Du jamais-vu « en 30 ans » : une juge inquiète pour la sécurité de ses collègues
Radio Canada
2025-12-01 10:15:49

La juge coordonnatrice de la Cour municipale de la Ville de Québec a eu peur lorsqu'elle a vu la photo d'une juge de son équipe, prise à l'épicerie, dans une requête déposée par un accusé. Je considérais que la sécurité de ma collègue était compromise, a témoigné celle qui occupait la fonction de juge-présidente lors du dépôt de la requête en octobre 2023.
Le document qui contient les photos de la juge et des propos peu flatteurs à l'endroit de ses collègues est à la base des accusations contre Zakaria Rizqy.
« Faire peur »
L'homme de 36 ans est accusé d'avoir intimidé et harcelé trois juges de la Cour municipale et deux procureurs de la Ville. L'identité des plaignants fait l'objet d'une ordonnance de non-publication.
« La personne voulait clairement nous intimider et nous faire peur », a témoigné l'ex-juge coordonnatrice. « Ça m'a beaucoup ébranlée, je n'avais jamais vu ça en 30 ans », a-t-elle confié au jury.
C'est elle qui a porté plainte à la police et demandé des mesures de sécurité supplémentaires pour ses collègues. La juge responsable de la Cour municipale à l'époque a insisté sur la nécessité de garantir la sérénité de ses collègues dans l'exercice de leurs fonctions.
Contre-interrogatoire
Le Tribunal a nommé des avocats pour mener les contre-interrogatoires des plaignants. Les questions soumises par Rizqy se sont butées à plusieurs objections de la poursuite quant à leur pertinence.
Par exemple, il a voulu savoir si les juges qui n'ont pas siégé pendant la pandémie ont continué d'être rémunérés. Au-delà de la prémisse qui n'était pas fondée, le juge Maxime Roy s'est aussi questionné sur la pertinence de cette question et de plusieurs autres qui ont été rejetées par le Tribunal. Le procès se poursuivra la semaine prochaine avec les témoignages des autres victimes alléguées, dont la juge qui a été photographiée à son insu dans un commerce d'alimentation.