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Droit Montréal en hausse, Collège Notre-Dame en baisse

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Amélia Salehabadi

2010-12-14 13:15:00

Quels sont les acteurs du monde juridique qui ont la cote aujourd'hui? Quels sont ceux qui en arrachent? Amélia Salehabadi vous les présente.
En Hausse

Le journal droit Montréal, publié par la Faculté de droit de l'Université de Montréal.

En tant que chroniqueur juridique, je reçois de bien nombreuses publications.

En bonne germanique, je les classe immédiatement après les avoir feuilletés rapidement.

Un tas pour démarrer le feu dans la cheminée.

Et un tas digne de mon attention.

Mais madame ne se prend pas pour n'importe qui. Elle est très éclectique. Elle n'aime que l'excellence et la beauté. Des articles percutants, bien écrits avec un style élégant et clair. Des auteurs qui savent de quoi ils parlent puisque « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ».

Des sujets de droit innovateurs et bien menés.

Surprenez- moi, de grâce car je suis bien blasée.

Attention, ce n'est pas tout. Tant qu'à gaspiller du papier, il faut que cela soit beau. Des photos appropriées et souriantes (et non issues d'une base de données), de jolies couleurs. Un montage soigné.

À lire. Intriguée par tant de grâce, j'appelle la rédaction du journal pour en savoir plus.

Me Micheline Daigle, la conseillère en communication de la Faculté de droit m'a alors présenté la revue :

« Cette publication est destinée principalement à ses diplômés, ses donateurs, ses étudiants, aux amis de la Faculté, mais également la Revue est susceptible d'intéresser l'ensemble de la communauté juridique ».

Le numéro que j'ai en main porte sur un sujet brûlant d'actualité : l'accès à la justice.

Les mots du doyen Gilles Trudeau m'ont accrochée dès la première page :

« Il s'agit d'amener les étudiants à concevoir l'accès à la justice et la justice participative comme des ingrédients inhérents à la pratique du droit. La même préoccupation doit aussi se refléter dans l'enseignement des cours de droit processuel ».

De la musique à mes oreilles, Monsieur le Doyen!

Le prochain numéro sortira en février et il prendra apparemment le virage vert avec le papier 100 % recyclé. Yes!

Par ailleurs, la revue est disponible en format PDF sur le site web de la publication.

Bonne lecture.


En baisse

Le Collège Notre-Dame (et la congrégation de la Sainte-Croix).

Pour les agressions sexuelles qui auraient eu lieu sur des enfants dans ce collège entre 1960 et 2001.

Des collégiens dans les dortoirs, à la merci de dépravés.

Violation de multiples interdits universels : agressions sexuelles sur des enfants, par des saintes personnes en autorité.

Il y a moins de 10 ans.

Moi j'ai la tête qui tourne et bascule. La nausée. Je suffoque.

Cette Agression, qui mérite amplement sa majuscule, c'était hier.

De très nombreux avocats sont issus de ce prestigieux collège.

Peut-être un de vos voisins de bureau?

Et on parle de chiffres. Comme si c'était le bazar et qu'on négociait le prix d'un samovar.

Des ex-étudiants et leurs familles représentées par Me Gilles Gareau vont présenter une requête en autorisation de recours collectifs les 7 et 8 février prochain.

Pour obtenir notamment des réparations pécuniaires pour le préjudice subi.

La Presse Canadienne parle de la difficulté d'établir l'ampleur du règlement recherché, puisque le nombre de requérants n'est pas encore connu.

Et je cite l'avocat des victimes « les excuses, ils en ont disposé lors d'une messe à l'Oratoire le lendemain du dépôt du recours. Et après une émission sur le sujet, ils ont fait des excuses publiques par le biais d'une firme de relations publiques. Mais, vous savez, des excuses sans sincérité... C'est facile de s'excuser, mais quand ça fait longtemps qu'on tolère l'intolérable, ça prend des gestes plus concrets que cela ».

Et Me Gareau de renchérir :

« C'est assez rare, en effet. En même temps, la magistrature favorise les ententes de règlement à l'amiable : ça décongestionne les tribunaux, donc c'est dans l'intérêt de toutes les parties et effectivement ça été rapide et on en est fort heureux parce que, justement, nous ne voulions pas changer la date du procès pour (la requête en) autorisation ».

L'intérêt de toutes les parties, dit-il? Il parle de décongestionner les tribunaux?

Comment peut-on banaliser ainsi l'impensable?

Je ne suis pas contre une réparation monétaire. Loin de là.
Oui, absolument, si des sous peuvent aider les victimes, d'une façon ou d'une autre. Sans limites. Le Collège et la congrégation devront payer au sens propre. Sur le plan juridique et sur le plan éthique.
Mais le procès devrait avoir lieu. Pour les victimes. Pour notre société. Pour ailler fouiller dans la souillure et la javelliser.

Nous avons un devoir de regarder et chercher à savoir ce qui s'est passé.

Fermer les yeux, c'est trop facile.

Régler à l'amiable? Ces mots dans le contexte ne vous semblent-ils pas d'une grossièreté inouïe?

Un règlement et son entente de confidentialité au nom de la congestion des tribunaux?

Comme dans un règlement confidentiel et vite passons à autre chose?

Nous serions alors tous complices de la souffrance de ces enfants.

Là tout près, en face de l'Oratoire. Il n'y a pas si longtemps…


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