L’avocat suspendu restera en prison jusqu’au moment où il recevra sa peine

L’avocat a été déclaré coupable de harcèlement criminel, d’extorsion et de deux chefs d’accusation pour avoir proféré des menaces de mort.

L'avocat suspendu James Bowie restera en détention jusqu’au moment où il recevra sa peine au début du mois de septembre. Le juge Paul Cooper a décidé ce lundi de révoquer sa libération sous caution. Il serait très cruel que l'avocat suspendu soit libéré sous caution, en raison de la nature de son délit d’extorsion, a déclaré le juge.

L’avocat d’Ottawa a été reconnu coupable de harcèlement criminel, d’extorsion et de deux chefs d’accusation pour avoir proféré des menaces de mort à l'endroit de Leanne Aubin.

Le juge Paul Cooper a conclu que, dans ses tentatives pour blanchir son nom, James Bowie avait menacé de tuer Mme Aubin, avait essayé de convaincre une autre femme de lui procurer une arme à feu et qu'il avait harcelé cette dernière lorsqu'elle avait tenté de fuir. Le magistrat a fait valoir que l'accusé avait suivi les déplacements de la femme à l'aide de dispositif de localisation, l'appelant avec plusieurs numéros en plus de surveiller sa maison.

L’identité de la deuxième femme ne peut être dévoilée en raison d’une ordonnance de non-publication. Leanne Aubin a quant à elle demandé et obtenu que l’ordonnance de non-publication soit levée, ce qui lui permet de parler publiquement de son histoire.

La Couronne demande une peine de 4 ans de prison

Au cours de l’audience lundi, le ministère public a réclamé une peine d'emprisonnement de quatre ans pour James Bowie. Selon la Couronne, les infractions commises par l'avocat suspendu sont graves parce qu’elles impliquent la victimisation délibérée et soutenue des femmes, a-t-elle estimé.

L'avocat de Bowie, Eric Granger, a fait valoir qu'une peine avec sursis – purgée dans la communauté et au moins partiellement assignée à résidence – serait une option plus appropriée que la prison. Il n'a pas suggéré de durée précise, mais les peines avec sursis durent généralement au maximum deux ans moins un jour.

Les actes de James Bowie découlaient d'une tentative désespérée de survie, a ajouté Me Granger. « Des actes d'un homme qui touche le fond, qui a vu sa carrière et ses proches disparaître ».

James Bowie a fait une brève déclaration au juge Cooper, lundi, affirmant qu'il avait accepté son sort et qu'il n'éprouvait aucune rancune. Le tribunal a également entendu, lundi, les déclarations des victimes, soit les deux femmes, qui ont souligné le préjudice causé par les actes de James Bowie ainsi que la grande peur qu'elles ressentent encore.

« Je croyais qu'il était là pour m'aider. Ce que j'ignorais, c'est que la personne à qui j'avais confié ma vie ne voulait pas me protéger, mais plutôt m'exploiter », a dit Leanne Aubin, qui a également remporté un procès au civil contre M. Bowie.

La seconde victime, dont l'identité est toujours protégée par une ordonnance de non-publication, s'est adressée à son ex-avocat, lui disant qu'il n'avait pas seulement enfreint la loi, mais qu'il l'avait brisée. La Couronne a reconnu que l'homme n'avait pas de casier judiciaire avant son arrestation, et qu’il avait respecté un couvre-feu strict pendant sa libération sous caution.