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Marée noire et blanche au palais de justice

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Agence Qmi

2011-02-08 19:00:00

Quelques centaines de procureurs de la Couronne et de juristes de l’État se sont réunis mardi après-midi au palais de justice de Montréal pour souligner la première journée de grève qui a ralenti le système judiciaire de la province en entier.
Vêtus de leurs toges noires, ils ont pris d’assaut le hall d’entrée à 13 h 30 précises pour marcher en rond avant de se placer en demi-cercle et s’immobiliser durant une dizaine de minutes. Le tout s’est fait dans un silence des plus complets.

Seule une porte-parole de l’Association des procureurs aux poursuites criminelles et pénales (APPCP) s’adressait aux nombreux médias présents dans un coin de la salle.

Plusieurs curieux sur les différents étages assistaient à cette parade noire et blanche, bouche bée et fascinés par la scène à laquelle ils assistaient.

Quelques minutes plus tard, les manifestants sont retournés à l’extérieur, où des pancartes leur ont été remises. Le message était clair : la Couronne est affaiblie et les criminels sont les seuls à en profiter.

Capacité de payer

La trésorière de l’APPCP, Julie-Maude Greffe n’est pas d’accord avec le gouvernement quand celui-ci dit qu’il n’a pas la capacité de payer le 40 % supplémentaire que les procureurs réclament en guise de rattrapage salarial par rapport à leurs homologues des autres provinces.

« Je crois que la capacité de payer de l’État est une notion bien élastique. Lorsqu’on décide de payer 6 millions $ comme c’est le cas pour la Commission Bastarache, c’est un choix politique. C’est donc aussi un choix politique de ne pas donner à la justice les moyens nécessaires », lance-t-elle.

Questionnée quant à savoir quelle serait la réaction de l’APPCP si le gouvernement décrétait une loi spéciale forçant le retour au travail des procureurs, Me Greffe est sans équivoque.

« Ce serait honteux et totalement inacceptable de la part du gouvernement Charest. Ce serait une façon de nous forcer à retourner au travail sans régler les problèmes ».

Elle ajoute que le fonds de grève est suffisamment bien garni pour leur permettre « de tenir longtemps », bien qu’elle espère que le conflit se règlera dans un avenir proche.

Quelques chiffres

1- En 2003, le gouvernement libéral a accordé le droit de grève aux procureurs de la Couronne et aux juristes de l’État. Ces derniers n’en voulaient pourtant pas. « C’est pas notre place d’être dans la rue pour négocier nos conditions salariales », explique l’APPCP.

2- Au Québec, les délais de Justice sont les plus longs au pays. La moyenne canadienne est de 12 mois, tandis que la moyenne québécoise est de 24 mois.

3- Au Québec, il y a un procureur pour 15 600 citoyens, alors qu’au Canada, le ratio est d’un procureur pour 11 000 personnes. Il manquerait 200 procureurs pour combler ce déficit.

4- L’échelle salariale des procureurs de la Couronne débute à 42 000 $. Elle culmine, au bout de 15 ans, à 100 000 $.
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