Fin d’un cauchemar pour un couple de personnes vulnérables de Percé
Radio -canada
2022-01-10 13:18:00
Me Liz Lacharpagne représente la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse dans ce dossier. Me Alena Zviahintsava de SDN Legal inc. représente les parties défenderesses.
Marie-Josée Comeau et Roger Vibert avaient déjà été condamnés à verser plus de 97 000 $ à ces personnes handicapées en 2020. Toutefois, ils avaient demandé et obtenu la rétraction de cette décision du Tribunal des droits de la personne, qui avait ordonné la tenue d’un nouveau procès.
À l’issue de ce dernier processus, la juge Sophie Lapierre condamne le couple Marie-Josée Comeau et Roger Vibert à verser à ces deux personnes vulnérables 86 605 $ en dommages et intérêts, dommages et intérêts pour préjudice moral et dommages punitifs. Le couple Vibert-Comeau doit aussi assumer les frais de justice.
Selon la juge, il s’agit d’un cas patent d’exploitation de personnes handicapées.
Une question de crédibilité
« Deux couples, deux versions diamétralement opposées de leur histoire. (...) Il appartient au Tribunal d’évaluer la crédibilité des témoins », peut-on lire dans le jugement émis le 16 décembre 2021.
« D’une part, Mme A. et M. D. (leur identité est protégée) témoignent d’une séquence de gestes posés par Mme Comeau et M. Vibert qui aboutissent à leur quasi complète dépendance économique et sociale et, pour Mme A., à sa soumission aux demandes de nature sexuelle de M. Vibert pendant quelques mois ».
De leur côté, Mme Comeau et M. Vibert nient les actes qu’on leur reproche.
Le Tribunal a retenu les témoignages de Mme A. et M. D. « parce qu’ils sont vraisemblables, cohérents, sans contradictions importantes, sincères et sobres ».
Par contre, il rejette les témoignages de Mme Comeau et M. Vibert « parce que flous, empreints de contradictions majeures sur des faits importants, et parce que leurs tentatives vaines de les expliquer démontrent un manque de sincérité, d’honnêteté et de bonne foi. Quant à M. Vibert, il esquive, se ferme et se montre même agressif ».
Une vie meilleure
Depuis les événements, la qualité de vie de Mme A. et de M. D. s’est grandement améliorée grâce à l'accompagnement d’une intervenante du CLSC.
« Ils ont repris le contrôle de leur situation financière et se sont mariés. M. D. a obtenu son permis de conduire, ils ont acheté une voiture et assisté à un concert de Céline Dion. Leur niveau d’autonomie s’est apprécié de façon significative à tous égards », mentionne-t-on dans le jugement.