler le service à clientèle d’Air Canada, et patiente pendant plus de deux heures sans réussir à parler à un agent.

« Ce n’est qu’à 16h29 que le demandeur reçoit finalement un courriel d’Air Canada confirmant l’annulation de son vol, tout en l’informant que la compagnie cherche des alternatives auprès de « plus de 120 transporteurs aériens » », mentionne la demande.

Le demandeur se tourne alors vers son agente de voyages, qui échange avec Air Canada durant près d'une heure afin de trouver une solution.

Air Canada propose au demandeur de prendre un vol le 20 août 2025, comportant trois escales dont une nuitée. Mais cette option n’est pas envisageable puisque le demandeur et sa conjointe voyagent avec deux jeunes enfants. Sinon, il leur est possible de reporter son voyage du 21 au 28 août avec un supplément de près de 3 000 $ « mais avec des complications majeures concernant l’hébergement et le retour au travail du demandeur en date du 25 août ». Enfin, Air Canada offre un remboursement ou un crédit à Quoc Chien Vinh Tran, qui considère que cette option « ne reflète pas l’entièreté du préjudice occasionné par l’annulation du voyage du demandeur et de sa famille ».

Trente minutes plus tard, Air Canada avise le demandeur qu’aucun réacheminement n’est possible.

De multiples préjudices

« L’annulation de ces vacances a causé un préjudice important au demandeur et à sa famille, lesquels ont vécu énormément d’anxiété, de déception et de tristesse, en raison de l’annulation de leur voyage, d’autant plus que celui-ci avait été planifié pour célébrer les dix ans de relation du demandeur et de sa conjointe », pointe la demande d’action collective.

Le demandeur entend que la Cour supérieure condamne le SCFP à payer à chaque membre du groupe un montant en dommages-intérêts à titre de remboursement proportionnel du prix de leur billet d’avion ou de leur réservation auprès d’Air Canada, pour la portion du service de transport dont ils n’ont pas pu se prévaloir en raison de l’annulation de leur vol.

Selon le demandeur, le tribunal devrait aussi condamner le SCFP à payer à chacun de membres du groupe un montant en dommages-intérêts compensatoires pour l’ensemble des pertes financières et troubles et inconvénients encourus en raison de l’annulation de leur vol. Ces préjudices sont composés notamment des des frais d’hébergement non utilisé, des frais d’hébergement supplémentaires, des frais de repas, des frais de location de véhicule automobile non utilisé, des frais de location de véhicule automobile supplémentaires utilisés, des frais supplémentaires pour la réservation d’un autre vol, des journées de vacances perdues, des pertes de revenus, ainsi que du stress, de l’anxiété et de la déception.

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