CAIJ et SOQUIJ divorcent!
Emeline Magnier
2014-04-01 14:15:00
Comme dans beaucoup de dossiers de séparation, les deux parties ne s'entendent pas sur les causes de la rupture.
« C'est leur décision, ils ne veulent pas payer », a déclaré Claude Paul-Hus, directeur général de SOQUIJ. Il indique que ce retrait est une atteinte à la valeur d’accès à l’information juridique, au nom de laquelle le CAIJ et SOQUIJ ont été créés.
AZIMUT n’est pas le seul produit à disparaître des écrans du CAIJ: La référence, diffusée par les éditions Yvon Blais, qui regroupe le Répertoire électronique de jurisprudence du Barreau et le Droit civil en ligne, n’est désormais plus accessible depuis les bibliothèques.
Philippe-André Tessier, président de SOQUIJ, rappelle que les avocats déboursent une somme de plus de 400$ par année en cotisation obligatoire au CAIJ pour avoir accès à des produits d'information juridique.
« Ce retrait d’AZIMUT des bibliothèques signifie que les membres du Barreau perdent un service sans pour autant voir le montant de leur cotisation au CAIJ diminuer! Au contraire, ils devront, dorénavant, et ce, obligatoirement, payer s’ils veulent consulter le produit phare de SOQUIJ. »
Mathieu Piché-Messier, président du CAIJ, indique pour sa part être surpris de la position publique affichée par SOQUIJ.
« C'est une décision administrative justifiée par les chiffres que nous avons », dit-il.
Il explique que SOQUIJ a dénoncé l'entente entre les deux parties et voulait en renégocier les termes. « Nous avons fait une offre raisonnable basée sur le rapport coût-bénéfice pour nos membres et ils n'ont pas accepté.»
En quatre ans, l'utilisation d'AZIMUT au sein du CAIJ aurait diminué de 65%, représentant actuellement 1600 sessions par année, soit 1% de l'ensemble des sessions relatives aux outils de recherche proposés par le CAIJ.
« Les avocats n'auront pas moins de services, la suite Jurisbistro ou Can Lii offrent des produits similaires à AZIMUT ».
Quant au montant de la cotisation obligatoire, Me Piché-Messier rappelle qu'il est voté annuellement par l'Assemblée générale du Barreau et qu'aucune diminution n'est envisagée. « Il ne s'agit pas de faire des économies mais de dépenser moins. L'argent sera affecté à d'autres postes de dépenses pour de nouveaux projets », conclut-il.
Pour l'année 2014 -2015, la cotisation annuelle pour les services du CAIJ payable avec la cotisation du Barreau du Québec s'élève à 437 $, contre 403 $ pour l'année 2013-2014.