Davies perd sa maestra

Daphnée Hacker-B.
2013-03-06 15:00:00
« J’ai une belle vue de mon futur bureau à la Place Ville-Marie », dit sur un ton enjoué l’associée qui se dirige vers le cabinet boutique Kugler Kandestin, où elle entrera officiellement en fonction le 25 mars prochain.

Avec une pratique axée en droit des sociétés et en droit commercial, la femme de 42 ans a participé à un large éventail de dossiers, notamment en matière de différends contractuels que de conflits entre actionnaires. Elle possède beaucoup d’expérience devant les tribunaux du Québec, tant en première instance qu’en appel.
Un départ qui risque de laisser ses marques, mais qui se déroule de manière harmonieuse selon elle.
« Je ne pars pas très loin, j’aurai la chance de revoir mes anciens collègues avec qui j’ai développé une grande complicité », admet celle qui s’envole pour la Floride afin de passer quelque temps en compagnie de son mari et leurs deux enfants.
Un « fit » parfait
Sans préciser exactement les raisons de son départ, Me Mastrogiuseppe explique que le temps d’un changement dans sa carrière était venu. Ayant envie d’intégrer une boîte spécialisée, elle a considéré Kugler Kandestin à la suite de recommandations de ses collègues.
« C’est un cabinet qui a une bonne réputation et qui est bien établi dans la métropole », explique-t-elle, ajoutant au passage que le bureau a été fondé dans les années 20.
Chez Kugler elle aura la chance de mener les dossiers en pratique commerciale pure, une spécialité qui existe dans la boutique, mais qui n’est pas suffisamment développé. Elle poursuit en quelque sorte le travail entamé par Martine Tremblay, qui gérait des dossiers semblables avant d’être nommée juge en novembre dernier.
« L’idée de jouer un rôle de leader est un des aspects qui me motive beaucoup » ajoute-t-elle.
Même si elle quitte un cabinet de 80 avocats pour une boutique avec une équipe de seulement 15 juristes, l’avocate ne croit pas qu’il y aura une grande différence. « Dans l’équipe de litige de Davies nous étions environ 20, poursuit-elle, cela revient donc environ au même. »
Beaucoup d’eau au moulin
Celle qui a accumulé un bon « book of business » va apporter beaucoup d’eau au moulin du petit cabinet. Chez Davies, elle a travaillé avec des sociétés de toute sorte, notamment Aliment Couche-Tard, First Capital Realty, Home Dépôt, Le Château, les Hôtels Harilela, etc.
Me Mastrogiuseppe explique sa vision du rôle délicat que doit jouer l’avocat lorsqu’il se retrouve au cœur des différends d’actionnaires, surtout lorsque ceux-ci sont dans la même famille.
« Il faut à tout prix rester calme, tenter de trouver des solutions d’affaires qui vont améliorer le sort de l’entreprise et éviter de diviser les membres d’une famille. »
Après avoir traversé ensemble de « telles tempêtes », le lien de confiance entre le client et son avocat est généralement établi à long terme, ajoute-t-elle.
Rappelons que Me Mastrogiuseppe a participé à plusieurs causes très médiatisées, dont le dossier du Globe and Mail sur les limites de la liberté d’expression, le projet de privatisation de BCE en 2008, des cas d’arbitrage impliquant CGI ainsi que des victoires plus récentes en propriété intellectuelle avec Reitmans et Dollarama.