Pour la raison, contre la bêtise

Louis Lapointe
2012-05-22 16:00:00
Contre la bêtise

Cette loi m’inspire un profond dégoût pour ce qu’elle est, pour ceux qui l’ont adopté et pour ceux qui utilisent les tribunes qui leur sont offertes pour minimiser la portée de ses atteintes démocratiques et le mal que son adoption pourrait causer à la société québécoise.
Le problème de cette loi c’est que, loin de calmer le jeu, elle vient jeter de l’huile sur une braise déjà ardente.
Cette loi a pour effet de diviser encore plus ce qui l’était déjà.
En cette veille d’élections, elle fait le jeu de ceux qui misent sur l’exacerbation de la crise et des tensions sociales pour s’emparer du pouvoir.
Dès son retour d’Israël, Joseph Facal a accusé Pauline Marois d’être opportuniste et de vouloir profiter de la situation en se faisant la porte-parole de tous ceux qui demandaient une médiation entre les parties, un moratoire et des États généraux sur les universités, alors que dans la réalité, elle a tout à y perdre puisque la majorité des Québécois appuie la hausse et semble d’accord avec la loi 78.
Il faudrait être aveugle pour ne pas constater qu’au contraire, ce sont François Legault et Jean Charest qui jouent les opportunistes en misant tout sur la loi et l’ordre dans le but évident de profiter du chaos et de l’effet de ressac qu’engendrera cette loi auprès de la population afin de gagner les prochaines élections.
Pour la raison
J’aimerais que Joseph Facal m’explique quel avantage personnel ou politique pourraient bien retirer l’ex-juge Louise Otis et le bâtonnier Louis Masson en prônant un règlement raisonné de ce conflit et en suggérant un rapprochement des parties par la médiation.
Les gens de bon sens ont tous compris qu’il n’y avait qu’une seule façon de régler ce conflit, en faisant appel à la raison, en permettant un vrai débat sur les universités, en remettant en question des pratiques qui coûtent une fortune aux étudiants et aux contribuables, en initiant des discussions franches et sincères entre les parties.
Si, au terme de cet exercice, tous les acteurs, universités, gouvernement, professeurs et étudiants acceptaient de tout mettre sur la table, y compris leurs droits acquis, non seulement pourrions-nous sortir gagnants de cette crise, mais en plus, nous lèguerions à nos enfants une Université mieux gérée et mieux adaptée aux besoins de la société québécoise.
Note
Ce billet de Louis Lapointe a initialement été publié sur Vigile.net le dimanche 20 mai 2012. Il est reproduit ici avec l’autorisation de l’auteur.