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Pénurie de traducteurs-interprètes juridiques

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Radio-canada Et Cbc

2024-09-17 13:15:48

Le professeur Jules Rocque. Source : Université de Saint-Boniface
Le professeur Jules Rocque. Source : Université de Saint-Boniface
Face au manque de traducteurs-interprètes, une université cherche à développer son offre de programmes en traduction juridique.

Les traducteurs-interprètes sont essentiels pour assurer un accès à la justice en français, selon le directeur général de la Fédération des associations de juristes d’expression française de common law inc. (FAJEF), Rénald Rémillard.

Le professeur et porte-parole de l’Université de Saint-Boniface, Jules Rocque, a annoncé mercredi soir la volonté de l’USB de développer les opportunités en traduction juridique pour ses étudiants. Davantage d’informations sur ces projets devraient être disponibles d’ici janvier 2025.

L’université propose déjà une concentration en traduction juridique pour les étudiants inscrits au baccalauréat spécialisé en traduction.

Depuis cet automne, les étudiants peuvent suivre un cours de culture juridique donné par Lorna Turnbull. La professeure en droit a reçu le prix Guy-Jourdain pour sa contribution au service de l’accès à la justice en français au Manitoba.

Un métier essentiel pour l’accès à la justice

Lorna Turnbull, professeure à la Faculté de droit de l’Université du Manitoba, et Gerald Heckman, juge à la Cour d'appel fédéral et ancien président de l’Association des juristes d'expression française du Manitoba. Source : Radio-Canada / Simon Deschamps
Lorna Turnbull et Gerald Heckman. Source : Radio-Canada / Simon Deschamps

Selon la Loi sur le Manitoba de 1870, la province doit fournir des services législatifs et juridiques dans les deux langues. Cela signifie qu’il faut traduire tous les règlements et toutes les lois en anglais et en français.

Dans le système judiciaire, les traducteurs sont nécessaires pour assurer l’accès à la documentation et aux formulaires tels que les testaments et les hypothèques. De plus, les interprètes jouent un rôle clé dans les procès. Il est parfois nécessaire de traduire certains témoignages ou expertises.

« Un interprète est absolument nécessaire pour les personnes qui veulent avoir un procès en français et vice-versa », mentionne Rénald Rémillard, directeur général de la Fédération des associations de juristes d’expression française de common law.

Rénald Rémillard. Source : FAJEF
Rénald Rémillard. Source : FAJEF

Le Centre canadien de Français juridique prévoit de lancer des études au cours de la prochaine année pour explorer les enjeux relatifs au manque de traducteurs-interprètes au Canada.

« Ces études sont importantes, car il y a un manque d’information et c’est un domaine qui évolue rapidement », explique Rénald Rémillard. Il ajoute vouloir explorer ce qui peut être mis en place pour répondre efficacement aux lacunes canadiennes en la matière.


Des postes à pourvoir

Glen Simard. Source : Assemblée législative du Manitoba
Glen Simard. Source : Assemblée législative du Manitoba

Le ministre responsable des Affaires francophones, Glen Simard, reconnaît qu’il y a une pénurie de traducteurs-interprètes au niveau de la province. « C’est une des premières choses que j’ai aperçues quand j’ai repris ce rôle », confie-t-il.

Le ministre assure que le gouvernement fait tout son possible pour pourvoir ces postes. Pour assurer le bon fonctionnement de la justice, tant en français qu’en anglais, des travailleurs du secteur privé sont sollicités. Mais cette solution peut être coûteuse.

« Notre priorité, soit en français, soit en anglais, c'est que les gens qui ont besoin d'un procès puissent l'avoir le plus vite possible », ajoute Glen Simard.

La pénurie de traducteurs-interprètes est une réalité partout au Canada, selon M. Simard. Cette situation s’explique par une certaine sous-valorisation de la profession. « C’est un métier quand même spécialisé, surtout dans le domaine juridique, mais cela n’est pas souvent reconnu par les gens », précise Rénald Rémillard.

Le directeur général de la FAJEF ajoute que les salaires sont parfois moins compétitifs au niveau provincial par rapport au niveau fédéral et au secteur privé. De plus, l’influence des nouvelles technologies sur l’évolution de la profession peut faire peur aux personnes qui souhaitent faire carrière dans ce milieu.

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