Les élections fédérales : une occasion pour bien communiquer

Une campagne électorale, c’est en partie un grand exercice de communication. C’est le moment où les futurs élus doivent séduire avec leurs idées et mettre de l’avant leur compréhension des enjeux de notre société de même que leur capacité à agir et convaincre leurs électeurs de leur faire confiance.

Ils communiqueront en points de presse, lors d'événements dans leurs comtés, à la télé, à la radio...ils seront sans cesse bombarder de questions et auront de multiples tribunes pour présenter leurs idées.

Que la campagne les amène à siéger ou non aux Communes ou au Parlement, l’exercice aura quand même amené le juriste à faire connaitre ses idées et son expertise et lui aura donné une visibilité sans précédent. Or, comment rendre cet exercice pleinement profitable ?

Trop techniques?

Trop souvent, on remarque (et on leur reproche parfois) que les juristes qui sont candidats semblent très bien connaitre leurs dossiers mais sont parfois incapables de pouvoir en expliquer simplement la teneur. À si bien connaitre les détails techniques de certains projets de loi et de certains dossiers, c’est comme si le candidat député juriste en vient à perdre de vue le message général.

Remarquez que ceci n’est pas le seul apanage des juristes. À ce sujet, trouvez-vous que c’est une forme de perversion que de laisser tomber la rigueur au nom de la vulgarisation ?

Le candidat député se doit en effet de vulgariser pour rendre compréhensible pour le plus grand nombre des dossiers parfois complexes, de nature fiscale, économique, parlementaire, etc. Cependant, ce n’est pas si facile pour un expert de rendre accessible son savoir.

En parallèle, quand on y pense, une élection est non seulement un exercice politique mais aussi une occasion unique de positionnement pour les professionnels qui se lancent dans la mêlée. S’ils sont capables de vulgariser leur expertise et ainsi, capter l’attention de la population, l’exercice de communication aura su porter fruits. Que le candidat soit élu ou non, on le reconnaîtra par la suite et il n’est pas impossible que la campagne amène dossiers et clients potentiels.

J’ai entendu plusieurs se plaindre d’une nouvelle élection et des coûts que celle-ci allait engendrer. Soit, c’est une exercice coûteux mais, malgré tout, ô combien nécessaire en démocratie. Maintenant, tant qu’à être « pris » avec cette élection, écoutez votre député et vos collègues qui se présentent et portez attention à la façon dont ils tenteront de convaincre tout en utilisant un langage simple et concis… Y arriveront-ils ?


Me Marie-Christine Demers est avocate et conseillère, Communications corporatives et affaires publiques chez Cohn & Wolfe. On peut consulter toutes ses chroniques en cliquant ici.