La Couronne soulève un potentiel conflit d'intérêt de la défense

Agence Qmi
2013-03-13 14:13:00

L'enquêteur Antonio Paradiso venait de prendre la barre lorsque Me Louis Bouthillier de la Couronne a soulevé le point de droit. D'après lui, il faudrait que la juge tranche sur le sujet rapidement.
Étant donné l'ordonnance de non-publication, on ne peut pas donner de détails sur les raisons qui ont poussé le procureur à présenter cette requête verbale, mais l'on peu dire qu'elle concerne un des avocats de l'équipe de défense de Magnotta.
«Nous allons devoir faire des recherches (avant de plaider)», a rétorqué Me Luc Leclair.
La juge Lori Renée Weitzman a donc suspendu l'audience, pour que les avocats se préparent à plaider en après-midi.
Luka Rocco Magnotta, âgé de 30 ans, est pour sa part resté impassible le plus clair du temps, assis et menotté dans le box des accusés, comme c'est la norme pour les prévenus.
Mais pour une rare fois, l'individu accusé de meurtre a eu quelques réactions, alors que des techniciens en scène de crime présentaient la preuve. Pendant que des membres du public détournaient leur regard, Magnotta demeurait songeur pendant qu'il regardait l'écran devant lui. Il a même paru mal à l'aise pendant quelques brefs moments.
Il est accusé d'avoir prémédité et tué l'étudiant Chinois Jun Lin le 25 mai dernier, en plus d'avoir commis des outrages sur son cadavre. Mais en plus de ce crime allégué qui avait fait le tour de la planète, Magnotta a été accusé de production et distribution de matériel obscène, d'avoir utilisé illégalement la poste et de harcèlement envers Stephen Harper et des membres du Parlement canadien.
Le père de la victime, Diran Lin, n'était pas présent lors de l'audience mercredi matin. Mardi, il avait craqué en voyant de ses propres yeux des éléments de preuve contre l'assassin allégué de son fils.
La scène avait fort émouvante : c'est en pleurs et les jambes tremblantes qu'il avait pris congé.