Les notaires s’en mettent plein les poches!

Le revenu personnel des notaires augmente trois fois plus vite que celui de la population québécoise…

La rémunération des notaires a connu une forte augmentation au cours des dernières années.

Entre 2017 et 2025, le revenu personnel imposable moyen des notaires québécois a augmenté de 56,8 %, selon un sondage mené par la firme Léger pour la Chambre des notaires du Québec (CNQ).

C'est la première fois depuis 2017 que ce sondage est renouvelé. Et plusieurs éléments dressent un tableau bien différent de la situation qui prévalait il y a huit ans.

Alors qu’un notaire gagnait en moyenne 85 500 $ en 2017, il empoche 134 023 $ cette année.

Cette hausse du revenu des notaires est bien supérieure à celle de la moyenne de la population québécoise.

En effet, les ménages québécois ont connu une augmentation de leurs revenus de 11,5 % entre 2017 et 2023, selon les données les plus récentes de Statistique Canada. Certes, il manque les années 2024 et 2025 pour établir une véritable comparaison avec le revenu moyen des notaires.

Toutefois, en considérant que le rythme de croissance des revenus de la population a conservé le même rythme au cours des deux dernières années, la hausse moyenne des revenus ménages québécois s'établirait autour de 17 % entre 2017 et 2025. Ce serait donc trois fois moins que le taux de croissance du revenu moyen des notaires.

Des semaines plus courtes

Comme le sondage nous apprend que les notaires travaillent en moyenne 39 heures par semaine - contre 41 heures en 2017-, et qu'ils prennent 4,7 semaines de vacances par année, il est possible de calculer un revenu moyen à l’heure…

Pour les 1 844,7 heures qu’ils disent travailler en moyenne, les notaires du Québec empochent donc 72,65 $ de l’heure.

Et le travail à titre gracieux perd en popularité parmi les notaires québécois. 15 % d'entre eux travaillent dans une étude qui offre des services pro bono: c'est 10 points de moins qu'en 2017.

De grandes disparités

Le sondage de la CNQ nous apprend aussi que certaines catégories de notaires gagnent beaucoup plus que d’autres.

En 2025, les hommes (163 354 $) reçoivent un revenu personnel moyen 33,6 % supérieur à celui de leurs consoeurs (122 232 $).

Les 23 % de notaires détenant un titre ou une certification additionnelle (160 133 $) gagnent nettement plus que ceux qui n'en disposent pas (126 163 $).

On apprend aussi que la pratique en solo (115 041 $) est moins payante que les autres formes de pratique (143 050 $). Et les salariés (104 273 $) pourraient gagner moitié plus s'ils n'étaient plus des employés (158 378 $).

Davantage de satisfaction

Les notaires québécois sont globalement beaucoup plus satisfaits de leur profession que dans le passé. Leur taux de satisfaction s’établit à 69 % en 2025, quand il plafonnait à 56 % en 2017. Les aspects positifs sont avant tout les relations avec les clients (72 %), le travail lui-même (71 %), et la conciliation travail-vie personnelle (53 %). La rémunération ne vient qu'après avec 49 %.

Quant aux principaux aspects négatifs du notariat, la plupart désignent la responsabilité professionnelle (83 %), devant la rémunération (76 %) et les cyberrisques (63 %).