Les adjointes juridiques et la prime des avocats

Mélissa Morand
2016-05-13 13:15:00

Chloé
Réponse
Bonjour Chloé,
C’est un excellent point que vous soulevez ici et, bien franchement, pour évoluer en ressources humaines dans le milieu juridique depuis les cinq dernières années, je n’ai malheureusement encore jamais entendu parler de l’existence d’une telle pratique. Si jamais c’est le cas au sein du cabinet pour lequel vous travaillez, chers lecteurs, levez votre main, on veut savoir!
Divers systèmes de rémunération existent en cabinet, mais je dirais que le plus populaire reste probablement la fameuse augmentation annuelle, qui, la plupart du temps, oscille entre 1 et 3 % de votre salaire. Si vous êtes chanceuse (ou compétente), vous aurez peut-être droit à un boni discrétionnaire pouvant aller jusqu’à maximum 5 K.
Processus d’évaluation dépassé
Certains prétendront même que le fastidieux exercice d’évaluation de la performance, celui où vos compétences et vos connaissances sont évaluées par votre avocat, est directement lié avec cette augmentation/prime. Or, je tarde encore à comprendre la pertinence de tout ce processus. Heureusement, je ne suis pas la seule à penser que ce processus d’évaluation, qui touche directement votre rémunération, est complètement désuet et que nous devons trouver des moyens plus créatifs de mesurer le talent qui se retrouve dans nos cabinets.
Selon un récent sondage, mené en Amérique du Nord par la firme-conseil Towers Watson, 55 % des employeurs considèrent que ces évaluations leur sont inutiles et 29 % d’entre eux avouent ne même pas en prendre connaissance!
Le travail de l’adjointe versus le rendement de l’avocat
L’idée d’octroyer un certain montant à l’adjointe, selon les objectifs de l’avocat avec lequel elle travaille, peut paraître légitime. Je ne sais pas si un lien a déjà été mesuré ou analysé, mais j’ai tendance à croire qu’une certaine partie du travail effectuée par l’adjointe a un impact direct sur la performance de l’avocat. « Avec une adjointe chevronnée, je suis très certainement plus efficace; ses bonnes méthodes de travail facilitent définitivement ma gestion du temps au quotidien », nous confie Me Leila Jananji, avocate chez Clyde & Co.
Plusieurs entreprises récompensent déjà leurs employés selon l’atteinte de leurs objectifs globaux. Pourquoi ne pourrions-nous pas faire la même chose en cabinet? Les temps et les générations changent, les vieilles méthodes de gestion ne peuvent être épargnées et il est grand temps que les cabinets d’avocats s’ajuste à cette nouvelle réalité!