La nouvelle bâtonnière en hausse

Amélia Salehabadi
2011-05-12 14:15:00
Me Greene, la nouvelle bâtonnière de Montréal
Sous des allures de douceur et de "bohémitude", doit se cacher assurément une volonté de fer chez Me Élisabeth Greene. Car elle détonne dans le milieu très select de ses prédécesseurs. Elle a dû tracer son propre chemin pour faire sa place.
Elle est anglophone (bien que son français soit impeccable), est une femme et pratique en solo dans le domaine du droit de la famille !
Chapeau Milady !
Qui disait que les comités du barreau et a fortiori le bâtonnat, étaient réservés à une poignée de privilégiés issus de grands cabinets, exerçant en droit des affaires de préférence ?
Dans un discours émotif mais digne, qui l'a fait pleurer des rivières (ainsi que la salle!), elle a su nous parler, la semaine dernière lors de la passation du bâton du barreau de Montréal, des priorités de son mandat, dont la continuation du programme de l'accessibilité à la justice. En effet, elle a rappelé que le 30 mai prochain aurait lieu l'inauguration du Centre de justice de proximité du Grand Montréal. Le bébé, en quelque sorte de l'ancien bâtonnier Nicolas Plourde auquel elle n'a pas hésité de rendre hommage, ainsi qu'au bâtonnier sortant Me Marc Charbonneau.
Pour moi, évidemment, ce qui fut de la musique à mes oreilles, c'est son engagement pour le rayonnement international du Barreau de Montréal.
Elle nous déclara, en effet : "le Barreau de Montréal se distingue des autres par son bilinguisme et son bi-juridisme. Nous avons le privilège de bénéficier des systèmes de droit anglais et français et de travailler tant en français qu'en anglais. Ces particularités nous ouvrent des portes et nous créent des opportunités formidables à travers le Monde."
Madame la bâtonnière, vous pouvez compter sur tout mon soutien !
En baisse
Les squelettes dans les placards des politiciens

En gros, le message du plus haut tribunal du Québec est le suivant: vos adversaires peuvent parler de votre vie privée sans que cela soit forcement interprété comme de la diffamation fautive.
L'histoire se passe dans le Québec profond, dans la municipalité de Sainte-Clotilde plus précisément. En août 2005, à l'aube des élections municipales, Madame Lavigne est mairesse de la fameuse municipalité. L'appelant, Monsieur Chenail, autrefois maire de Sainte-Clotilde, est député provincial depuis 1989, de la circonscription de Huntingdon dont fait partie la municipalité.
Ce dernier publie le 27 août 2005, dans le journal local, la lettre ouverte suivante, sous le titre : « La mairesse de Sainte-Clotilde fait passer ses intérêts personnels avant ceux de la communauté.
On est en politique pour servir et non pour se servir. Les intérêts de la collectivité doivent primer sur nos intérêts personnels. C'est un principe élémentaire que la mairesse de Sainte-Clotilde, Diane Lavigne et son mari Keith Burton ont oublié.
Premièrement, à quelques semaines des élections municipales, elle vient de s'accorder une augmentation de son salaire de l'ordre de 50 %. En plus de ne pas mériter une telle rémunération, elle aurait pu au moins avoir la décence d'apporter, devant les citoyens et citoyennes de Sainte-Clotilde, en campagne électorale, ses intentions mercantiles. Les gens auraient pu se prononcer sur le sujet.
Mais bien plus encore, c'est son empressement à installer, contre tout bon sens, les installations d'épuration des eaux usées dans la partie urbaine du village à quelques mètres d'un restaurant. C'est un beau legs pour les générations futures : des installations septiques en plein centre du village. Je propose même que lors de son inauguration qu'on le baptise "le champ d'épuration Diane Lavigne" pour que nos enfants et petits enfants s'en rappellent.
En dessous de tout cela se cache la réalité des intérêts personnels de Diane Lavigne et de son mari Keith Burton. Le couple Lavigne-Burton possède des propriétés à revenus et des roulottes qui seront raccordées au système d'égout sanitaire. Une partie de l'empressement dans ce dossier est justement le raccordement de leurs propriétés. Ils ont confondu intérêts personnels et intérêts collectifs.
En terminant, au sujet des lettres que Diane Lavigne et Keith Burton (le mari du maire Lavigne) écrivent au premier ministre pour se plaindre de leur député, on repassera. Le premier ministre me fait totalement confiance dans la conduite politique de ma circonscription. Vos lettres jettent le discrédit sur leurs auteurs et la population sera à même de juger au mois de novembre prochain.»
Anne-Marie Trahan, la juge de première instance condamna en 2009, en tout et pour tout, Monsieur Chenail à remettre au couple 90 000$ (la totale : dommages, dommages punitifs et exemplaires).
La Cour d'appel revoit le tout à la baisse, de 90 000 $ la somme passe à... 10 000 $ et les dommages punitifs sautent.
La CA rappelle effectivement qu'il faut « éviter que la sauvegarde de la vie privée des politiciens ait pour effet d'empêcher leurs adversaires de soulever un potentiel conflit d'intérêts. C'est pourquoi, en l'instance, la faute est uniquement celle de ne pas avoir poussé plus loin la vérification des faits afin d'apporter une nuance. »
Je me frotte déjà les mains car pour les médias, tout cela, c'est pas mal finalement!
Anonyme
il y a 14 ansLa photo d'hier était bien plus approprié.
Me
il y a 14 ans>>> Qui disait que les comités du barreau et a fortiori le bâtonnat, étaient réservés à une poignée de privilégiés issus de grands cabinets, exerçant en droit des affaires de préférence ?
À vrai dire, ce sont des gens comme toi, Amélia, qui pensent ce genre de chose..