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Fitzgibbon en amour avec une avocate!

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Radio-canada Et Cbc

2024-09-20 14:15:15

Pierre Fitzgibbon. Source : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Pierre Fitzgibbon. Source : Radio-Canada / Ivanoh Demers
À 69 ans, Pierre Fitzgibbon est amoureux d’une avocate. Et son histoire de cœur explique en partie sa démission…

Des amoureux s’embrassent devant le lac aux Castors, des touristes japonais prennent des photos des feuilles qui changent doucement de couleurs, des cols bleus tondent le gazon. « Ça fait longtemps que je ne suis pas venu ici », me dit Pierre Fitzgibbon en arrivant à notre rendez-vous, tout sourire. « Quand j’étais petit, on venait faire du ski sur la petite butte », raconte-t-il avec un brin de nostalgie.

Un peu plus de deux semaines après son départ de la politique, l’ex-ministre de l’Économie, de l'Innovation et de l’Énergie du Québec rêve de grands voyages à moto. La mythique route 66 dans l’Ouest américain ou encore celle qui mène au Labrador en passant par Fermont.

« J’ai attendu que ma mère meure pour m’acheter une moto, car elle ne voulait pas que j’en fasse. Ça va peut-être vous surprendre, mais je respecte la hiérarchie et j’étais un fils docile ».

Sa mère se nommait Yvette Lauzon. Elle est morte à 95 ans, pendant la pandémie. « Elle a connu mes débuts en politique. Elle était fière de moi, mais elle s’inquiétait. Elle n’aimait pas qu’on parle en mal de son fils. Moi, je m’étais fait une armure, mais pour les proches des politiciens, ce n’est jamais facile ».

Quand Pierre Fitzgibbon s’est adressé aux journalistes, le 4 septembre dernier, pour expliquer qu’il quittait ses fonctions au sein du gouvernement, il a évoqué une perte de motivation. C’était un peu court. Évidemment. Mais parmi d'autres motifs, il y en avait un très personnel. M. Fitzgibbon est en amour et cela explique en partie sa décision de quitter l’arène politique. Homme de chiffres, il précise même ceci : « ma vie personnelle, et donc ma relation amoureuse, c'est 30 % de ma décision ».

Devant le lac aux Castors, malgré le bruit entêtant des tondeuses, M. Fitzgibbon ose aborder des sujets dont il ne parle pas souvent. Comme il ne veut pas jouer les belles-mères, il ne fera d'ailleurs pas de commentaires sur ce qu'on a dit de lui depuis son départ, ni sur les déboires de la compagnie Northvolt. « Je suis plus habitué à parler de mes dossiers, mais dans ce domaine-là, c’est plus difficile ».

Ce domaine-là, c’est celui du cœur, des sentiments, une dimension de la vie des politiciens dont on parle rarement.

Il y a un an et demi, des amis lui présentent celle que nous appellerons Julie*, une avocate d'affaires de 57 ans. Par respect pour son intimité, nous avons choisi de ne pas révéler son identité. Au début de leur histoire, il assure à Julie que sa carrière politique va se terminer à la fin de son mandat, en 2026.

« Elle a sa carrière et ce n’est pas évident d’être la blonde du ministre de l’Économie ou d’un personnage public et controversé comme moi. Je ne voulais pas qu’elle vive de malaises avec des clients potentiels, notamment ».

Pierre Fitzgibbon a eu quelques relations sérieuses au cours de sa vie, mais il évoque de longues périodes de solitude. « J’ai beaucoup voyagé, j’ai visité plus de 100 pays. J’ai été seul. J’ai eu une vie professionnelle intense. J’ai carburé à l’adrénaline. Ma carrière a pris beaucoup de place, mon agenda aussi. Il faut toujours tout planifier quand on est ministre. »

Or, l'homme de 69 ans avait envie de faire de la place dans cet agenda chargé pour une vie personnelle. « Il m’en reste moins qu’il m’en restait, des années sur la Terre. Il faut avoir du temps et de la disponibilité pour nourrir une relation. Ce que la vie de ministre ne permet pas d’avoir. Je ne veux pas être seul et je voulais me donner des conditions gagnantes ».

Malgré sa réputation de bagarreur, Pierre Fitzgibbon révèle qu’il est très sensible et que sa nouvelle flamme est capable de le faire parler, parler de lui, de ce qu’il ressent. « Elle vient me chercher, ce qui n’est pas évident. Je suis assez introverti ».

C’est donc pour donner de l’espace à cette vie personnelle que M. Fitzgibbon avait finalement décidé de quitter en décembre 2024. En décembre. Pas en septembre. Ça, ce n'était pas son plan de match à lui.

L’ex-ministre évoque son départ de la politique avec une certaine émotion. « J’ai eu beaucoup de peine », nous confie-t-il alors que les tondeuses se taisent comme pour le laisser parler, le laisser expliquer ce qui s’est passé en coulisses.

Début septembre, Pierre Fitzgibbon est en voyage à vélo avec sa blonde (qui est très sportive) quand il répond à un appel du premier ministre. Sans détour, François Legault lui annonce qu’il doit lui remettre sa démission illico plutôt que d’attendre à décembre prochain. « Ça ne s’est pas mal fini, mais ça aurait pu mieux se finir, disons. On pourrait parler d’une fin abrupte », dit M. Fitzgibbon en pesant bien ses mots.

Pierre Fitzgibbon et François Legault se sont connus à l’École des hautes études commerciales (devenue HEC Montréal), dont ils sont sortis diplômés en 1978. Au fil des années, ils se croisent lors d'activités mondaines, mais ils ne se fréquentent pas amicalement.

En 2017, Pierre Fitzgibbon offre ses services à François Legault et se joint à la CAQ. Il veut contribuer à la mesure de ses compétences à l’essor économique du Québec. L’ex-ministre évoque à ce stade de la conversation son grand respect pour François Legault, son admiration pour celui qu’il considère comme un grand premier ministre, mais il nous révèle qu’il y avait un peu d’eau dans le gaz de leur relation, pour employer une métaphore énergétique.

« Même si on n'était pas des amis, on était des complices et je crois que lui aussi a eu beaucoup de peine de perdre un complice. On ne s’est pas parlé depuis, mais je l’ai senti qu’il avait de la peine que je parte », dit-il avant d’ajouter : « Il y avait des enjeux qui me dérangeaient dans les orientations que le parti prenait, des inconforts que j’ai exprimés au conseil des ministres, et je crois que c’est pour cela que François Legault et son entourage ont décidé que je devais partir ».

Pierre Fitzgibbon pense que ses opinions divergentes commençaient à agacer. « François Legault est très préoccupé par le bien-être de son caucus et je respecte ça. À mon avis, il s’est dit que pour que l’harmonie règne, mon départ était souhaitable », dit-il, apparemment sans rancune.

« Je suis fier de ce que nous avons accompli avec François, même si ça aurait pu mieux se terminer ».

Pierre Fitzgibbon sourit. Il n’a pas grand-chose à l’agenda. Il est amoureux et caresse des rêves de voyage avec sa blonde.

Devinette

Alors qui est celle qui a conquis le cœur de l’ancien ministre? Jouons aux devinettes! Répondez dans l’espace dédié aux commentaires…

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